Silent Hill 2 est un jeu à part entière, que dis-je un chef d’œuvre à part entière, j’en profite pour vous inviter à lire mon humble critique pour comprendre pourquoi je le tiens en si haute estime. Là ce n’est pas du tout ce qui va nous intéresser. Je parle ici de cette version Director’s Cut, donc de ce qu’elle ajoute à la version de base pour savoir si elle rend obsolète sa version originale, si elle est sensiblement meilleure, si elle parfaitement dispensable, voire même si elle nuit à l’œuvre d’origine. La première chose à savoir c’est que cette version sortie quelques mois après Silent Hill 2 propose deux campagnes, la campagne principale soi-disant remaniée et une campagne inédite de très courte durée.
Même après plusieurs recherches, j’ai du mal à trouver quels ajouts ou remaniements ont été fait à l’aventure principale, visiblement pas grand-chose. On parle d’une fin humoristique inédite sans intérêt autre que pour la blague, et de quelques éléments de gameplay supplémentaires très secondaires qui ne changent strictement rien à l’expérience de jeu. L’intérêt majeur de cette édition améliorée c’est son scénario bonus qu’est Born From a Wish, créé à l’origine pour la version Xbox, c’est donc sur lui que je vais axer mes propos et ma note car il n’y a finalement que par lui que la Director’s Cut se démarque comme version différente de l’original.
Nous mettant aux commandes de Maria, ce qui m’a paru très étrange soit dit en passant compte-tenu de ce qu’elle semble signifier dans l’aventure de James mais je me pencherai sur le scénario plus tard, le maniement et les situations de jeu sont tout à fait identiques. Ainsi, les armes les plus basiques sont remplacées par de nouvelles mais qui se manient quasiment de la même façon, les ennemis sont les plus communs du jeu sans la moindre spécificité et il n’y a absolument aucun boss. En dehors d’une énigme originale et sympathique, accordons lui tout de même ça, cette extension ne propose donc rien pour le gameplay qu’on ait déjà vu et joué avec James. C’est assez léger tout de même, même pour une petite extension.
Pour l’ambiance, un nouvel environnement fait très Resident Evil Rebirth sorti juste avant et même si ça colle bien avec l’ambiance du jeu et si c’est relativement réussi, j’y vois quand même un léger manque d’inspiration dans ce choix de décor qui est le seul à se distinguer de Letter from Silent Heaven. Ça aurait été sympa d’avoir d’autres environnements à parcourir et pourquoi pas avec leur identité visuelle propre et audacieuse, sans qu’il y ait besoin non plus que tout soit inédit et super. Là ça fait un peu recyclage facile pour ce travail visuel alors c’était déjà le cas pour les situations de jeu. Même pour une petite extension encore une fois, ça commence à faire beaucoup de carences.
Heureusement, j’ai un peu plus apprécié et trouvé notable le plan scénaristique. Ce que j’ai bien aimé à ce niveau c’est son concept de base, c’est le point de vue de Maria. Il est assez difficile à comprendre par celui de James, on comprend ainsi un peu mieux ses réactions dans Letter from Silent Heaven de par comment elle réagit ou commente certaines situations. Ça offre un léger niveau de relecture sympathique à quelques dialogues mais ça ne vole pas très haut non plus et plutôt que d’y aller à coup de grandes révélations, les scénaristes ont préféré entretenir le mystère, ce qui est un choix tout à fait pertinent dans l’esprit du jeu mais qui retire au passage pas mal d’intérêt à l’existence même de cette extension.
La petite intrigue qu’elle met en place en parallèle avec Ernest et Amy n’apporte pas grand chose, très peu développée, pas vraiment en lien avec le reste, avec une fin correcte mais sans plus... ça fait le job mais vu la qualité extra-ordinaire de l’intrigue principale, ça fait tout de suite pâle figure. Comme quête annexe qui aurait été implémentée dans le jeu ça aurait pu passer mais c’est tout. Comme il n’y a rien d’autre dans cette extension d’un point de vue narratif, je n’y vois pas un grand intérêt même si ce n’est pas mauvais non plus.
C’est un peu le cas pour toute l’extension en fait, un ajout de qualité correcte mais un peu superficiel qui recycle beaucoup pour ne pas apporter grand chose. On aurait eu uniquement le manoir, 3 ou 4 fois plus grand, avec plus d’énigmes aussi intéressantes que la seule proposée ici, d’ennemis inédits tirés par exemple du subconscient de Mary, un petit boss à la fin... ça aurait été cool. Ou alors cette même quête implémentée dans la quête de James qui permettrait de débloquer une arme inédite et de vivre cette petite histoire ça aurait une joli manière d’enrichir la campagne principale sans la dénaturer.
Là ça me semble tout à fait dispensable et je ne comprends pas trop la note ultra-élevée de cette version Director’s Cut si on la juge sur son extension, par contre le jeu original lui reste absolument incroyable mais vous pouvez tout aussi bien le faire dans sa version de base. Dans cette situation, à quoi bon cette nouvelle version si ce n’est pour augmenter artificiellement les ventes ?