S'il fallait décrire Ninja Gaiden en quelques mots, ce serait quelque chose comme : rythmé, rapide, super mise en scène, nerveux, ennemis affreux et difficulté complètement débile.
Déjà, il faut savoir que Ninja Gaiden parade souvent dans le top des jeux les plus durs de la NES, et à raison. J'ai bien galéré pour le finir, et c'est assez clair : plus on s'approche de la fin, plus il faut ramer à contre-courant contre le flux d'ennemis et de pièges mortels qui s'intensifie.
Donc oui, si vous jouez à Ninja Gaiden, gardez toujours en tête que vous allez mourir très souvent. Mais d'abord, parlons du gameplay : on a un jeu de plate-formes, et on contrôle un ninja qui attaque ses ennemis à coup de sabre ou avec des armes secondaires aux munitions limitées (Shuriken, flammes, vrille aérienne). Le-dit ninja court plutôt vite, saute agréablement, mais surtout fait des sauts muraux qui donnent un dimension sympa aux niveaux. Le gameplay est rapide et nerveux, avec de bonnes possibilités d'approche des plateformes, et il se passe pas mal de choses.
La mise en scène à aussi la classe : de belles images, bien animées, axée sur les dialogues et qui donnent vraiment l'impression de suivre une l'histoire. Rajoutons la musique qui est définitivement sympa et écoutable, et notons l'interface joyeusement pompée sur Castlevania. Plus les graphismes avec de la personnalité et jolis. Nous avons de quoi faire un excellent jeu, non?
Hé bien j'ai parlé de difficulté je crois. Sachez une chose : cette difficulté est importante, mais surtout stupide. Genre débile. Mais vraiment complètement insensée, et basée sur des points que tu appellerais "défauts de gameplay" sur n'importe quel jeu d'après 1995. Il y a beaucoup d'ennemis, qui ont pour la plupart un comportement chiant (les chauve-souris qui apparaissent trop tard à l'écran, les trucs verts qui te bondissent dessus sans te laisser le temps de frapper, les soldats à mitraillette qui campent au bord des plate-formes, et bien sur les faucons qui apparaissent et sont sur toi dans les 8 dixièmes de seconde qui suivent). Autre facteur important : ces ennemis respawnent immédiatement après leur mort et attaquent immédiatement.
Du coup il y une espèce de guerre civile sur ton écran avec des trucs qui bondissent dans tous les sens vers toi, des passages où 5 ennemis veulent de tuer en même temps, et des projectiles dans tous les sens. Bon. Mais le facteur le plus difficile (immonde?) reste le petit rebond de merde qui te renvoie 2 mètres plus loin après chaque coup. 75% des morts du jeu sont dues à ça, vu que "2 mètres plus loin" signifie "900 mètres en contrebas de la plateforme où tu te tenais en équilibre avant qu'un aigle fonçant à 150 km/h t'y déloge". Ce n'est pas un façon agréable et challenge de mourir dans un jeu. Et ça arrive tout le temps. C'est même la façon standard.
Notons par ailleurs que si peu de personnes l'on fini, c'est surtout dû au boss final, le Jaquio (j'adore ce nom). Même si vous passez le niveau 6-2 (un des plus durs du jeu vidéo, avec le vide omniprésent et les ennemis qui campent sur toutes les plateformes). Car ce boss à un défaut horrible. Terrible. Affreux. Si vous perdez contre lui, vous recommencez 3 niveaux plus tôt. Vous devez vous retaper 3 des niveaux les plus difficiles de l'existence à chaque fois que vous perdez une vie contre ça. A noter qu'il répond totalement aux critères de l'Infaisabilité Totale, dur à toucher car en l'air, lançant des boules de feu à tête chercheuse toutes les 2 secondes, et, comme je l'ai dit, l'impossibilité de pratiquer.
Donc bon, avec une difficulté de la sorte, difficile pour le jeu de rester bon. Pourtant, il s'en tire pas trop mal, restant agréable, rapide et sympa à faire, ce qui est à son honneur. Et la fin est agréable, même si une proportion infime des personnes ayant joué la verront.