"Don't leave me alone..."

Soma fait partie de ces expériences vidéoludiques assez marquantes, non pas parce qu'elles bouleversent fondamentalement le monde du jeu vidéo avec des idées de gameplay novatrices, mais plutôt parce qu'elles proposent aux joueurs de se plonger dans des histoires captivantes où l'écriture est d'excellente qualité.

Soma n'est donc pas un jeu qui brille de par son gameplay, qui en soit est extrêmement basique (voir ultra limité) mais pour autant le titre n'en ai pas moins réussi grâce son histoire, racontée avec brio et bourrée de rebondissements parfaitement bien amenés jusqu'au tant attendu climax.

• Très peu de possibilités de gameplay en effet... Le jeu se limite à explorer, actionner des manettes pour déverrouiller des portes, se cacher des
  monstres, etc etc. Rien de bien trépidant donc.

Il est d'ailleurs important de noter que LE JEU NE FAIT PAS PEUR. C'est certes le comble pour un titre vendu comme un Survival Horror mais on s'y fait finalement...
On a bien sur quelques moments de tensions, je pense notamment aux séquences de cache-cache (rappelant Alien Isolation) avec les étranges créatures de la base maritime, mais au-delà de ça le titre ne va pas beaucoup vous faire transpirer... Ou alors très peu.

Là où le jeu brille c'est tout d'abord au niveau de ses graphismes, qu'est ce que c'est beau ! On a souvent juste envie de se poser un instant et de contempler les décors qui nous entourent. Ajouté à cela une bande son incroyable renforçant d'autant plus l'immersion dans cette base maritime. Le jeu ne fait pas peur mais paradoxalement la bande son est anxiogène à soit, et ça fait plaisir. Sans parler des très belles compositions de Mikko Tarmia pour accompagner le tout, mêlant angoisse et mélancolie...

• C'est beau certes... On regrettera cependant les nombreux freeze et ralentissements qui pour le coup entachent vraiment l'expérience.

Maintenant attardons nous sur l'histoire, qui représente sans doute le plus gros du jeu.

Contexte: En 2015, Simon, un jeune Torontois de 26 ans est victime d'un accident de voiture lui causant de terribles lésions au cerveau. Afin de mettre un terme à ses souffrances, il accepte de réaliser un scanner expérimental ayant pour but de trouver une solution à ses lourds problèmes de santé. Nous commençons alors le jeu chez Simon, alors qu'il se prépare à rendre visite au docteur, l'occasion pour nous d'explorer son appartement dans le but d'en apprendre plus sur sa vie.

• Cette petite introduction pourtant assez banal est une grosse
  réussite selon moi tant elle renforce le constraste avec le reste de l'aventure.

Simon rend finalement visite au médecin. L'endroit est désert aux premiers abords, c'est assez louche, on commence à se poser des questions... Finalement le médecin vient à notre rencontre et le scan peut débuter. Pendant celui-ci, Simon a une sorte de Black Out... Il se réveil ensuite de nombreuses années plus tard dans une base sous marine futuriste remplie de robots/monstres.

A partir de ce moment je vais légèrement spoiler (mais pas mal quand même) donc si vous désirez vivre l'aventure par vous même je vous invite à quitter la critique.

C'est à ce moment que l'aventure commence enfin et étrangement, c'est à ce moment que j'ai hésité à abandonner. Une bonne demi-heure d'exploration m'a suffit pour me rendre compte que j'avais à faire à un espèce de sous Bioshock, que j'allais passé le plus clair de mon aventure seul à jouer à cache cache avec des monstres jusqu'à la lassitude...
C'était sans compter sur la présence de Catherine.

Catherine c'est une femme qui est apparu sur un écran géant et qui m'a montré que non, je n'étais pas seul dans cette aventure. Catherine c'est le symbole de l'espoir dans toute cet espèce d'univers sous marin hanté.
Je suis un grand fan des jeux basés sur la relation entre deux personnages (Telltale TWD, The Last of US...) et c'est à ce moment que j'ai compris que l'aventure allait enfin démarrer.

L'histoire avance autour de la relation entre ces deux personnages. On découvre qui elle est, qui nous sommes vraiment. Les révélations sont dures, mais parfaitement bien amenées. Avec mélancolie nous continuons à errer dans la base avec notre nouvelle alliée, à la recherche de ce qui semble être notre ultime échappatoire...

La fin est également très dure mais en même temps incroyable. Lorsque le générique défile on est littéralement sur le cul et il faudra attendre la scène post-générique pour avoir ce petit brin de satisfaction qu'il manquait jusque là.

A défaut d'être un titre horrifique Soma est finalement bien plus porté sur la Science Fiction que sur l'horreur. Les hommes sont-ils différents des robots ? La vie d'un robot avec une conscience a-t-elle plus de sens que celle d'un humain ? Voici seulement quelques questions parmi les nombreuses que le jeu vous invitera à vous poser au long de l'aventure. Les thématiques sont traités avec brio et justesses et on en redemande.

• Je reste certain que sans la présence d'un acolyte tel que le personnage de Catherine durant l'expérience, le jeu n'aurait pas du tout eu la même saveur...

En bref Soma décevra sans doute les joueurs à la recherche de ce petit frisson horrifique habituellement offert par Frictional Games, mais il comblera en contre partie les fans de Science Fiction ainsi que les amateurs d'expériences de jeux davantage portés sur l'histoire que sur le gameplay.

Finalement il fallait pas plutôt en faire un film ?