Un épisode de cartoon avec un jeu à l'intérieur

La dernière fois qu'un jeu estampillé Batou faisait la part belle à la conduite de bagnole, c'était déjà sur SegaCD, et c'était pas un cadeau. Entre la maniabilité impossible et la difficulté outrageuse, la partie "driving game" de Batman Returns reste encore un mauvais souvenir récent. Et vu qu'on retrouve Clockwork Tortoise au développement (pensez version Megadrive épileptique), il y avait sérieusement de quoi s'inquiéter.


Et pourtant, force est de constater que ce n'est pas si raté que ça. La Batmobile est nettement plus maniable et ne dérape plus au moindre virage pris à pleine vitesse, même si un boost poussant le véhicule à ses limites offrira quelques drifts dans les grosses courbes. Il y a pas mal de phases d'esquives et relâcher légèrement l'accélérateur voir tout simplement faire sauter l'obstacle permet de passer outre le problème. Les timers entre chaque checkpoints restent suffisamment large pour ne pas être à la limite de la rupture à chaque instant. On dispose d'un lance-missiles à munitions infinies et on peut récupérer quelques armes secondaires en chemins, plus destructrices bien évidemment.


La jouabilité n'est pas ultime mais reste accessible, permettant avec un peu d'obstination par finir de triompher des niveaux. Chacun est divisé en plusieurs stages. On passe de phases shoots avec ennemis et à des séquences manœuvres au milieu des pièges. Peu de diversité, mais le jeu reste court. Cela dit c'est assez dur par moment, et la voiture a vite fait d'en prendre plus qu'elle ne peut en supporter. Deux niveaux sortent un peu du lot, cf celui de VR en mode Tron sous ecstasy et la piste de safari délirante de par ses animaux sauvages, son déroulement et sa musique qui rentre dans la tête.


Mais ce qui démarque le plus ce Batman des autres versions du même titre, c'est les diverses séquences d'animations cartoons, réalisées par l'un des studios qui avait travaillés sur la série des 90's. Du coup, on replonge en enfance durant des séquences parfois longues de plusieurs minutes, avec le doublage original des acteurs. Chacun de ces passages fait d'ailleurs habilement la transition entre chaque niveau de jeu, donnant du coup à l'ensemble toute une continuité dans son histoire. C'est vachement bien foutu à ce niveau-là.


Le level final propose le pilotage du Batwing, moins souple qu'avec l'auto et peu intuitif sur la visée quand il s'agit de tirer sur tout ce qui bouge. Les bagnoles reste une vraie plaie et il faut déclencher son tir en plongeant le museau du vaisseau tout en esquivant les divers obstacles. Pas le meilleur passage du jeu, loin de là. Pour rester dans les reproches, la gestion des collisions donne un coté ping-pong, la voiture se retrouvant projetée de coté pour parfois prendre un nouveau choc. Et quand l'écran est surchargé en élément possiblement nuisibles (le niveau 2 reste un bel exemple de ce foutoir), il faut avoir un sacré sang-froid pour réussir à s'en sortir sans trop de casse.


Loin d'être génial mais loin d'être nul, cette version s'en sort essentiellement grâce à ces cuts-scenes cartoons et quelques idées visuelles. Le gameplay tout juste correcte fait oublier son ancêtre du support mais on est encore loin du prototype du jeu ultra maniable. On est encore loin de l'exemple du super jeu tout court.

auty
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le 19 juil. 2016

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