The Legend of Zelda: Spirit Tracks par Kalès
Après Twilight Princess, me revoilà en défenseur des Zelda mal aimés (je devrais jouer à Skyward Sword). En manque d'une nouvelle aventure portable du héros au bonnet vert, j'ai recommencé Spirit Tracks cette année, et je voudrais essayer de calmer un peu l'ouragan de haine couvée et de déception qui l'entoure.
Comme souvent, il vaut peut-être mieux parler tout de suite de ce qui fâche: premièrement, l'instrument du jeu est mignon cinq minutes mais son exécution est pénible et manque étrangement de finition (il faut souffler comme un âne, tel le loup devant la porte des trois petits cochons, et on fait des erreurs essentiellement parce que le micro de la console n'est pas à la hauteur). Link doit-il toujours être musicien? Je pense que non, d'autant que la flûte de Pan de cet épisode semble vraiment sortir de nulle part (et on l'oublie très vite, au contraire de l'ocarina des jeux N64).
Deuxièmement, c'est de l'ordre du détail mais c'est un peu le détail qui tue: globalement, si la réalisation est impressionnante pour son support, elle déçoit un peu sur certains points. Rien d'important en vérité, seulement les quelques ralentissements, les rares bugs graphiques et le petits problèmes d'affichage des textures font un peu tâche - surtout en considérant la réputation de perfectionnisme maniaque des développeurs de Kyoto.
Troisièmement, oui c'est un peu court, un peu niais et un peu facile.
Cela étant dit, Spirit Tracks vaut réellement le détour. C'est un titre parfaitement dosé, au rythme maîtrisé de bout en bout (la pression ne retombe pas d'un coup façon "Va chercher la Triforce au fond de l'océan"), jamais désagréable. C'est un jeu accueillant, que tout le monde peut finir sans qu'il soit non plus une insulte à l'intelligence humaine. C'est un joli voyage aux musiques enchanteresses (le thème principal est très réussi, à ce propos) et au gameplay raffiné, totalement adapté à son support.
C'est un Zelda mineur mais pas en manque d'inspiration, un jeu conçu comme une ballade printanière plutôt qu'une puissante symphonie - vous n'en sortirez pas bouleversés, pas impressionnés, mais charmé et content.