Link's awakening, c'est l'histoire d'un doux rêve me ramenant à l'enfance et à la fascination passionnelle que nous éprouvions tous à la découverte du médium vidéo-ludique.
Les musiques oniriques et l'ambiance si particulière de ce titre ont captivé le jeune joueur que j'étais alors.
Mais Link's awakening c'est aussi l'histoire d'un cauchemar.
Un tourment pénible, long, bourré de difficultés venant à bout de ma patience infantile, me poussant à recommencer l'aventure des dizaines de fois avec toujours ce même émerveillement jusqu'au point critique où la complexité du soft avait raison de moi.
Comme un rêve qui se répète, chaque jour, sans fin.
Je n'ai jamais pu terminer le voyage.
Le temps passe et The legend of Zelda vie toujours.
Attendant avec patience le moment propice pour me plonger dans Breath of the Wild, je décide de refaire la plupart des titres de la série.
Et là, c'est l'angoisse, le moment de vérité, la revanche et quelque part, une sorte d'épreuve pour l'adulte que je suis aujourd'hui.
Avec quelques appréhensions, je rebranche ma vieille GameBoy Advance (retro éclairage oblige) dans l’espoir de pouvoir enfin en venir à bout !
OriginalitéXRéférencesXClaque graphique
L'introduction est marquante techniquement et merveilleusement bien mise en scène, posant avec brio le décor de notre aventure.
Elle nous montre Link, pris dans une tempête, échouant sur l'île de Cocolint et sauvé par la charmante Marine qui, aura la lourde tâche de remplacer la princesse Zelda en tant que figure féminine pour cet épisode.
À l'instar de Super Mario Land, nous sommes ici dans une version assez originale de l'univers que l'on connaît, même si cette différence est surtout présente au niveau du scénario et de l'univers dans lequel vous évoluerez.
Les principaux protagonistes de la série sont absents, de même pour Ganon et notre élégante princesse qui se retrouve tout juste citée au début de l'aventure.
D'ailleurs, beaucoup de références à divers univers de la firme nippone sont présente et pour ne citer que les plus connus, nous pourrons voir entre autres des ennemis du plombier moustachu ainsi qu'une version de sa propre personne et son frère, un personnage issu de la version SNES de Sim City (que l'on reverra dans Minish cap' ) ainsi que le protagoniste d'un RPG jamais sorti en Occident, j'ai nommé (bon courage pour la prononciation) Kaeru no Tame ni Kane wa Naru (Pour la grenouille sonne le glas) que je vous conseille d'ailleurs fortement.
Cette dernière en est la référence la plus intéressante quand on sait que le jeu a servi de base pour Link's awakening, étant une création de R&D1 l'équipe à la tête des deux projets.
Ces éléments qui peuvent paraître anodins participent à rendre l'univers du jeu encore plus intrigant et intimiste, tant on se sent décidément bien loin de notre Hyrule habituel.
Je ne parle que très rarement de la technique dans mes petites critiques et souvent c'est un sujet que je survol un peu.
Cependant, je ne peux vous raconter mon épopée sur ce Zelda sans omettre ce point.
C'est un pur bijou graphique qui montre que même une console comme la Gameboy qui propose au premier abord une technologie bien faiblarde, peut se montrer très agréable à l’œil.
C'est simple, si on rajoute les couleurs, on se rapproche de très peu d'un certain A Link To the Past.
Selon moi l'un des plus beaux jeux GameBoy avec Gargoyl's quest et Trip World !
GameplayXDifficultéXGros vilains
« Sur Cocolint c'la pagaille, des monstres ont envahi l'île et essayent d'entretenir le sommeil d'un certain poisson-rêve. M'enfin, c'est c'qu'un hibou m'a raconté l'autre jour. Je dois aller chercher huit instruments de musique qu'il m'a dit, pour réveiller la poiscaille !
Mais c'n'est pas facile tous les jours... » Link, après être tombé dans les pommes pour la dixième fois consécutive au cours de la journée.
Le jeu n'est vraiment pas simple.
Chose évidente quand on connaît les opus en 2D de la série mais link's awakening est selon moi, en omettant Zelda 2, l'un des plus complexes.
Seulement cette difficulté ne se retrouve pas forcément au cœur de l'action mais plus au niveau des énigmes et particulièrement durant la recherche de certains donjons.
Moi qui voulais prendre ma revanche, pensant que durant ma jeunesse j'eusse été trop sot pour résoudre la moindre énigme, je m'en retrouve tout aussi perdu qu'à l'époque par moments.
