Les soldes de Steam, c’est le Mal pour le porte-monnaie, mais c’est le Bien pour le gamer qui a quelques jours de vacances devant lui. C’est dans cette optique que j’ai raflé Tales from the Borderlands, un jeu d’aventure genre « point-and-click » qui se déroule, comme son nom l’indique, dans l’univers de Borderlands.


Tout commence sur Helios, la grosse station spatiale en forme de H qui sert de QG à Hyperion, la mégacorpo qui possède la planète Pandora. Là, on commence par y croiser Rhys, un cadre moyen qui cherche à se venger d’une crasse que lui a fait son supérieur. Avec son complice, un comptable du nom de Vaughn, il s’embarque pour Pandora à bord de la limousine dudit supérieur, pour tenter de lui piquer une affaire sous le nez: la clé d’un Vault.


Dans le même temps, sur Pandora, une arnaqueuse du nom de Fiona se prépare, avec son père adoptif Felix et sa sœur Sasha, à monter un gros coup: vendre une fausse clé de Vault à un gros bonnet de Hyperion. À partir de là, les choses vont dégénérer. Beaucoup. Souvent.


Version courte: j’ai adoré. Tales from the Borderlands n’est pas vraiment un jeu de tir à la première personne, comme les précédents de la série: c’est un jeu d’aventure où on clique sur des objets et où on choisit des dialogues; il y a quelques scènes d’action qui nécessitent un peu plus de précision et de réflexes, mais pas énormément non plus.


L’intérêt du jeu est que les interactions entre les personnages – le joueur contrôle Rhys et Fiona, à tour de rôle – et les PNJ ont une importance sur l’attitude des PNJ et leur comportement par la suite. Ainsi, on est censé pouvoir jouer une nouvelle partie et, en changeant ses réponses, avoir une bonne partie du jeu qui change. J’avoue que je n’ai pas essayé.


Et puis il y a l’univers de Borderlands: son monde décalé entre SF, post-apo et western, ses psychopathes, ses bandits, sa faune hostile, ses villes en ruine et sa culture corporatiste 50% pensée positive, 50% caca de taureau.


Comme le jeu est plus porté sur le dialogue et les personnages – plutôt que sur des interactions à base de bouts d’acier calibré, d’explosifs militaires et de lumière cohérente – on découvre au fil du jeu pas mal d’éléments de l’histoire et des personnages, qui donne une réelle cohérence à cet univers.


Certains personnages sont du pur bonheur, comme Loader Bot (LB pour les intimes – indice gratuit: ne le faites pas s’autodétruire), le fidèle robot et ses répliques qui tuent (« Come with me if you want to leave! »). Les duos Rhys/Vaughn et Fiona/Sasha sont très bien campés et très attachants. Attendez-vous même à lâcher une petite larme lorsque certains protagonistes mourront.


Et il y a des grands moments de bravoure. Ne croyez que, parce que c’est du point-and-click, les auteurs ne se sont pas lâchés: il y a des scènes spectaculaires dans les cinq épisodes de Tales from the Bordelands: la course de véhicules du premier épisode, l’incroyable duel entre cadres dans Helios du chapitre 3 ou le combat final contre le monstre du Vault, avec son gros clin d’œil aux séries japonaises de robots géants.


De plus, comme une grande partie de l’histoire est racontée a posteriori par les deux protagonistes, on a également de magnifiques exemples de narrateurs peu dignes de confiance, avec des exagérations et des retours en arrière. C’est d’ailleurs un peu le mécanisme utilisé si un PJ meurt: « Euh, on va dire que ça ne s’est pas passé comme ça… »


Tales from the Borderlands est un jeu qui fonctionne comme une mini-série télé, cinq épisodes qui durent entre une heure et demie et deux heures chaque et qui s’insère parfaitement dans la chronologie des autres jeux de la franchise. C’est un style de jeu qui, malgré le fait qu’il revient aux sources des premiers jeux vidéos, est étonnamment frais et surprenant.


Il m’a aussi beaucoup rappelé des parties de jeu de rôle, avec les plans foireux qui partent en vrille et les personnages pas forcément très doués pour la baston qui galèrent pour rattraper le coup avant que tout n’explose autour d’eux.


N’hésitez donc pas à profiter des soldes pour l’acheter; en temps normal, il n’est déjà pas très cher (autour des €20), mais là, il est juste à un prix à ne pas manquer.

SGallay
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le 29 déc. 2015

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