Shadowgate 64
6.2
Shadowgate 64

Jeu de Infinite Ventures et Kemco (1999Nintendo 64)

La licence continue son petit bonhomme de chemin avec ce troisième opus. Le gros fait marquant, c'est la passage à la 3D. On se retrouve du coup avec un terrain de jeu invitant bien plus à l'exploration, mais aussi avec les textures dégueux d'époques, surtout avec le ton terne des couleurs pour accentuer le coté sombre et serious business de l'univers du jeu. Une 3D qui vieillit très mal, en plus d'être gênant quand des objets indispensables à la progression se retrouvent difficilement discernable des décors par le joueur. Ou comment se retrouver parfois coincer comme un con sans comprendre.


D'un point de vue game-design, ça reprend dans les grandes lignes le principe de Beyond Shadowgate. On ramasse plein d'items, certains ayant une ou plusieurs fonctions précises quand d'autres ne servent à rien, et il faut trouver où et quand les utiliser. Un coté puzzle game constant, bien moins dur que ses ainés à ce niveau-là, même si on échappera pas à une poignée d'énigmes qui se résoudra plus par de l'expérimentation totale qu’autre chose. Elles sont rares dans ce cas, mais bien présentes, cf l'évasion de la tour du début. Mais il faut reconnaitre une plus grande diversité dans les énigmes, obligeant parfois à chercher dans des notes et/ou bouquins pour trouver un indice capital, et même faire appel à son oreille musical sur l'une d'entre elles.


Mais cet épisode se démarque du précédent par l'absence de tout affrontement. Les ennemis mortels seront présents, mais il faudra user de sa cervelle pour échapper à un sort funeste. On déambulera pendant une partie du jeu en solitaire avant de rencontrer quelques PNJ, accepter quelques quêtes obligatoires pour avancer dans la trame, tout en récoltant de la lecture, le lore s'étoffant suffisamment pour rassasier les amateurs d'univers dark fantasy. Il y a même des références aux précédents opus.


Sinon pêle-mêle, la bande-son fait le job malgré un nombre de pistes très limités. On a droit à quelques tentatives de pseudo-cinématiques semblant sortir d'un jeu ayant 10 ans de plus que le bouzin auquel on joue. L'ensemble est lent, très lent, bordel que c'est lent, l'Halfelin qu'on contrôle devant peser un bon quintal et demi minimum malgré sa silhouette émaciée. Ou alors c'est la gravité du monde où se déroule le jeu qui est supérieur à la nôtre, les PNJ ayant cette même énergie dans les mouvements. L'absence de tout combat ou de course-poursuite est du coup salutaire. Mais les aller-retours dû aux recherches d'indices et/ou items se font sentir à l'allure où l'on se déplace. Heureusement que la durée de vie reste assez courte.


La transition de la saga vers le monde merveilleux de la "troidé" est au final mi-figue mi-raisin. On gagne en possibilité mais l'ensemble est sous-exploité. Et la suite sera annulée, ce qui plongera Shadowgate dans l'oubli jusqu'au récent remake. Curieux de voir ce qu'il donne.

auty
5
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le 20 déc. 2015

Critique lue 216 fois

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