Comme vous le savez, ce point est assez subjectif et certains d'entre-vous auront forcément une meilleure capacité d'apprentissage concernant les mécaniques du jeu.
Cependant je préfère vous prévenir, quelques énigmes sont plutôt tordues et je pense que ça peut être un tout petit point noir qui pourra en rebuter plus d'un tout comme mon moi du passé.
C'est une chose connue mais le gameplay de Link's Awakening est d'une richesse qui égale de loin les opus sur console de salon.
Dans ce dernier quelques petites innovations pas négligeables comme le fait de pouvoir sauter grâce à un objet que l'on récupère très tôt dans le jeu, chose qui n'était pas possible dans les opus 2D plus classiques avant lui.
Nous avons aussi une évolution de l'ocarina qui est apparu pour la première fois dans A Link to the past, se rapprochant de plus en plus de l'utilité iconique qu'on lui connaît dans les prochains opus, devenant pratiquement l'un des symboles de la série.
Et chose assez étonnante se retrouve dans l'association d'objets car, à l'instar de Twilight princess, Link pourra également combiner son arc avec ses bombes afin de pouvoir tirer des projectiles explosifs et dévastateurs.
Une mécanique un peu inutile et que l'on ne reverra pas dans la série est la présence des glands et des fragments de puissances permettant à Link d'être plus résistant et plus fort.
Ces petites nouveautés couplées à une précision de jeu exemplaire font de ce Zelda une vraie petite merveille qui vous frustrera tout de même par moments, comportant quelques petites failles au niveau de la hitbox de Link mais qui reste tout de même rare.
Les mécaniques de jeu au niveau des donjons restent semblables aux autres opus et le level design de ces derniers est parfois vraiment original.
Petit coup de cœur pour un donjon dans lequel nous devons évoluer en transportant une boule géante afin de pouvoir, à des endroits précis, détruire des piliers qui nous donnerons un accès direct au boss.
Les grands méchants tiens, parlons-en de ceux-là !
Si certains ne cassent pas trois pattes à un octorok, d'autres sont assez impressionnants visuellement et plaisants à combattre.
L'affrontement final, sans être le meilleur de la série est vraiment plus qu'honorable, faisant écho au passé de Link et du joueur que nous somme.
MusiqueXTotakaXOnirisme
Kazumi Totaka est un compositeur connu sur internet comme étant le vecteur de plusieurs easter egg's au sein de plusieurs jeux.
Quand on parle du bonhomme, c'est souvent ses easter egg's qui reviennent et jamais son travail complet en tant que compositeur.
C'est dommage je trouve car il a du talent.
La musique de Link's Awakening est remarquable, marquant de son empreinte une grosse partie de ce qui fait le charme et l'ambiance onirique du jeu.
Sa capacité à te faire ressentir une sensation de complicité, une sorte d'intimité avec le jeu, c'est unique.
Longtemps j'ai branché ma gameboy uniquement pour écouter le thème du village, la ballade du poisson-rêve chantée par Marine.
Une simple sonorité midi propre à la Game Boy qui paraît peut-être anodine au premier abord mais qui a su marquer un nombre incalculable de joueurs.
Si jamais je ne vous ai pas convaincu de jouer au jeu, j'espère vous convaincre au moins d'en écouter les compositions ne serait-ce que pour rendre hommage au compositeur et à son travail.
Link's awakening c'est une alchimie presque parfaite entre ce que pouvait proposer la Gameboy au niveau sonore, visuelle et plaisir de jeu
La scène avec Marine, sur la plage, en est un sublime exemple.
FinXRêveXInitiation
Le rêve s'efface mais les souvenirs restent.
C'est un peu le message de Link's awakening.
Me voilà enfin, devant ce fichu Poisson-rêve, qui est une énorme baleine par ailleurs...
Après toutes ces années, la fin du voyage et de ce petit trip nostalgique à la redécouverte d'un jeu ayant marqué ma mémoire et mon imaginaire.
Mon rêve s'efface lentement et avec lui l'île de Cocolint ainsi qu'une petite partie de mon enfance.
J'ai vécu ce Link's Awakening comme une sorte de parcours initiatique.
Le rêve infantile n'est plus et il ne reste que moi, devant cet immense océan de pixel.
Je comprends alors l'émerveillement et la fougue de Link face à cette immensité passionnante.
Et...
Bob : Hé ! Tu t'prends pour un philosophe avec ton délire nostalgique sur un vieux jeu gameboy ?
-Oh non Bob ! Tu gâches tout !
Bon jeu à vous, en espérant avoir su stimuler votre curiosité.