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Sorti initialement en 2010 sur Wii et Nintendo DS, Sonic Colours avait connu un très bon accueil surtout pour un épisode 3D. Le passage de la 2D à la 3D a toujours été source de frictions au sein de la communauté du hérisson bleu. Avec l’aide de Blind Squireel Games, le jeu revient dans une version améliorée et, pour la première fois, sur les consoles de Sony et Microsoft. En plus de graphismes améliorés, cette nouvelle mouture ajoute quelques fonctionnalités que l’on va détailler plus bas, dont l’ajout du doublage français.
C’était pas forcément mieux avant
Visuellement, Sonic Colours : Ultimate présente un univers coloré comme on a l’habitude d’en voir au sein des productions de Sonic Team, dont Balan Wonderworld pour citer leur titre le plus récent. Une esthétique qui colle parfaitement à la carte que l’on traverse qui n’est autre qu’un parc d’attractions érigé par le Docteur Robotnik. Chaque niveau a sa propre architecture, donnant cette impression d’évoluer au sein d’une fête colorée à souhait. On sent que les graphismes ont été revus à la hausse, proposant un visuel tout à fait honorable pour la génération PS4 4K, 60IPS. Un travail qui tranche d’autant plus qui elles datent de la version 2010, au contraire de celle ouvrant l’introduction du jeu.
La variété des niveaux rend le voyage agréable : au nombre de quarante-cinq, ils sont répartis dans sept mondes, chacun possédant son propre thème. On retrouve de nombreux éléments propres à l’univers de Sonic dont le fameux monde sous-marin qui rappellera quelques souvenirs traumatisants aux joueurs s’étant essayé aux premiers épisodes de la licence.
C’est là un des signes qui démontre que Sonic Colours : Ultimate est un remaster qui n’a pas été jusqu’au bout de son ouvrage. Les temps de chargement demeurent très longs, même sur une PS4. Les mécaniques n’ont pas bougé d’un iota, ce qui génère souvent de la frustration. L’opus a dix ans au compteur, et cela se ressent même dans cette version améliorée. Les courses, surtout, sont souvent un réel labeur. Qui dit Sonic dit vitesse. Hors, durant les passages de courses des sessions de plate-formes s’incrustent et viennent briser le rythme. Lors d’un de ces changements, je devais littéralement attendre que trois cubes explosent, à quelques pas d’intervalle, pour pouvoir avancer. Il en est de même lorsque vous devez utiliser un pouvoir. On est loin des courses effrénées non stop auxquelles nous a habitué Sonic et qui font partie de l’essence de la licence.
Sonic Colours : Ultimate va d’ailleurs titiller du côté du Metroidvania avec la présence des Wips. Ces créatures octroient des pouvoirs à Sonic lui permettant d’accéder à certains pans de niveaux. Sauf que leur utilisation est, finalement, très sommaire, voire quasiment anecdotique. L’histoire se conclut en quelques heures sans avoir à chercher l’intégralité des Wips, et encore moins à user de leurs compétences. Les créatures ne révèlent leur potentiel que si vous souhaitez réaliser le jeu à 100%.
La version Ultimate apporte quelques nouveautés comme un nouveau Wip, mais aussi l’aide providentielle de Tails. Contre un jeton (qu’il vous faudra dénicher par vous-même) le renard viendra sauver Sonic, sans avoir à recourir à un checkpoint. Vous pouvez aussi désormais défier Metal Sonic à la course dans le mode Rival Rush. Un ajout qui vous amusera l’espace de quelques minutes.
Si jamais manier un hérisson bleu chaussé de rouge vous ennuie, vous pouvez le customiser en achetant les accessoires grâce à l’argent ramassé au sein des niveaux, ou en menant à bien des défis comme battre Metal Sonic un certain nombre de fois. Ces modifications sont de l’ordre de l’accessoire et n’apportent qu’un changement visuel somme tout anecdotique. On peut tout de même noter un menu qui regroupe les statistiques du joueur, ce qui reste toujours appréciable.
Un platine proche de la promenade de santé
Sonic Colours : Ultimate n’est pas un jeu difficile et son platine demeure tout autant accessible. Bien évidemment, on n’échappe pas à l’objectif principal de nettoyer l’ensemble des niveaux à 100% ce qui consiste à utiliser les Wips pour accéder à toutes les zones ainsi que ramasser les ring étoile rouge, ou encore les chaos emerald. En cours de route, vous obtiendrez probablement quelques trophées liés à des objectifs secondaires tels que détruire un certain nombre d’ennemis avec des attaques téléguidées, décrocher un rang S ou encore battre votre propre record. D’autres objectifs vont, eux, requérir de vous concentrer comme finir un niveau sans ramasser le moindre anneau ou vaincre les boss en moins de trois coups.
Sonic Colours : Ultimate n’est nullement un mauvais jeu, mais le remaster ne fait que proposer un joli lifting qui ne masque guère les défauts inhérents à l’âge du jeu. Sonic Colours a mal vieilli. Les mécaniques accusent le temps et le jeu n’est plus aussi amusant qu’à l’époque de sa sortie. Les Wips sont sous-exploités : on aurait apprécié plus de mécaniques reposant sur leur usage plutôt que les reléguer à une utilisation vraiment poussée que pour compléter le jeu à 100%. Le jeu pourra plaire aux nostalgiques qui voudront revivre les sensations de l’époque ainsi qu’aux fans de Sonic qui veulent s’essayer à tous les épisodes du hérisson bleu. Mais ** ne se prête nullement aux nouveaux joueurs voulant approcher la licence, ni à ceux en quête d’un épisode en accord avec les mécaniques actuelles du jeu vidéo.