Super Mario Party Jamboree
7.7
Super Mario Party Jamboree

Jeu de Nintendo (2024Nintendo Switch)

Temps de jeu : 20 heures
Mon septième Mario Party
Mon deuxième Super Mario Party
Test rédigé pour Nintendo-Difference [#113]

Ne l’appelez plus Nd Cube, mais Nintendo Cube. À l’œuvre sur la série depuis Mario Party 9, le studio spécialisé dans les party games a préféré changer son petit nom le 1er septembre dernier. Composé en partie d’anciens de Hudson Soft (la précédente entreprise en charge de la franchise), c’est aussi l’occasion pour eux de nous offrir un nouvel opus, en la présence de Super Mario Party Jamboree, fièrement annoncé comme étant l’épisode le plus riche à ce jour. Disponible officiellement le 17 octobre prochain pour un peu moins de 59,99 €, on a pu tester en long et en large la future exclusivité de la Nintendo Switch, quelques jours après vous avoir proposé une preview qui avait su nous séduire. Alors qu’elle fête encore ses vingt-cinq ans cette année (jusqu’au 18 décembre), on vous dévoile si Mario Party Jamboree a su concilier ou non quantité et qualité.


Super Mario Party Jambon-riz


Est-on encore obligé de présenter Mario Party, le roi du jeu de société vidéoludique ? Une série mêlant des mini-jeux dans un jeu de l’oie, où l’aléatoire prend une place non négligeable, toujours dans le but d’accueillir le plus large public possible. Jusqu’à quatre joueurs peuvent s’y affronter, lançant à chaque tour un dé pour se déplacer sur l’un des multiples plateaux de jeu mis à disposition. Une fois tous les lancers effectués, une épreuve est tirée aléatoirement selon la case d’arrivée des joueurs. Sur une case bleue, on reçoit des pièces ; sur une rouge, on en perd. Les cases vertes, elles, regroupent des événements et bonus divers, tandis que les cases Bowser impliquent forcément une forme de malchance punitive. Enfin, les mini-jeux peuvent prendre la forme d’une épreuve où l’on joue chacun pour soi, en équipes de deux, ou en un « tous contre un », souvent injuste – et pas forcément pour celui qui se retrouve isolé. Celui qui remporte le mini-jeu engrange davantage de pièces que les perdants ; quelques épreuves permettent de récolter de l’argent sans aucun aspect compétitif, histoire de cumuler tranquillement quelques deniers.


D’une importance primordiale, les pièces s’échangent contre des Étoiles, symboles de victoire pour celui ou celle qui en possède le plus à la fin du nombre de tours de jeu – on les détermine avant le lancement de la partie. Une fois acquises, et selon les règles spécifiques du plateau traversé, les Étoiles changent de place. Les pièces servent également à l’achat d’objets, lesquels peuvent à la fois aider le joueur qui les utilise, mais aussi mettre des bâtons dans les roues de ses adversaires. Certains de ces objets sont exclusifs à certains plateaux, comme le Dé Turbo de Circuit déjanté. Parce que la série rime avec injustice, des Étoiles bonus peuvent être décernées en toute fin de partie selon certaines performances, comme le joueur ayant remporté le plus de mini-jeux ou celui ayant parcouru le moins de cases du plateau. Injustice encore, des Boo peuvent voler des pièces sur demande sans aucune contrepartie, voire des Étoiles, moyennant une jolie somme. Autant le dire tout de suite : même lorsque la partie touche à sa fin, la victoire est incertaine, peu importe l’avance prise sur les concurrents, tant Mario Party regorge de moyens de renverser la vapeur.


Gens bourrés


Ça, ce sont les bases de la série et de Super Mario Party Jamboree. Force est d’avouer que les différences entre chaque épisode restent mineures, et quand elles ne le sont pas, elles sont majoritairement conspuées par les fans de la licence. N’attendez donc pas de ce nouvel opus un réel chamboulement dans la formule désormais bien rodée de la trilogie Nintendo Switch. Piochant ici et là des idées de Super Mario Party et de Mario Party Superstars, il cumule du mieux qu’il peut les meilleures trouvailles de chacun : le jeu en ligne et la sauvegarde automatique à chaque tour de Superstars, le motion gaming de Super (qu’on peut désactiver pour ne garder que les mini-jeux à la maniabilité classique), le retour d’anciens plateaux, mais aussi d’alliés IA capables de donner un avantage sur la partie en cours, savamment nommés « Camarades de Jamboree ». Rares sont les choix qui nous ont déplu, Nintendo Cube ayant été attentif aux nombreux retours des joueurs.


