SCHiM
5.7
SCHiM

Jeu de Ewoud van der Werf et Extra Nice (2024PC)

Après quelques aléas d’une vie bien compliquée, le lien entre notre schim et son alter ego humain se retrouve rompu. Pourtant, il faut absolument que tout être vivant ou immatériel en possède un schim.


Notre mission sera dès lors simple, restaurer l’équilibre mental et sentimental fragile de notre alter ego en retrouvant notre place dans son ombre.


Pour ce faire, notre schim à la possibilité de plonger en sautant d’ombre en ombre à la façon d’une grenouille. Il nous est possible de plonger dans n’importe quelle ombre qu’elle soit inanimée ou mobile pour peu que l’on soit bien adroit dans notre saut.


Que se passe t’il si l’on se rate et que l’on se retrouve à la lumière ? Et bien on se retrouve immédiatement dans la dernière ombre partagée avec son schim. Si la cohabitation se passe bien, il est pourtant primordial pour nous de retrouver nos douces bercailles.


SCHiM – SE

Dans SCHim, il faudra avant tout bien gérer nos sauts pour essayer d’atteindre un endroit bien spécifique du niveau. Il n’y a pas de temps limité et les possibilités pour y parvenir sont nombreuses, ce côté puzzle game cozy fait d’ailleurs tout le charme du jeu.


Si les niveaux sont variés, on dispose tout de même d’un certain degré de liberté bienvenu qui permettra aux plus audacieux d’aller aider d’autres schim en détresse. En effet, certains d’entre eux semblent avoir les mêmes problèmes que nous.


Il existe ainsi des objets disséminés ici et là dans les niveaux et qu’il conviendra de trouver et de toucher afin de restituer son alter ego à nos charmants compagnons d’infortune. Certains sont particulièrement bien cachés ce qui fera très plaisir aux amateurs d’explorations.


SCHim contient de très nombreux niveaux allant du plus simple couloir servant de tutoriel à de véritables labyrinthes souvent bien pensés mais aussi parfois frustrants.


On suit ainsi la trame narrative du jeu de façon plus ou moins décousue pour finalement parvenir à atteindre notre but.


SCHim n’est pas qu’un simple jeu de puzzle mignon comme on peut en voir beaucoup en ce moment à l’instar de Minami Lane et autres jeux cozy. Il y a une véritable volonté de proposer un immense terrain de jeu dans lequel il y a 1000 et une interactions possibles.


Untitled Frog Game

SCHiM chercher également à raconter une histoire, celle de notre alter ego présentée sous la forme de vignettes (les niveaux) où se passent en général un élément impactant de sa vie. Sans que l’on sache réellement le temps passé à le retrouver, celui-ci évolue en tant que personne avec joies et tristesses.


Si les niveaux sont assez variés, il y a tout de même assez peu d’éléments nécessitant de réfléchir afin de passer certaines situations que l’on pourrait considérer comme bloquées.


Notre schim peut non seulement sauter d’ombre en ombre mais il lui est possible d’interagie avec son environnement proche, celui dans lequel il se trouve.


Cela donne lieu à de très nombreuses actions parfois drôles mais aussi souvent utiles dans notre progression.


SCHiM nous demandera parfois d’activer des feux de croisement, des pancartes sur lesquelles on pourra sauter plus haut en laissant appuyer sur notre bouton de saut et bien d’autres actions.


Le souci de cette approche, c’est que le jeu ne semble pas pleinement vouloir partir dans une direction narrative claire. Il propose surtout de multiples terrains de jeu certes liés à notre alter ego mais sans réelle progression logique.


Il arrive également que la lassitude s’installe à force d’être toujours si loin et à la fois si proche de lui sans forcément parvenir à l’atteindre. C’est frustrant mais délibéré de la part des développeurs.


Dissonance narrative

Il est même parfois plus intéressant et amusant d’aller semer le trouble un peu partout dans les niveaux. Il y a beaucoup de personnes différentes, des familles, des animaux, des embouteillages dans lequel on peut rajouter notre grain de sel.


SCHiM montre ainsi tout son plein potentiel, il nous pousse à explorer les niveaux de fond en comble et d’essayer de trouver des petites scénettes de vie que l’on aurait rater si l’on avait foncé directement vers la sortie.


Sans être trop facile, le jeu propose tout de même un challenge intéressant avec quelques passages complexes de sauts en mouvement. Même si l’on peut réorienter la caméra, ce n’est pas toujours évident.


SCHiM propose également une option d’accessibilité intéressant avec un saut raccourci supplémentaire nous permettant parfois de rattraper des ratés potentiels. Cela ne casse pas le jeu mais la frustration est fortement réduite.


Il n’est d’ailleurs pas toujours évident de savoir quel élément dispose d’une action spéciale à l’instar des pancartes ou de tourniquets nous permettant de bondir dans une direction donnée de façon bien plus effective que par nos propres moyens.


Frogger 2.0

Un des points ou SCHiM fait très fort, c’est dans son esthétique. Le jeu est vraiment très réussi avec une direction artistique bien sentie et un jeu des couleurs toujours intéressant.


La colorimétrie varie en fonction du lieu où l’on se trouve, de la météo mais aussi de l’heure à laquelle se déroule l’action. C’est toujours bien amené et cela apporte de nouvelles possibilités en matière de gameplay.


En effet dans SCHiM, le soir, il nous sera plus difficile de trouver de l’ombre et il nous faudra jouer avec les lumières des phares de scooter ou des éclairages publics. On devra même sauter dans ombres mouvantes en fonction du déplacements des personnages.


Autre point fort du jeu, la musique et l’ambiance sonore. Même si les sons et la musique restent discrets, il apporte une réelle plus value au jeu et ils permettent au joueur de ne pas se lasser trop vite.


SCHiM n’est pas exempt de tout reproche, comme je l’avais indiqué plus haut, l’histoire aurait mérité d’avoir une plus grande place et d’être plus impactante.


C’est d’autant plus regrettable que la toute fin du jeu montre que le potentiel était là pour mélanger parfaitement le gameplay et une narration impactante.


On fini aussi parfois par se lasser de voir les mêmes niveaux en boucle et de se rendre compte que certains niveaux se terminent en 20 secondes chrono alors que d’autres peuvent prendre plus d’un quart d’heure.


Amster-damner

Comptez environ 5 heures pour voir le bout de SCHiM ce qui est parfait pour ce genre de production. Il y a beaucoup de niveaux et leur relative variété fait passer agréablement le temps.


Il y a 24 succès Steam à débloquer et qui pour la plupart sont liés à notre avancée dans l’histoire. Il y a largement de quoi faire pour les complétionistes les plus motivés car certains sont sacrément retors.


SCHiM est parfaitement jouable sur le Steam Deck et je n’ai pas eu de gros souci pour y jouer et m’y amuser sans avoir à modifier quoi que ce soit.


Concernant l’aspect technique de SCHiM, je n’ai rien à signaler de problématique. Le système de sauvegarde fonctionne parfaitement que ce soit en local ou sur le Steam Cloud.


Le jeu est disponible en français mais vu le peu de textes présents dans le jeu (uniquement dans les menus) je n’ai pas remarqué de problème.


Au final, SCHiM est un jeu très attachant et qui parvient à exploiter pleinement son idée de base. Il n’est pas parfait mais il vous fera passer 5 heures sans sourciller.


Il ne plaira clairement pas à tout le monde mais dans le genre, c’est une belle réussite qui mérite votre attention si vous aimez les jeux chills mais pas dénués de challenge.

LoutrePerfide
7
Écrit par

Créée

le 18 juil. 2024

Critique lue 38 fois

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