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Il aura fallu attendre cinq ans pour que The King of Fighters revienne sur les consoles. En plus du temps dévolu au développement, la pandémie a fini de repousser le titre, initialement prévu en 2020. D’un côté, ce n’est peut-être pas un mal tant cette année semble être chiche en matière de jeux de combats ce qui laisse la place au retour d’une licence iconique.
Originellement, The King of Fighters est sorti sur Neo-Geo en 1994 et a multiplié les épisodes avec des retours plus ou moins positifs comme c’est bien souvent le cas pour toute longue licence. Le rachat de SNK fut aussi une étape épineuse.
Après tout ce temps, l’attrait est-il toujours présent ? Pour les fans fidèles à la série depuis des années, clairement. Concernant les nouveaux arrivants, l’approche se révèle plus complexe.
Un contenu très chiche même pour un jeu du genre
Sobriété est le premier mot qui m’est venu à l’esprit en lançant The King of Fighters XV. Le menu aligne les modes et ne s’orne que du logo du jeu, sans rien de plus. Sans aller à recherche des dizaines d’animations en pagaille, je suis resté circonspect face à ce choix esthétique. Et si, de prime abord, on pourrait croire que pléthore de modes de jeux nous sont proposés, il n’en est rien.
En solo, vous ne disposez que de l’histoire, l’entraînement et le versus. L’histoire s’apparente d’ailleurs plus à un mode arcade à l’ancienne où, selon le personnage joué, la finalité est différente. Quelques bagatelles sont présentes comme une station DJ regroupant des musiques à débloquer, un tutoriel pour apprendre les commandes, une galerie et des missions à mener à bien dans les autres modes. Mais c’est bien chiche comparé à la conception habituelle d’un jeu de combat. Pas de mode survie, time attack ou même score attack. Chose que proposait Melty Blood : Type Lumina pour citer un jeu de combat récent (septembre 2021).
Par contre le online, lui, est complet avec match classé, amical et la possibilité de créer des salles. On ne va pas se cacher : le online est ce qui permet à un jeu de combat de tenir que ce soit pour des compétitions amicales ou des tournois. Mais est-ce une raison pour négliger la partie solo, et exclure une partie des joueurs qui ne sont pas friands de jouer à plusieurs ? Sans compter que le jour où les serveurs fermeront, The King of Fighters XV se verra amputer d’une grande partie de son contenu.
Alors, le titre propose un roster conséquent, cela on ne peut le nier. Trente-neuf protagonistes répondent présent pour venir pimenter les combats. De quoi trouver chaussure à son pied au sein de tant de variété. Néanmoins, je n’aurais pas dit non à perdre quelques combattants contre davantage de modes de jeu.
Une technique à la hauteur des attentes
Esthétiquement, The King of Fighters XV n’est pas sans rappeler Street Fighter V dont il reprend cette esthétique cell-shading. Un choix pertinent qui se couple fort bien à l’aspect très déjanté de certains costumes (voire un peu beaucoup sexualisés pour certains personnages féminins). Durant les phases de combat, les animations sont fluides et les coups spéciaux se déploient avec des couleurs chatoyantes. Visuellement, le jeu n’a pas à rougir face à la concurrence.
Du moins, en combat. Au sein du mode histoire, les cinématiques sont très chiches et le rendu est loin d’être aussi propre. Le commentateur du tournoi semble avoir été délaissé par les développeurs. J’ai eu l’impression qu’il était moins détaillé et qu’il avait un effet plus “plastique” que les autres personnages.
En dehors des cinématiques, The King of Fighters XV se contente de plans fixes. L’introduction rappelle celle des jeux de l’ère Playstation 1 avec un texte défilant sur une image. Quant aux fins des parcours des combattants, ce sont une succession d’images fixes avec des dialogues écrits. On a pas même droit à un doublage. Je ne saurais dire si c’est un choix du studio pour souligner l’aspect arcade du jeu ou si une autre raison se dissimule derrière.
Hormis ces détails, sur le plan technique The King of Fighters XV est très bon. Si les musiques ne m’ont pas marquées (contrairement à celles de Guilty Gear Strive) elles font leur office lors des duels. Quant aux différentes arènes, quelques petites animations viennent apporter un peu de vie à l’ensemble.
Un opus réservé aux habitués
Pour autant, je ne conseille pas The King of Fighters XV à tout le monde. Le gameplay du titre repose sur les combos, et même les plus simples ne sont pas évidents à réaliser et se jouent, souvent, à la seconde près. Je n’ai, ainsi, jamais réussi à réaliser les missions des personnages consistant à effectuer des combos, et ce même la première étape.
Si, heureusement, le mode solo propose plusieurs difficultés, je vous souhaite beaucoup de courage si vous vous lancez dans le online en aveugle. Les combattants émérites sont légion et vous allez essuyer plus de défaites que de victoires si vous débutez.
Le gameplay reste efficace et original avec cette possibilité de se constituer une équipe de trois personnages, que ce soit une équipe officielle ou non, et même mener des combats 1 VS 1. Néanmoins, les techniques ne sont pas simples d’exécution et il manque même des précisions concernant certaines commandes. Un tutoriel plus complet n’aurait pas été de trop pour initier les nouveaux venus.
Un platine pas à la portée de n’importe qui
Les platines de jeux de combat ont souvent été critiqués que ce soit dans leur difficulté virant parfois à l’ahurissant, que leur volonté de multiplier la durée de vie pour rien. The King of Fighters XV se range dans les platines accessibles… si vous avez déjà quelques affinités avec les jeux de combat.
Si réaliser le mode Histoire avec tous les équipes requiert juste du temps (le mode Facile portant fort bien son nom), ce sont les trophées à réaliser en ligne qui vont se révéler plus ardus. Surtout ceux qui s’exécutent en match classé avec, comme objectif, d’atteindre le rang 16 et gagner trente match classé. Hormis l’habilité (et un peu de chance) rien d’autre ne viendra vous aider.
Le reste de la liste se décompose avec les classiques attaques spéciales à réaliser, des matchs à effectuer dans les différentes compositions (équipe de trois, solo) et des éléments (titres, musiques) à récolter.
A noter que le descriptif de ???? Je te tiens ! est faussé. Il ne faut pas réaliser dix projections mais briser celle que l’adversaire veut réaliser sur vous. Et comme tous les trophées liés au gameplay, vous ne pouvez pas les réaliser contre un joueur mais obligatoirement contre l’IA (et hors entraînement).
The King of Fighters XV remet la licence sous les projecteurs, ce qui fera plaisir aux fans de longue date. Ce nouvel épisode leur est d’ailleurs dédié avec un roster conséquent. Je regrette que le titre mise autant sur l’aspect online en réduisant, à peau de chagrin, son contenu solo. Les débutants en matière de jeux de combat devront s’accrocher pour s’adapter à un gameplay pointu.