Shin Megami Tensei If...
7.5
Shin Megami Tensei If...

Jeu de Atlus (1994Super Nintendo)

Histoire personnelle et "présentation rapide"
Depuis quelques années, je me suis beaucoup investi dans ce qui est probablement la franchise la plus connue d'Atlus (surtout de nos jours) : Persona. Une série de jeux mettant en scène des personnages issus de milieux scolaires, qui révèlent leurs pouvoirs enfouis face aux menaces surnaturelles (déités même parfois) qui tentent de créer une crise majeure. Personnellement, j'apprécie beaucoup la narration du jeu souvent bien fournie et l'univers souvent très typique japonais.
Puis, j'apprends que ces jeux ont une origine en tant que spin-off de SMT aka Shin Megami Tensei. Ni une, ni deux, j'entreprends de jouer à Shin Megami Tensei 1 sur SNES et on y reconnait indéniablement les caractéristiques de Persona avec quelques mécaniques différentes comme l'alignement du perso qui influe sur l'histoire et surtout le ending. Et surtout, on est plus là sur des adaptations d'évènement comme l'apocalypse, pas vraiment la même ambiance... Bref, j'en viens enfin à notre SMT if... qui est le jeu qui inspirera directement la série Persona donc.


Qu'est-ce qui s'y passe dans ce jeu dis donc ?
Vous êtes un jeune étudiant ou une jeune étudiante (cool comme choix c'était pas si fréquent à l'époque) qui est pépère à attendre la fin des cours dans le lycée Karukozaka High School. Mais un évènement imprévu se produit : en effet, le lycée semble changer de dimension et s'installe dans une autre "réalité" ! On ne va pas ressortir les poncifs communs tels que "c'est normal au Japoooooooooon" mais... Ben la plupart des étudiants semblent comprendre assez rapidement et sans trop de problèmes ce qu'il se passe. (dans ta gueule suspension consentie de l'incrédulité !)
La majorité des gens vous parlent d'un certain Hazama qui serait responsable de ce voyage interdimensionnel, ayant conduit une représentation satanique dans le gymnase du bahut pour se rendre dans "l'Expanse" qui est le nom de cette dimension parallèle.
Après quelques pérégrinations dans les couloirs (c'est un jeu à la première personne, je ne l'ai pas précisé pour ceux qui se retrouvent ici par hasard on ne sait jamais) on peut tomber sur une galerie de PNJ et de personnages qui souhaitent nous accompagner pour essayer de régler ce problème avec nos expériences de lycéen ordinaire.


Au choix vous aurez le droit à :
Yumi : La poto de classe qui s'incruste dès le début du jeu et qui semble vouloir faire ce qu'elle peut pour aider les autres et sortir de cette situation.
Charlie : Un espèce de punk à chien japonais que tu peux trouver dans une classe et qui n'a AUCUNE envie d'aider qui que ce soit, juste envie de se casser le plus vite possible et tant pis pour les autres. (en somme, ce que nous ferions tous à peu près)
Reiko : Une fille d'une autre classe, pour résumer si on la choisit le jeu se déroulera quasiment comme pour Yumi sauf pour un extra donjon qui permet de mieux comprendre les origines du mal-être de l'Empereur des Démons Hideo Hazama.
Akira : Un perturbateur qui semble avoir envie de défoncer des bouches... Mais surtout ce qui est plaisant avec lui, c'est que si on le choisit on a tout un autre déroulement d'histoire !


Après avoir choisi votre partenaire et bolosser le professeur de science qui s'est rallié à la cause d'Hazama, (ce qui est très cocasse vu que c'est le scientifique qui se rallie à la cause de démons surnaturels, l'opposition de la science et de l'occulte tout ça tout ça) vous allez devoir traverser des donjons avec comme thématique un pêché capital. (sauf pour Akira encore une fois)
Je vais éviter de spoiler comme un infâme païen, le jeu suit une structure très linéaire dès lors que le premier donjon se débloque jusqu'au boss final.
Au fur et à mesure de la progression on devra faire face à des ennemis coriaces et des donjons bien ardus pour tenter d'aller détrôner Hazama de son piédestal d'empereur.


Jouabilité ?
A tous ceux qui n'ont jamais touché de SMT ou de Persona je vais tenter de résumer grossièrement les spécificités du jeu. SMT if... se joue au tour par tour, on incarne 2 personnages et au fur et à mesure de la progression dans les donjons on aura l'occasion de tomber sur des démons pour nous renforcer en gagnant de l'xp, système traditionnel de niveau. La grande particularité du jeu est qu'on peut essayer de discuter avec des démons qu'on croise (à condition d'avoir au moins leur niveau) et si on répond bien à une série de questions et/ou situations on a une chance de les récupérer dans notre équipe. Chose non seulement pratique mais vitale car sans cela ça serait quasi impossible de passer le jeu.
A noter qu'il peut y avoir plusieurs vagues d'ennemis consécutives, faites bien attention. Finir une vague ne veut pas forcément finir le combat, il faut bien jauger ses capacités en avance car on peut facilement se faire poutrer si on calcule mal notre coup.
Pour pouvoir avancer avec nos démons on a besoin de MAG : une sorte de jauge qui se farme avec les combats. Si on a plus de MAG on ne peut plus invoquer de démons.
Récupérer des démons pour les faire taper avec nous, c'est agréable. Mais les fusionner dans des rituels sataniques pour récupérer des démons plus puissants c'est encore mieux non ?! (non pas toi Slime) Il est donc possible de sacrifier 2 démons compatibles pour créer des démons supérieurs et ainsi nous libérer des places afin d'essayer de renégocier avec d'autres. Telle la mode qui se renouvelle sans cesse pour inciter à consommer, la consommation de démons peut devenir elle aussi toute aussi addictive. Ne soyez pas gredins, abstenez-vous si l'intérêt de la fusion n'est que peu rentable.
Sinon pour nos personnages, on a accès a du stuff assez régulièrement pour augmenter leur puissance d'attaque, stats défensives et objets variés... On peut attaquer avec des armes et s'équiper de différentes armes à feu pour canarder tout ce qui bouge, la NRA de notre chère Amérique serait fière de voir ça.
L'autre lieu très important qu'on trouve régulièrement c'est la fontaine de l'elfe. Contre du caramel, elle vous restaure vous ET vos démons. Très important car c'est le seul moyen de restaurer nos démons sans utiliser des sorts personnels ou des objets. (L'infirmière dans l'école ne soigne que nos personnages, c'est gratuit certes mais pas pour les démons)
A l'instar des premières versions de Pokémon, on ne peut pas connaître l'efficacité d'une technique sans l'utiliser. (et même des fois c'est pas évident malgré tout) Tu te souviens de ton Reptincel à qui tu apprends Frénésie alors que tu avais Tranche ?


