Dans les soaps américains les plus classiques, et sûrement dans les autres d'ailleurs, il y a toujours deux personnages qui se kiffent dans une sorte de love-hate relationship, où ils se détestent tantôt, pour mieux s'aimer ensuite. C'est exactement ce type de relation que j'entretiens avec la saga "Sly", d'une manière globale ou au sein même des jeux. Et là où le "hate" l'emportait haut-la-main pour l'épisode 2, c'est le "love" qui gagne pour l'épisode 3. Explications.
"Sly 3 : Honor Among Thieves" n'est sûrement pas débarassé de tous les défauts de son aîné. Non non. Une fois de plus, Bentley la petite tortue au doublage dégeulasse vous assomera de ses explications inutiles et baveuses, alors que PUTAIN VOUS VOULEZ SIMPLEMENT JOUER. Une fois de plus, on s'arrache les cheveux sur certaines missions, poussives et difficiles à prendre correctement en main.
Et puis, c'est sûr, les environnement restent assez carrés et répétitifs, au début du jeu en tout cas.
Mais pour cette fois, on s'en fiche. Car en dehors de ces petites tares, tout de même moins gênantes que par le passé, on passe un super moment vidéoludique. Les missions poussives sont en réalité BEAUCOUP moins présentes que dans Sly 2. Il y en a quatre ou cinq à tout casser. Disons six pour viser large.
Le reste du temps, on s'amuse énormément. De mon souvenir de geek qui fête bientôt ses 23 ans, je ne connais aucun jeu qui mélange AUTANT de genres et de gameplays sans se planter : course, shoot, plate-forme, passages en hélico, en bateau, parcours d'obstacles, piratage, énigmes visuelles, cutscenes interactives, combat d'insultes, duel au sabre, batailles navales, ... la liste est longue. Sucker Punch a vraiment mis le PAQUET, rompant totalement avec la formule plan-plan du deuxième volet, où il s'agissait très souvent de voler des clés à des gardes cons.
De même, plus l'aventure avance, plus le rythme est soutenu et le scénario dément. Il y a une vraie recherche dans l'histoire de Sly et dans la mise en place des personnages ; le cliffhanger final le prouve aisément (même s'il est stupidement expédié, sept ans plus tard, par Sly 4...). Les nouvelles têtes s'implantent plutôt bien dans le décor (exception faite pour le gourou, dont on se serait bien passés) tandis qu'incarner les méchants du passé de Sly s'avère fortement jouissif.
Bref, l'univers de "Honour Among Thieves" est fortement bien travaillé et plein de rebondissements en tout genre.
C'est surtout les trois derniers mondes qui m'ont décoiffé, les trois premiers faisant plutôt office d'introduction, mais l'ensemble reste toujours très fun. Exit l'ennuyeuse quête des bouteilles du tome 2 : ici, chaque monde peut se rejouer à travers quelques petits défis plutôt sympathiques, même si globalement, la fine équipe ne s'est pas foulé (ils se sont souvent contentés d'écourter le temps donné, ou de supprimer un peu de vie à Sly...). On est loin des défis plein d'originalité de Sonic Generations, mais le challenge reste suffisamment élevé pour qu'on ne crache pas dans la soupe.
Bref, Sly 3 est une bombe de gameplay et d'inventivité, proposant deux mondes particulièrement formidables (La Chine et les Caraïbes), eux-mêmes accompagnés d'une série de niveaux qui donnent le sourire et feraient presque oublier une deuxième aventure très décevante. Vivement que je me mette de plus près au 4 !