Toute une période de mon adolescence

"Tales of Symphonia", ou la référence de la console Gamecube avec "Baten Kaitos". Un hit, un must, un chef-d'oeuvre.

Passons outre l'aspect caricatural du jeu consistant à donner un rôle précis à chaque personnage (le héros abruti & maladroit, le froussard, la petite conne, la lesbienne, la fille inaccessible, le pédé, & j'en passe). Cela mis de côté, le jeu tout entier est un orgasme vidéo-ludique.
L'intrigue est basique, cela va de soi pour un RPG post-2000. C'est donc sans grande conviction qu'on joue les premières dizaines de minutes. Mais elle s'élargit très vite, avec de nombreuses surprises, trahisons, éclaircissements, etc. Beaucoup de choses prévisibles, mais dans l'ensemble le scénario s'avère tout à fait agréable.
La carte est vaste (mais je n'en révélerai pas plus sur ce point, car il s'agit de l'une des surprises de l'intrigue). Malgré la gueule difforme des monstres la parcourant, on ne se plaint pas, puisque le bestiaire est finalement très complet & varié. De nombreuses villes & recoins différents apparaissent, & la redondance des environnements de la carte n'est plus un problème grâce à cela. Les donjons sont plus ou moins compliqués, avec des énigmes variées & des ambiances adaptées.
Les personnages, malgré leurs traits caricaturaux, entretiennent des relations particulièrement attachantes, & on en apprend énormément sur leurs histoires personnelles au fil de l'aventure : tout cela est addictif, on ne décroche pas facilement. Leurs designs sont simplistes, mais on finit par acquérir des préférences (Sheena & Presea sont mes favorites) ; & les quêtes annexes permettent de changer les costumes.
Parlons-en, de ces quêtes : très très très nombreuses, certaines d'une longueur & d'une complication accrues, d'autant plus que le jeu offre différents niveaux de difficulté (variables quand on finit une partie, avec les bonus obtenus). Après les (dizaines d')heures de jeu passées sur la trame principale, terminer les quêtes annexes demande un effort double. Encore une fois, on peut insister sur la franche réussite de ce jeu.
Quant aux graphismes, ils sont enfantins, très carrés, peu expressifs. Pourtant, les dialogues (complétés par des saynètes anecdotiques, point important pour connaître mieux les personnages) renseignent sur les émotions, les sentiments & les personnalités de chaque protagoniste. Les jeux de lumière sont impressionnants en combat, mais la carte a été trop négligée pour réellement imposer la carrure d'un jeu de qualité. Les villes sont merveilleuses, les donjons immenses & la musique est globalement une réussite.

Je me permets de ne rien ajouter de plus pour ceux qui veulent garder tout le plaisir intact. "Tales of Symphonia" est l'un des RPGs qui ont bercé mon adolescence & m'ont marqué à vie. Je l'ai recommencé tant de fois qu'il m'est aujourd'hui impossible d'en refaire une partie, tellement je le connais par coeur. J'attends quelques années pour le dépoussiérer & y reprendre à nouveau mon pied. Un coup de coeur pour un jeu dont chaque enfant devrait pouvoir profiter.