Petite astuce, il y a un PNJ dans un donjon qui, moyennant quelques menus monnaies, peut t'expliquer les effets d'une technique. Ca reste pratique surtout en fin de jeu quand les combats s'annoncent nettement plus corsés et quand on vous spamme d'attaques pouvant vous tuer en 1 seul coup...


A proprement parler, il n'y a pas de Game Over dans ce jeu. Chaque fois que vous mourrez, vous vous réincarnez et vous obtenez un "démon totem" qui vous booste certaines stats et peut vous octroyer des caractéristiques (surtout pour votre partenaire). Vous revenez au début du donjon en question mais les sauvegardes régulières ne sont pas indispensables pour la progression en cas de mort, c'est très agréable. (HEIN SMT1 ?!)


Sinon, qu'est-ce que j'en pense ?
A voir la note que je lui donne et mon piti coeur, j'ai apprécié ce jeu oui. Les SMT possèdent une atmosphère particulièrement glauque et angoissante, renforcée par ces graphismes souvent très minimalistes et ce mode de vue à la première personne. Contrairement au premier SMT qui était parfois impossible à suivre et qui te demandait de faire des choses stupides comme être dans une case précise dans toute une possibilité de lieux pour avancer dans l'histoire, le jeu ici est en huit clos si l'on peut dire. Chaque donjon correspond à un pêché dont il nous faudra nous soustraire pour nous rapprocher d'Hazama.


J'aime beaucoup le donjon de l'avarice qui vous teste en vous appâtant avec des objets tout le long, sauf que plus on les ouvre plus le boss du donjon deviendra puissant. Le boss peut arborer beaucoup d'aspects selon les coffres ouverts c'est vraiment cool.
Le donjon de la paresse est aussi très intéressant dans sa démarche, quoique cancer dans la réalisation. Pour faire simple, pour que le donjon avance il faut attendre que les cycles lunaires passent... Sauf que pour faire passer les cycles pas le choix faut marcher et quand on marche on rencontre des démons... Ca prend un assez long moment et ça devient assez vite pénible même si ça permet d'xp et de s'enrichir.


Personnellement, j'ai appréciée l'histoire d'Hideo Hazama. Les problématiques par quoi ils passent n'ont rien de révolutionnaire dans l'écriture ni les idées mais elles fonctionnent bien. On se prend d'empathie pour lui, si bien qu'à la fin du jeu j'ai apprécié voir cette sorte de rédemption qui lui est accordée. (en tout cas sur la route de Reiko)
Evidemment le jeu a aussi de mauvais côtés. Le début se fait plutôt tranquillement mais à partir des 2/3 du jeu la difficulté s'élève brusquement et à moins d'avoir les reins très solides vous risquez d'avoir des sueurs froides... Des dark rooms, des trous, des pièges, des bons gros labyrinthes,des démons capables de vous OS sans pitié... Pour 2 donjons il a fallu que je m'équipe d'une carte je vais être honnête, je me perdais beaucoup trop et l'exploration devenait assez désagréable.
J'aurais aimé avoir vraiment davantage d'interactions avec l'école au fur et à mesure que le jeu avance... Attention ! Au début du jeu on perçoit beaucoup l'avancée, les PNJ changeant régulièrement de dialogues en fonction de notre avancée mais au bout d'un moment ils semblent à nouveau figés... Et pour le dernier acte j'aurais aimé pouvoir avoir des interactions avec les lycéens car on ne sait tout simplement pas où ils sont passés, c'est vraiment ce qu'on peut appeler du chipotage que je fais là mais ça aurait gagné en tension à l'approche du combat final.


Conclusion
Pour finir, je ne peux pas recommander ce jeu à ceux n'ayant jamais touché à un Persona. Essayez davantage P3 à P5 qui sont plus facile d'accès et pour se mettre dans cet univers particulier ça se fera nettement plus en douceur ! Pour ceux qui connaissent déjà Persona voir SMT, je recommande vraiment. C'est le jeu qui fait la jonction entre ces deux univers et il est réussi à mon humble avis. Le jeu propose une histoire profonde (surtout pour un jeu de 1994) avec des mécaniques différentes selon le personnage qu'on choisit, et si l'on est fan d'univers surnaturel et de RPG très touchy japonais vous devriez apprécier aussi.


P.S : Ne choisissez pas Yumi tant qu'à faire, elle n'offre rien de plus que Reiko. Charlie ayant des interactions différentes et Akira une histoire totalement différente.

KoopaRapido
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le 6 févr. 2021

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