Mario, le compagnon de mes nuits

J'avais pas rejoué à un Mario 3D monde ouvert depuis Super Mario Galaxy (je ne sais pas pourquoi, je n'ai jamais mis la main sur Super Mario Galaxy 2) et ça faisait bien 10 ans que j'avais pas repris la formule. Pour Noël, j'avais reçu Super Mario Odyssey et j'étais enthousiaste à l'idée de me frotter à un nouveau mario en 3D.

Et ce jeu défonce. J'arrive 6 ans (putain) après la bataille, mais c'était vachement bien. J'ai surtout joué à ce jeu en mars/avril 2023 et ce jeu va être fortement lié aux premiers mois de la vie de mon fils : je sortais la Switch lorsqu'il fallait que je surveille qu'il fasse bien sa sieste ou bien à 3 heures du matin après un biberon nocturne. C'était même une sorte de récompense après l'avoir fait boire et changé sa couche : hop, une petite session de Mario.

Un Mario généreux :

Maintenant qu'on est quasiment sûr que ça sera le seul Mario 3D en monde ouvert de toute la période Switch, autant le dire : le jeu est une sorte d'hommage à la licence Mario, via ses ennemis, via le très grand nombre de costume (dont un qui ramène un Mario tout carré issue de Mario 64) le retour de Pauline (qui ne nous reconnait pas) du royaume champignon et de nombreuses phases en 2D façon Super Mario Bros ou Donkey Kong à l'intérieur de la 3D même. (Dont une salle de cinéma.)

Pour le scénario, on est dans du Mario classique avec Mario qui doit pourchasser Bowser de monde en monde et récupérer les objets de mariage qu'il a volé afin de se marier avec la princesse Peach. Des fans objecteront qu'il y a un twist à la fin, mais en fait, pas tant que ça

Après, le chara-design des habitants de chaque pays rencontré par Mario est un peu aléatoire : tout ce qui est humanoïde ça va (humain, sirène, petit bonhomme avec des chapeaux) les Cappy ça passe... mais quand certains personnages sont juste des bâtons colorés, d'autres des robots ou des escargots, ça me donne une impression d'avoir plusieurs chara-designeurs différents à avoir bossé sur le même taf.

Au niveau des mondes, New Donk City est sans doute l'une des meilleures du jeu et du dire des développeurs c'est celle sur laquelle ils ont tafés en premier, et ça ne m'étonne pas trop tant cette map est généreuse et variée en contenue. Après j'aime pas mal le Pays Perdu avec ses plateaux, le pays de la plage est assez sympa (pour une fois qu'un niveau aquatique est chouette) le royaume de Bowser avec son architecture très japonaise est assez cool. Et la bande son est très chouette aussi.

On a un jeu ultra-généreux en contenu qui propose du challenge en permanence et surtout une énorme créativité dans son gameplay. Lorsqu'on m'a dit que dans ce jeu Mario pouvait utiliser sa casquette pour prendre la place de ses adversaires j'ai bêtementé pensé "ha, mais c'est un jeu à la Kirby en fait." Et puis, je me suis aperçu qu'en fait, non, chaque personnage que l'on incarne nous offre un gameplay différent : au grès des changements, le jeu va se transformer parfois en jeu de pilotage, en jeu d'escalade (purée les oiseaux avec leur nez qui s'incruste dans les murs) avec à chaque fois une maitrise du terrain pour qu'il y ai toujours une façon variée de se changer en un autre personnage.

Mais le pire, c'est qu'en dehors même de ces changement de gameplay on est sur le jeu le plus varié dans les mouvements que peut faire Mario : en plus des sauts traditionnels, le jeu offre quelques nouveaux sauts possibles mais très technique consistant à envoyer sa casquette puis à rebondir dessus, et qui peuvent complétement briser le jeu. Mais je pense qu'ils étaient au courant et que la philosophie est de dire aux speedrunner : on a cette option là, si vous voulez vous en servir pour briser le jeu ne vous en privez pas, étonnez-nous." (Une philosophie qu'on retrouve dans Tears of the Kingdom.)

J'ai dépassé les 110 heures sur le jeu et c'est bien la première fois de ma vie qu'un jeu Mario entre dans la catégorie "plus de 100 heures de jeu."

Le jeu aux Trois post-games :

Le jeu est fait pour les sessions courtes : on arrive dans un monde, on essaye de chopper quelques lunes, et on arrête. Visiblement pas mal de gens étaient dégoutés par le fait d'attrpper des lunes à la chaine, mais là encore, effectivement si t'es un journaliste et que tu dois consacrer 5 heures par jour sur ce jeu pour rendre ton papier au plus vite, les lunes elles te saoule. Quand t'étale ça sur plus de deux mois avec des petites sessions d'une heure, d'un seul coup, ça devient plus jouable.

