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SBK 09 Superbike World Championship par Cédric Le Men

Amateurs de grosses cylindrées, votre attention je vous prie ! Dernier né de la franchise créée en 2007 par les studios Black Bean Games, la firme italienne spécialisée dans le jeu de course, SBK Superbike World Championship nous revient cette année encore dans une version remise au goût du jour. Nouvelles écuries, nouveaux pilotes, et toujours plus de réalisme. Bon, c'est bien beau tout ça, mais le jeu, il vaut quoi en définitive ?

Les jeux de course à vocation arcade tels que Fuel, Pure ou Burnout Paradise n´ont que faire du réalisme, bien au contraire. Boosts, jumps de fou, tricks démentiels... tout est bon pour rendre le jeu encore plus incroyable, plus beau, plus rapide. Tel n´est pas le cas des jeux dits « de simulation » qui doivent gérer tout un tas de paramètres physiques complexes, du poids du véhicule en passant par la taille de ses pneus, son centre de gravité, le taux d´humidité sur la piste, la position du soleil et le battement d´ailes du papillon. Je m´égare ? Pas tant que ça, quand on voit que de nombreux jeux échouent lamentablement à cet exercice, malgré les capacités sans cesse croissantes de nos machines à jouer. Et, s´il est déjà difficile de faire une simulation de courses de bagnoles, les gars de chez Polyphony Digital ne le savent que trop bien, il faut bien dire que la moto, capricieux engin, reste le parent pauvre du genre.

Et c´est là que SBK 09 Superbike World Championship frappe déjà plutôt fort. En proposant plusieurs modes de jeu, de la semi-simulation à la simulation complète, les gens de chez Black Bean Games ont compris deux choses : d´une part, inutile de faire trop réaliste, les joueurs aimant se vautrer à la moindre accélération n´étant finalement pas légion. D´autre part, ne pas tomber dans le piège visant à proposer un mode 100% arcade, où l´on pourrait se contenter de foncer dans le tas. Même dans le mode le moins réaliste, on reste dans la simulation, et vos erreurs vous coûteront. Accélérez un peu trop vite, et votre moto cabrera, vous perdrez de l´adhérence et il vous faudra freiner pour reprendre contact avec le sol. Accélérez trop tôt à la sortie d´un virage et vous partirez en dérapage. Touchez, ne serait-ce qu´un peu, l´un de vos adversaires et c´est la chute assurée. Sans compter qu´il vous faudra compter avec les conditions météo changeantes, le tout, avec un souci esthétique évident : c´est beau, c´est plutôt fluide malgré quelques chutes de framerate par ci par là, l´impression de vitesse est bien là, même dans la vue la plus éloignée, et les comportements du pilote sont particulièrement travaillés.

Question gameplay, l´expérience changera donc avec le niveau de réalisme choisi. Sachez toutefois que même dans les modes de difficulté les moins élevés, le jeu reste difficile, et il vous faudra de nombreux essais pour maîtriser votre engin. Vous pourrez aussi compter, comme tout bon jeu de course qui se respecte, sur différents modes de jeu, de la course simple, en passant par l´inévitable championnat – ou mode carrière. Petit plus fort sympathique, un mode challenge viendra pimenter un peu le tout, en proposant des défis à la difficulté variable, classés par type (course, vitesse, scénario, etc...). De quoi allonger la durée de vie du jeu de quelques bons crans. Une durée de vie qui, comme pour tout bon jeu de course qui se respecte, est quasiment illimitée : il faut véritablement se lasser du jeu pour avoir envie d´en changer ou arrêter d´y jouer, ce qui, logiquement, ne survient pas avant un bon moment. Le travail sur le son n´est pas en reste, et malgré des bruits de moteurs assez ressemblants, le sound design est plutôt bien fait et plonge le joueur dans l´action de façon agréable.

Autant de caractéristiques qui font de SBK 09 Superbike World Championship un jeu de course de bonne facture, qui devrait plaire aux fans du genre. Malheureusement, le jeu pèche par une jouabilité qui permettrait de le rendre accessible au plus grand nombre et les joueurs lambda, voire casual, risquent vite de se trouver désemparés, sinon s´ennuyer fermement devant un jeu qui demande une certaine pratique afin d´être maîtrisé.
Kaeron
6
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le 5 nov. 2010

Critique lue 166 fois

Cédric Le Men

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