Friand de jeux courts et aux concepts forts, j'ai passé un petit peu plus de trois heures excellentes en compagnie d'Anna. Ou plutôt en compagnie de son portable, avec comme objectif de retrouver/sauver Anna.
Difficile de classer Simulacra, je le décrirais comme un jeu interactif, sur fond de survival, avec des mécaniques d'énigmes et une ambiance d'horreur.
L'interface est d'une simplicité agréable, nous sommes face à un smartphone, nous naviguons entre les différentes applications. Essentiellement, une application de message, une application de mails, une application de rencontre, un réseau social type twitter, un navigateur internet, une galerie de photos et un répertoire téléphonique. Il s'agira tout au long du jeu de passer d'une application à l'autre pour trouver l'information qui nous fait avancer, de bien se rappeler les différentes miettes d'informations laissées de partout, de faire le tri parmi elles pour trouver son chemin et avancer dans l'intrigue. Tout n'est pas toujours particulièrement malin, mais il y a des passages subtils qui sont vraiment plaisants à franchir.
Les acteurs ne sont pas bons, c'est probablement le plus gros défaut du jeu. Mais pour le reste on s'attache malgré tout à Anna, à son histoire, à sa détresse. Citoyenne tout à fait normale, on s'identifie très facilement à elle. Dès le début on comprend qu'il lui est arrivé quelque chose de grave, et cet aspect survival dont je parlais, c'est cette idée qu'avec peu de moyens (juste son téléphone), on se sent dans une course contre-la-montre pour la sauver. L'aspect horreur est intéressant, dans le sens où dès le début on sent que ce téléphone ne réagit pas normalement (les glitch, le code ping donné directement, etc) et la vidéo d'Anna fait planner une aura fantastique indéniable d'entrée de jeu. Mais le fantastique et l'horreur seront peu présents jusqu'au final du jeu, on aura surtout affaire à une propre répugnance de notre part à se plonger de plus en plus dans la vie privée de cette femme sans son accord, à mentir à ses amis, à découvrir l'horreur de son quotidien machiste et d'une misogynie infecte qui l'étouffait. Et sur le dernier acte, on a une explication aux événements du jeu. Elle n'est pas brillante, mais au moins elle se tient et raconte quelque chose.
Ce n'est pas un jeu wahou, mais il a de beaux points forts à faire valoir. En somme, une belle expérience vidéo-ludique.