Première moitié réussie, seconde nettement moins

Si certains avait rêvé de voir le cartoon s'animer devant leur écran pad en main, ils seront heureux de savoir que cet version de la console Nintendo des aventures du duo masqué réussi à transposer fidèlement les dessins dans un mix entre action platformer, jeu d'aventure et beat'em up. C'est très fidèle à l'oeuvre dont il s'inspire, piochant large niveau personnages et méchants, avec en bonus de nouvelles têtes dans un jeu Batman. La narration reste poussé via divers dialogues et les niveaux proposent plusieurs décors et situations histoire de régulièrement varier les plaisirs.
Les quatre premiers restent à mon sens les meilleurs, parce que faisant le tour de ce que le jeu a réellement d'intéressant à proposer, culminant avec toute la course-poursuite avec Catwoman, et ce superbe passage sur les toits de nuits tout juste éclairés par les projecteurs en mouvement. Avec la musique de la série qui va bien et tout. Le pied.

Jusqu'à cette moitié du jeu, j'étais plutôt conquis, malgré la difficulté vachement haute dès le premier boss, long passage d'esquive en tout genre avec le vide tout autour. Mais le soucis vient surtout de la maniabilité rigide du personnage. Que ce soit les sauts ressemblant presque à du surplace où l'impossibilité de se baisser sans être immobile, et là bonjour pour les phases réflexes, tout ça manque de souplesse. En parlant de réflexes, les boss demandant un bel acharnement niveau coup pour être vaincu et offre des patterns pas vraiment compliqué mais souvent basé sur une réactivité sans faille.
Autant dire que le jeu est très punitif et on ne te met pas vraiment toutes les cartes en mains pour bien t'en sortir lors de ton run découverte. Tu meurs en boucle jusqu'à connaitre par cœur les morceaux de zones pour pouvoir accéder au prochain checkpoint. Et évidemment, on ne t'offre pas les continues illimités. Alors mourir encore et encore ne me dérange pas, mais me prendre un doigt d'honneur et me retaper tout depuis le début, ben fuck you.

Et on arrive donc au moment charnière, cf le niveau 5. Et c'est le début de la dégringolade. Le jeu commence à enchaîner les mauvaises idées que ce soit de gameplay ou tout simplement de gamedesign. Un niveau en vue GTA des débuts où l'on pilote comme on peut une Batmobile aussi maniable qu'un bus scolaire dans une séquence avec des virages à 90°, un timer ultra short et une physique particulière faisant se coller comme une sangsue le véhicule quand il vient à toucher le bord de la route. Et ça finit fatalement par arriver. Frustration, quand tu nous tiens.
Et ce n'est pas fini. Si le niveau avec Scarecrow passe encore malgré une réutilisation du duel sur une plate-forme en mouvement, toute la phase avec The Riddler est une vraie plaie, avec ces énigmes tordues faisant référence à des épisodes de la série, son labyrinthe et sa phase combat de boss te faisant fustiger la raideur et lenteur du héros. Et bien sûr le fameux boss rush pour justifier un final où il n'y a plus vraiment d'idées depuis un bon moment.

Du coup, le constat fait mal. L'aventure et certes longue et propose de la diversité, mais c'est loin d'avoir été fignolé comme il se doit. La difficulté intransigeante te fait ainsi payer le moindre soucis cash. Dommageable pour un jeu qui en avait dans le ventre, aussi bien par sa technique que par l'étendue de son univers et son ambiance. L'utilisation des objets, hors grappin, reste un ajout secondaire vu que la plupart d'entre eux ne serviront qu'une poignée de secondes dans des passages spécifiques. Des idées auxquelles manque juste une utilisation poussée histoire d'apporter de la profondeur au gameplay.

Une déception vu les retours souvent positifs que j'avais vu et entendu du jeu. À voir ce que donne les versions Sega.