Si le genre du walking-simulator a explosé vers 2015-2016 avec de nombreux titres tels que Firewatch, Night in the Woods ou autres Gone Home, il a aussi rapidement montré ses limites, tant il paraît compliqué aujourd'hui de faire quelque chose qui se démarque, les variables côté gameplay étant très limités (ici, on aura quelques parties de Simon et la possibilité de faire des riffs automatisés en courant). Non, le seul moyen de tirer son épingle du jeu, c'est bien la narration, qu'elle passe par des graphismes atypiques, un scénario prenant, ou une écriture au-dessus du panier.
The Artful Escape avait au moins un contexte intriguant, reprenant la figure du héros portant le poids de ses ancêtres et ne se sentant pas en mesure d'être à leur hauteur, le tout posé dans un contexte musical. Suffisamment pour se dire que les 4-5 heures qu'il propose auront un intérêt. Et effectivement, n'ayant pas touché un walking-simulator depuis un bail pour les raisons susmentionnées, j'ai pu trouver du plaisir dans The Artful Escape. Mais il ne va malheureusement jamais au bout de ses ambitions. La musique, qui se voudrait être la transition entre Bob Dylan et David Bowie, peine à être intéressante et vibrante. Les graphismes, qui lorgnent du côté de Wes Anderson sont somme toute assez banals. L'histoire, décrite ci-avant, ne surprend jamais. Les talents vocaux (Lena Headey, Mark Strong, Carl Weathers, Jason Schwartzman) sont sous-exploités. Bref, on sent clairement une opportunité manquée malgré le cachet Annapurna Interactive parfaitement approprié. Peut-être à cause du manque d'expérience de Beethoven & Dinosaur, ou bien peut-être à cause d'un genre usé jusqu'à la moelle.