Madeleine de Proust

On est en 2016 et j’ai un paquet de jeux à faire sur les deux dernières générations de consoles.
On est en 2016 et j’ai une TV HD dans mon salon avec une PS4 et une X360 branchées.
On est en 2016 et j’ai rebranché ma vieille Saturn sur ma vieille TV cathodique.
On est en 2016 et j’ai relancé une partie de Shining Force 3.
On est en 2016 et… putain que c’était bon !

Oh ça serait mentir que d’affirmer que Shining Force 3 n’a pas vieilli. La 3D pixellisée de la Saturn pique les yeux, le tout début du jeu est un peu long, l’ergonomie générale a fait son temps et les commandes pendant les phases d’exploration peuvent s’avérer quelque peu fastidieuses. Certes. Mais à côté de ça, quel kif. SF3 possède ce charme indescriptible des grands jeux de cette génération qui les rend indémodables.

En effet prendre les commandes de Synbios c’est prendre les commandes d’une armée aux personnages attachants. Pas ou peu de personnages génériques ici, tous ont une vraie personnalité et un design qui les rend uniques. Le recrutement et les répercussions qu’il aura sur les scénarios suivants est d’ailleurs un des points intéressant et original du jeu. La relation entre chaque scénario étant parfaitement maîtrisée. Tout comme les relations entre Synbios et Medion, héros des deux premiers scénarios, dont chaque rencontre est un plaisir à assister.

Les canons de l’épique

Et si l’intrigue de base de SF3 est assez simple au demeurant, la variété des situations et la multiplicité des évènements la rendent passionnante à souhait. Et les louanges sur le casting s’étendent aussi aux antagonistes. Tous très classes, à la personnalité encore une fois très marquée et dont les intentions sont loin d’être manichéennes.

Passionnant donc, à l’image des affrontements. Car s’il fallait retenir un Tactical, un seul, pour imager la définition du mot épique ce serait lui. Sans hésitation. Les maps sont grandes, intéressantes, variées et le gameplay est rôdé à la perfection. Surtout, il se dégage de ces joutes (mais aussi du jeu dans sa globalité) une ambiance guerrière incroyable. Sakuraba n’y est pas pour rien. La qualité de sa bande-son étant d’une qualité rare. Epique elle aussi.

Shining Force 3 est un modèle de bon goût. Un modèle d’équilibre et de calibrage. Il représente ce que le jeu vidéo a fait de mieux lors de sa période bénie. J’y ai donc rejoué en 2016 et j’ai savouré cette madeleine de Proust. MA madeleine de Proust. Et ce n’est pas fini. Scénario 2 et 3, j’arrive.