Preuve s’il en est, Super Mario Party Jamboree intègre un « Mode Pro » à son mode de jeu iconique. Ici, les tours sont limités à douze, les mini-jeux basés sur la chance sont écartés, tandis que toutes autres situations soumises à une quelconque forme d’aléatoire se voient sensiblement modifiées. Une option bienvenue pour ceux qui pestent contre cet aspect pourtant élémentaire de la franchise, désireux de prouver qui est réellement le pro du party game ; on n’écarte pas non plus la possibilité de juste vouloir humilier le petit cousin ou la nièce, histoire de leur faire comprendre que non, « la vie c’est pas du gâteau ». Le mieux pour eux, c’est encore de se diriger vers la Marina des mini-jeux, véritable galerie d’options pour s’affronter uniquement via des épreuves variées (cent dix au total), en local ou en ligne. Comme souvent, il s’agit ici d’un contenu très annexe, lequel sera rapidement mis de côté – voire jamais visité – par nombre de joueurs.


Oh mon plateau, tu es le plus beau des plateaux


On vous en parlait déjà dans notre preview, mais le choix des plateaux (plus nombreux que ce à quoi nous avaient habitués les deux titres précédents), nouveaux comme anciens, forment une sélection quasi parfaite selon nous. Qu’ils soient basés sur un gimmick comme Circuit déjanté et ses tours à compléter ou les Galeries Arc-en-Ciel et son système de soldes, qu’ils changent de forme à chaque tour comme l’Île Goomba, ou qu’ils poussent le joueur à se déplacer malgré lui dans le Pays Western (issu de Mario Party 2 sur Nintendo 64), difficile de se montrer mécontent face à un level design maîtrisé et un intérêt toujours tangible. Même les plateaux les plus simplistes parviennent à maintenir notre attention, à l’image du Bois rieur de Méga Wiggler, riche en événements et capable de générer de vraies situations de jeu avec son raccourci vivant, et donc mobile. Une autre bonne nouvelle : trois des sept plateaux disponibles sont à débloquer, de quoi donner un objectif défini au public solitaire et complétiste.


Pour cela, il faudra remplir des objectifs cachés, lesquels débloquent des paliers d’un ersatz de battle pass. En plus de nouveaux plateaux, le joueur accédera à de nouvelles options de customisation (qu’il faut acheter avec une monnaie virtuelle et récoltable en jouant), comme des stickers à utiliser en jeu pour manifester diverses réactions. Il est également possible de déverrouiller des musiques et des éléments de personnalisation pour sa carte de joueur. Toutes ces options sont accessibles via le hub central du jeu, la Place centrale. Dans notre preview, on indiquait ne pas apprécier l’ergonomie d’un tel choix, forcément moins rapide d’utilisation en comparaison de menus plus simples et directs. Notre avis n’a pas vraiment changé depuis, mais force est de constater qu’il ne s’agit là que de quelques minutes passées dans le jeu, bien loin des heures englouties dans le mode Mario Party ou celui de Quêtes et entraide.


Jamboring


En parlant de Quêtes et entraide, considérez-le comme le gros morceau solo de Super Mario Party Jamboree. Une fois arrivé sur le premier plateau de jeu du mode, le joueur peut s’y déplacer de manière « libre » (comprenez par-là qu’on n’y jette aucun dé pour avancer), à la recherche de personnages à aider. En leur rapportant un objet dispersé sur la carte ou en remportant un mini-jeu, lesdits personnages récompensent le joueur en petites étoiles. Il faut en remporter trente pour accéder à un mini-jeu de boss qui, comme son nom l’indique, nous oppose à un boss aux patterns bien définis. Sans trop en dire, car leur découverte réserve à coup sûr son lot de surprises, on apprécie leur existence et l’apport de fraîcheur dans une formule qui aurait rapidement pu devenir répétitive. Une fois éliminé, le joueur est dirigé vers un nouveau plateau où il faudra – une fois de plus – venir en aide aux habitants du coin, et ainsi de suite. Sans être grandiose, ce mode de jeu se hisse comme le plus intéressant à nos yeux (en dehors du mode Mario Party, il en va de soi).


