Reclaim your true self

Amateurs d'histoires glauques et tragiques bienvenue.

The House in Fata Morgana, c'est l'histoire d'un manoir, de ses habitants, d'une malédiction qui semble s'acharner sur eux. De 1099 à 1869, quatre tragédies prennent place, dans le but de redonner ses souvenirs au protagoniste. Pourtant, toutes semblent n'avoir aucun lien apparent, si ce n'est la présence d'une jeune femme à la chevelure blanche qui a l'air de revenir inlassablement...

On a vraiment là une œuvre hors de la sphère habituelle des VN tellement il se démarque du reste sur un peu tous les aspects.

Le style graphique est un joli mélange entre design anime/gothique, les sprites et artworks ont monstrueusement la classe à mes yeux (voyez vous même : http://mangagamer.org/fatamorgana/images/gal/2.jpg). En revanche les backgrounds se résument à des photos floutées avec un effet aquarelle, c'est pas top mais je pardonne parce que ça reste un jeu réalisé par une petite boîte après tout.

Les musiques sont divines également, le fait qu'il y ai cinq compositeurs différents assure une ambiance unique pour chaque époque (celle un peu jazzy italienne du chapitre 3 étant ma préférée).
Sinon, chaque track (il y en a plus de 60) est toujours très bien adapté à chaque passage, que ce soient des scènes tranquilles, tragiques, etc... de toute façon c'est la marque des grandes OST j'ai envie de dire. Il y a également beaucoup de tracks avec des vocals, en latin, portugais, et même une avec du français ! Dans tous les cas, c'est vraiment un boulot énorme qui a été réalisé sur ce point.

L'histoire prend place à plusieurs époques, du Moyen-Age à la Révolution Industrielle, et franchement ça tue. Des tragédies qui s’enchaînent, plusieurs « petits » morceaux qui finissent par former une grande fresque, avec des personnages humains comme on en voit rarement (le manichéisme est littéralement mort). Les thèmes abordés sont matures, en plus d'être proches de ceux d'Umineko donc c'est cool. L'amour étant probablement celui au centre de l’œuvre, on retrouve des romances dans chaque tragédie (et tout le monde sait que romance + tragédie = jackpot).

Le scénario n'est pas forcément hyper deep, mais malgré tout très touchant et la mise en scène rend certains passages exceptionnels (la fin du chapitre 2... Fecha Me best track putain). Il peut parfois être TRES malsain, même si ce côté s’estompe au fur et à mesure (un peu dommage d'ailleurs). Et en plus de ça on a droit à des twists d'anthologie.

Tout est bien ficelé, bien rythmé (à l'exception de quelques rares moments, il n'y a aucune baisse de régime, et tout est à sa place), et l'histoire est dénué des clichés qu'on peut retrouver dans beaucoup de VN et d’œuvres japonaises en général (il y a un feel très occidental de toute façon).
Là où le jeu pêche, c'est sur certains détails qui brisent un peu l'immersion, quand la mise en scène est moins présente par exemple (du genre les persos sans sprites, oui pour le coup ce n'est vraiment qu'un détail mais ça me gêne), on sent que c'est pas un blockbuster. Le dernier chapitre et la fin m'ont déçu aussi, je m'attendais à quelque chose de moins convenu.

Ensuite l'histoire réserve beaucoup de surprises, c'est un peu dur d'en parler en profondeur sans spoiler donc j'aimerais quand même faire un paragraphe pour ça (attention à ceux qui n'ont pas lu entièrement le VN !) :

Voilà voilà. Sinon c'est quand même une sacrée claque, chaque point est maîtrisé, scénario et ambiance de ouf tout ça. Je le recommande très chaudement à tous ceux qui recherchent une bonne petite histoire Shakespearienne, munie de feels, de retournements de situations OVER THE TOP, d'un bel artsyle et j'en passe. Il vaut le coup simplement pour son OST de malade, de toute façon. Je vous quitte là dessus d'ailleurs, écoutez moi ce chef d’œuvre : https://www.youtube.com/watch?v=9-6ILaZ7YY4.