Après Blocks That Matter et Tetrobot and Co., Seasons after Fall est la troisième production du studio Swing Swing Submarine que j'ai entre les mains.
Cependant, inutile d'y avoir joué pour se rendre compte qu'en termes d’ambition et de budget, Season after Fall se situe un cran au-dessus de celui de ses prédécesseurs.
Graphiquement, on est dans un tout autre registre. Là où Tetrobot and Co. faisait encore très “jeu indé à faible budget” (ce qui ne l'empêchait pas d'être bon comprenons-nous bien), Seasons after Fall, lui, se rapproche indubitablement d'un Ori ou des productions Ubisoft conçu avec l'UbiArt Framework, tel que les Rayman sortis au cours de cette dernière décennie, de Child of Light ou encore de Soldats Inconnus… ce qui est loin d'être déconnant quand on sait qu'un des programmeurs ayant bossé sur ce même UbiArt Framework a justement travaillé sur Seasons After Fall par la suite.
Le studio s'est donc agrandi et le budget alloué à ce titre a lui aussi grimpé, et encore une fois cela se ressent. Les musiques, quoiqu'encore un peu trop discrètes à mon goût, s'éloignent de ce qui faisait auparavant, mais surtout, c'est au niveau du doublage que l'on aperçoit une amélioration : Seasons after Fall disposant d'un doublage français de très bonne qualité (avec les voix de l'Agent Smith et de Ellie de The Last of Us).


Vous vous en doutez vu le titre, mais le gameplay de Seasons after Fall est centré autour des… saisons. Ainsi, chaque saison apporte son lot de modifications aux décors, que ce soit au niveau des graphismes ou du gameplay, et il sera donc nécessaire de passer régulièrement de l'une à l'autre afin d'avancer. Le truc vraiment réussi étant que le passage de l'une des saisons à l'autre se faisant quasi instantanément.
L'œuvre vidéoludique dont il est question aujourd'hui s'éloigne donc quelque peu des précédentes productions du studio. Ici, le but n’est pas d'enchainer des niveaux bien définis les uns après les autres comme ça a pu être le cas auparavant mais plutôt de parcourir un monde unique comme bon nous semble.
Le jeu se montre d'ailleurs très linéaire et didactique lors de sa première partie (lors des premières 1h30 de jeu plus précisément) mais n'hésite pas à totalement nous lâcher une fois son premier tiers terminé : les indications étant volontairement plutôt limitées et aucune carte n'étant disponible. Pour le coup, c'est une très bonne chose, ça change des nombreux autres jeux qui “prémâchent” tout afin de simplifier la tâche aux joueurs.
Comparativement à leurs deux précédentes productions, le titre se montre cependant bien moins tortueux : je n'ai pour ma part à aucun moment été confronté à une énigme que je trouvais vraiment tordu… dommage, c'était l'une des principales qualités qu'avait le couple Blocks That Matter et Tetrobot and Co.
Outre ceci, le titre n'est malheureusement pas dénué de défauts entre ces quelques éléments de décors parfois difficiles à visualiser et ces trop nombreux allers-retours entre les zones… le pire restant tout de même la gestion des sauts qui n'est clairement pas agréable : si Seasons After Fall n'est certes pas un “vrai jeu de plate-forme”, j'entends par là qu'on ne sera jamais réellement puni pour avoir loupé un saut (il est d'ailleurs impossible de vraiment mourir), cette simple mécanique reste tout de même extrêmement importante dans ce genre de production.
Enfin, le reste le scénario, s'avère malheureusement basique et enfantin, mais pas non plus désagréable à suivre pour autant : ça n'a jamais été le fort des développeurs de toute façon.


Ce que Seasons after Fall gagne en apparence, il le perd malheureusement en complexité. L'ouvrage est donc, sans débat possible, le plus abouti du studio sur le plan visuel et sonore, notamment grâce à des doublages irréprochables ou à son approche graphique faisant que chaque seconde de jeu se doit de ressembler à un concept art. Malheureusement, et sans oublier les autres défauts liés à son gameplay, ses puzzles perdent quelque peu de la difficulté qui faisait la force d'un Tetrobot and Co. par exemple.
Malgré tout cela, Seasons after Fall reste tout de même une bonne pioche, imparfait certes, mais une bonne pioche tout de même.


Points positifs :
+Direction artistique et graphismes réussis
+Le passage d'une saison à une autre quasi instantané
+Doublage français réussi
+Les musiques…


Points négatifs :
-…bien qu'un poil (de renard) trop discrètes
-Les sauts
-Globalement plus simple qu'un Tetrobot and Co. ou un Blocks That Matter
-Les allers-retours
-Quelques éléments de décors difficiles à visualiser

Créée

le 8 avr. 2021

Critique lue 97 fois

5 j'aime

MacCAM

Écrit par

Critique lue 97 fois

5

D'autres avis sur Seasons after Fall

Seasons after Fall
VGM
7

La théorie des cordes

C’est peu dire que j’attendais Seasons After Fall. Depuis que j’ai appris son existence, et bien avant qu’il soit ré-annoncé à la Gamescom 2014, SAF s’est présenté comme étant le jeu indé de mes...

Par

le 28 sept. 2016

7 j'aime

1

Seasons after Fall
roifingolfin
5

Esthétique réussie, mais le reste ne suit pas

Seasons after Fall a de quoi être attirant, du moins en ce qui me concerne : esthétique colorée très réussie, thème de la nature et de la forêt, personnage principal prometteur, jeu poétique, ... que...

le 17 août 2017

6 j'aime

2

Seasons after Fall
LoutrePerfide
7

Renart sacripant! Sacripouille, coquet coquin. Renart chenapan Chacripouille, sacré vaurien!

Seasons after Fall est un jeu de plateforme 2D développé par Swing Swing Submarine, un studio français. Après pas mal de trailers tous plus énigmatiques les uns que les autres, le jeu vient enfin de...

le 4 sept. 2016

5 j'aime

Du même critique

La Conjugaison pour tous
MacCAM
1

Critique de La Conjugaison pour tous par MacCAM

livre qui serre a rien car je métrise déja bien la lange de moliaire, je le conseille néant moin a ceu qui on dé probléme pour ét crire.

le 22 mai 2013

20 j'aime

10

Batman: Arkham City
MacCAM
7

Critique de Batman: Arkham City par MacCAM

Clairement moins bon que Arkham Asylum, tu auras beau foutre un environnement ouvert dans ton jeu, si c'est pour se taper 25 mille allers-retours ça n'a strictement aucun intérêt. Pareil pour les...

le 28 janv. 2014

15 j'aime

Peaky Blinders
MacCAM
2

Vous n'avez pas honte ?

Cette critique porte sur les trois premières saisons et partiellement sur la quatrième (vu en avance très rapide et en moins d'une demi-heure). Je déteste cette série ! Mais à un point où je crois...

le 22 mars 2020

14 j'aime

5