Ce n’est pas le cas des trois modes de jeu basés sur la reconnaissance de mouvements, assez inégaux. Si l’Usine Toad et ses mécanismes à bouger pour faire avancer des billes possèdent un contenu relativement fourni et un gameplay plaisant, on s’avoue bien moins conquis par Aventures aériennes, à la fois trop léger en consistance et finalement assez pénible à parcourir avec ses mouvements rapidement fatigants. Un intérêt variable, à l’image du Koopathlon, sympathique dans l’idée, mais terriblement mal amené dans l’exécution. Prenant la forme d’une course où chaque pièce récoltée dans un mini-jeu fait avancer – en temps réel – d’une case sur un plateau dédié au mode, on y enchaîne ad nauseam les trois mêmes épreuves tirées au sort parmi une sélection de dix. Trop limité donc, le mode a toutefois la bonne idée d’intégrer une épreuve dirigée par un faux Bowser où la défaite fait reculer de plusieurs cases ; plus on est devant dans la course, plus sévère est la punition en cas d’échec.


La fête est finie


C’est encore pire du côté de la Brigade Anti-Bowser, un mode de jeu réunissant huit joueurs à la recherche de bombes, tout ça dans le but d’éliminer le pseudo Roi des Koopa. Pas très fun manette en mains, on y tape des caisses en bois pour récupérer jusqu’à deux bombes et les balancer dans un canon qui, une fois chargé de ses vingt projectiles nécessaires, atomise le vilain reptile. Quelques mini-jeux exclusifs y entrecoupent un rythme long et barbant, lesquels offrent des objets facilitant l’éprouvante entreprise. Bref, vous l’aviez certainement déjà compris, mais on s’avoue finalement peu convaincu par ces ajouts qui, à l’image des modes annexes de Super Mario Party, s’apparentent davantage à du gras qu’à un véritable plat de résistance ; la quantité plutôt que la qualité. Quelques personnages supplémentaires – Pauline et Ninji – peuvent être débloqués, une fois trouvés dans les décors des menus du jeu et pris en photo ; une manière de faire étrange selon nous, qu’on aurait préféré similaire à celle imposée pour les plateaux de jeu.


Pour le reste, Super Mario Party Jamboree semble techniquement irréprochable, dans la droite lignée de Mario Party Superstars. Avec des visuels magnifiques compte tenu du support, un framerate – quasiment – jamais pris en défaut et un confort de jeu quasi égal en mode nomade comme sur téléviseur, difficile de renier le travail – une fois de plus – soigné de Nintendo Cube sur sa dernière création. Du côté de la bande-son et de la direction artistique, rien de vraiment bouleversant à l’horizon, mais force est de constater que l’enrobage global est encore une fois particulièrement réussi. On se permet un dernier mot vis-à-vis du titre du jeu, qui décrit les alliés IA que le joueur peut se faire dans le mode Mario Party, après avoir remporté un mini-jeu dédié et exclusif au personnage rencontré : plus équilibrés que dans Super Mario Party, puisqu’on peut les chiper et qu’ils sont éphémères (trois tours), ils ne tiennent finalement que du gimmick mineur tant leur impact sur le cours d’une partie reste très variable. Au moins, leur nom permet de faire des jeux de mots – presque – rigolos.


Conclusion


On vous le dit sans détours : Super Mario Party Jamboree est bel et bien le meilleur épisode de la série… sur Nintendo Switch. Difficile de le classer par rapport aux plus anciens, lesquels possèdent une aura toujours plus singulière que les récentes propositions. Si une chose est sûre, c'est que Nintendo Cube a bel et bien écouté les retours des joueurs sur ses précédents titres pour faire de ce nouvel opus un jeu réussi. Assurément généreux dans son contenu, on ne s'avoue toutefois pas charmé par toutes ses propositions. Le Koopathlon, la Brigade Anti-Bowser et les activités centrées autour de la détection de mouvements peinent à convaincre, tandis que la sélection de plateaux et de mini-jeux frôle la perfection. N'attendez rien de révolutionnaire avec cet ultime (?) opus Switch, si ce n'est une révolution au sein de votre groupe d'amis ou votre famille ; ça peut briser des liens – a priori – solides, une soirée Mario Party. Pour le reste, Super Mario Party Jamboree reste un superbe titre qu'on recommande aux amoureux de la franchise, mais aussi un chouette cadeau à offrir pour les fêtes de fin d'année !

Créée

le 16 oct. 2024

Critique lue 137 fois

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Kalimari

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