Mais on sent que derrière cette foison, ils en ont fait un jeu pensé pour tous les types de joueur : comme il n'est vraiment pas avare en lune pour passer d'un monde à un autre, un joueur débutant ou un enfant pourra le finir en privilégiant les défis facile, un joueur occasionnel s'amusera à débloquer quelques lunes et quelques vêtements de temps à autre, et puis il y a le gros taré collectionniste ou le fana du challenge qui va essayer de le poncer et de tout débloquer. (Ça c'est moi !)

Pour moi, le jeu a vraiment commencé après avoir vaincu Bowser, après 20 heures de jeu (ou moins, savoir combien de temps tu as joué à un jeu sur Switch c'est jamais très précis.) J'ai vraiment joué au jeu en dilletante, presque les mains dans les poches jusqu'à Bowser. Y avait quelques boss un peu casse-pied, mais rien de rageant. Par contre, lorsqu'on accède au château de Peach et que le jeu te dit : "bah écoute, il te reste des CENTAINES de Lune à débloquer dans les mondes que tu n'a pas fini : des nouveaux défis viennent d'être débloqué, y a des éléments cachés un peu partout et tiens, voilà une liste de succès à remplir. Et puis t'inquiète pas si tu amasse trop de thune, y a plein de costumes chouettes à acheter avec l'argent qu'il te reste."

Et je suis parti en mode ponçage. Refaire chaque monde et débloquer le maximum de lunes (avec tantot le nom du défi, tantot le lieu.) Pour le coup, le jeu s'amuse avec tes nerfs en te filant un emplacement pour 50 pièces mais sans te préciser ce que c'était. A chaque fois qu'il me restait 4 ou 5 lunes que j'avais pas trouvé, j'allais voir la solution. Alors, oui, il y a des anti-collectionnites qui te disent que "y a trop de lunes c'est gavant" mais je m'en fiche un peu (personne ne les obligent à jouer passé cet instant là.)

Allez, si, les seuls moment où j'ai eu l'impression de farmer c'est lorsqu'il me fallait gagner des pièces : j'ai fini par trouver deux ou trois niveaux bonus où l'on gagne de l'oseille facilement mais les refaire était effectivement ultra-répétitif. Là encore, j'étais obligé en rien, après tout je me suis rendu compte à la fin que j'avais acheté trop de lunes. (Il y a un petit bonus lorsqu'on a 999 lunes.)

Sur les 880 lunes uniques, il n'y en que 4 que je n'aurai pas car leur obtention est non seulement très galère mais me donnait l'impression de ne voir aucune évolution malgré les tentatives : les jeux de corde à sauter et de volleyball, la course Flonflon la plus dure, et la course Koopa du Pays de la Forêt, qui demande un saut que j'ai jamais réussi à reproduire.

L'Ultime Défi :

Après quelques tentatives, je m'étais gardé le niveau "Ultime Destination" pour la toute fin. Car s'il est dur, il y a quand même une logique et une évolution qui fait que contrairement aux autres, il n'oppose pas un mur infranchissable et ne m'a jamais lassé".

J'ai dû passer une quinzaine d'heure sur ce niveau. Ça fait beaucoup, mais c'est surtout parce que j'ai fait pas mal d'essais en dilettante, notamment ces deux ou trois runs le matin au petit déjeuner quand j'avais un peu de temps avant que mon fils ne finisse par réclamer un truc, ce qui finissait par arriver très vite. Ce qui fait que j'ai vraiment progressé lentement, voire regressé à un certain moment. Si une grosse partie du niveau est facile une fois qu'on a compris le truc, il y a des moments qui nécessitent de faire pas mal de "dead and retry" pour parfaire sa technique : le passage avec les trous dans la lave, le décors qui se montent petit à petit, les sauts de plateforme au tout début du niveau, etc...

Le pire pour moi c'est le moment où on est sous forme d'oiseau et l'on doit piquer différents panneau de bois en mouvement sans se louper. En soit, c'est pas SI compliqué de trouver le coup de main, mais lorsque ça arrive au bout de 10 minutes de gameplay il y avait fatalement un moment où je faisais une erreur bête (me lancer trop vite, ne pas piquer la plateforme au bon moment, bouger et ne plus être aligné) et j'étais reparti pour tomber dans le trou et tout recommencer à zéro.

Mais c'est un niveau qui pose les bases direct en disant qu'il sera difficile et ne te fera pas (trop) de cadeau et je suis content d'être arrivé à la fin de ce challenge, d'autant plus qu'il y a une sorte de petite conclusion au jeu quand on arrive au bout de CE niveau là, sorte de petite récompense.

Au final, ça fait bientôt 3 mois que j'ai lancé le jeu et je ne pensais pas que ça me prendrait autant de temps. Il est peut-être temps que je passe à autre chose. (D'autant plus qu'entre temps on m'a offert Super Mario Wonder.)

Temps de jeu : 115h

Jeu fini à 99,5%