MégaMoustache Studio, plus grand producteur de nanars de l’histoire du cinéma !

Étonnamment, il y a peu de jeux qui tournent autour du concept de «Réalisation de films». Je connais bien Faire un film avec Steven Spielberg, 3D Movie Maker de Microsoft, Hollywood Mogul ou encore les deux Hollywood Pictures, qui ont exploré cette idée, mais à part ces quelques jeux, ce n’est pas un genre (ou sous-genre) qui semble passionner les développeurs. Et pourtant, qui n’a jamais rêvé, au moins une fois, de réaliser son propre film ? Quel gamin n’a jamais voulu une caméra pour filmer ses batailles épiques de petits soldats ? Franchement, c’est un concept qui a un gros potentiel et qui fait rêver, mais non, il faut se contenter d’un corpus assez rachitique… D’autant que la plupart de ces jeux (assez vieux) ont maintenant disparu de la circulation, comme c’est le cas de The Movies qui est dans une situation officielle… compliquée. On se retrouve donc avec un ensemble assez restreint de jeux oubliés, voire inaccessibles… ce qui les rend d’autant plus inestimables ! Et The Movies est sûrement le plus connu, mais aussi le plus grand représentant de ces jeux vous plaçant dans la peau d’un Réalisateur/Directeur de Studio.


C’est donc avec fierté, non sans une pointe d’humilité également, que j’ouvre ma maison de production MegaMoustache Studio en plein dans les années 1920, véritable période d’effervescence, d’innovations et d’engouement pour cet art nouveau qui vient à peine de gagner ses lettre de noblesse : le cinématographe ! C’est donc le moment parfait pour entrer en scène et se faire reconnaître dans le milieu, et je compte bien faire en sorte que le logo moustachu de mon entreprise laisse une marque indélébile dans l’esprit des générations présentes… et futures !


Bon, seulement, je commence tout en bas de l’échelle, avec pratiquement rien, il faut donc se mettre au travail rapidement afin de se faire un nom. Je construis le strict nécessaire pour accueillir les artistes et le personnel ; j’embauche enfin ma toute première actrice, Zöe Harrison, et mon tout premier réalisateur, Nicholas Potts. Comme ils sont les premiers à m’avoir rejoint, ils deviendront les vedettes de mon studio ! Il ne me reste plus qu’à établir un bureau de script afin d’accueillir des scénaristes et ça y est, la production de mon tout premier film est lancée.


Certes, ce n’est qu’un court-métrage qui n’a lieu que dans un seul décor (le seul que j’ai pu acheter), avec un scénario sans queue ni tête (ce qui sera la marque de fabrique des films MegaMoustache), mais voilà, c’est ce film qui m’a véritablement projeté dans le monde du cinéma, en 1921, à peine un an après la création du studio. A partir de là, je commence à investir dans de nouveaux décors, et j’embauche quelques «extras» qui pourront jouer des figurants ou des rôles secondaires, me permettant ainsi de réaliser des films plus complexes. Seulement, pour l’instant je n’ai rien d’un artiste, je n’interviens même pas dans le processus créatif des films. J’indique juste à mon scénariste d’écrire un script dans le genre qui est à la mode, puis je ne m’occupe plus de rien, les acteurs répètent et vont filmer, sans moi… Je peux bien aller sur le tournage pour modifier légèrement comment certaines scènes sont tournées, mais c’est tout. Je ne suis qu’un gestionnaire au fond, mais ce n’est pas pour ça que je me suis lancé dans l’aventure !


Je produis donc pendant quelques années ces films d’exploitation afin de me faire un peu d’argent et de renommée. De cette manière, je parviens à sortir un film par an et grâce à l’argent engrangé, mon studio commence à avoir fière allure. Un bon ensemble de décors me permet de varier les genres et d’apporter de la plus-value à mes films, et une bonne poignée d’acteurs, réalisateurs et personnel en tout genre me permet de multiplier les projets. En 1925, je vis ma toute première cérémonie, dans laquelle je finis… bon dernier. Pas grave, ce n’est que le début de l’aventure et je ne me laisse pas décourager. Je finirai bien par leur montrer tout mon talent !


Cette idée de pouvoir concevoir moi-même les films du studio me trotte toujours dans la tête. Je suis sûr que ce sera la clef du succès. C’est en 1928 que mon rêve se réalise enfin : je bâtis un bureau de script personnalisé qui me permettra de créer mes propres films ! Pour moi, c’est comme un nouveau départ. Fini le boulot barbant de gestionnaire sans âme, je vais enfin pouvoir laisser libre cours à mon imagination, à ma créativité ! Enfin mon boulot me semble avoir un sens.


Ni une ni deux, je me lance immédiatement dans la conception de ma première véritable œuvre. Je suis aidé par un tutoriel bien fourni qui m’apprend les bases du processus, et je commence à expérimenter par moi-même les innombrables options qui s’offrent à moi. Au début, c’est un peu intimidant je dois avouer. On se retrouve face à une masse écrasante de scènes différentes que l’on peut choisir pour notre film, avec de nombreux réglages qui viennent graviter autour et qui rendent la création de films très complète. Bien sûr, je choisis pour m’accompagner mon actrice fétiche qui a joué dans la majorité des films du studio : Zöe Harrison. Je choisis un film de science-fiction pour me faciliter la tâche: c’est un genre à la mode en ce moment, et je ne possède qu’un seul décor de SF, je n’aurai donc pas à jongler entre différents décors lors de la conception. S’agissant de ma toute première œuvre, le résultat est assez basique. Je choisi quelques scènes qui racontent un semblant d’histoire, dispose quelques figurants par-ci par-là en essayant de varier leurs costumes (chose qui n’est pas facile, car je ne possède encore que peu de costumes), et je ne cherche pas à jouer avec les réglages un peu plus poussés. Je laisse ça pour plus tard.


Et voilà, en 1929 sort le premier film que j’ai moi-même conçu. J’ai appris à mes dépends qu’il faut choisir au début de la conception les costumes principaux des acteurs, sinon ils changeront d’aspect à chaque scène, créant… des faux-raccords. Mon film est donc bourré de faux-raccords et de quelques erreurs (certains figurants ne sont plus à la même place d’une scène à l’autre, etc.). Mais ce n’est pas bien grave, il me reste plein d’autres opportunités pour apprendre. Le plus important, c’est d’avoir appréhendé les bases de la conception d’un film qui me permettront de réaliser des oeuvres de plus en plus complexes et de qualité. D’ailleurs, mon film connaît un succès, modeste certes, mais un succès quand même !


C’est donc avec enthousiasme que je me relance dans l’éditeur de films. Cette fois, ce sera un film d’une grande complexité, et d’une longueur jamais vue jusqu’alors. Je multiplie les scènes, les décors, je crée des plans complexes nécessitant plusieurs figurants, je joue avec les réglages permettant de configurer chaque scène en choisissant le jeu d’acteur, en modifiant quelques éléments des décors, en changeant l’ambiance de certains scènes… D’ailleurs, le film est tellement complexe qu’il me manque un acteur dans un rôle mineur, alors comme j’ai deux réalisateurs, j’en fais travailler un comme acteur. Si mon premier film m’a appris les bases, c’est vraiment ce deuxième-là qui m’a permis de maîtriser la création de films.


Le tournage est lancé, et là je fais face à des complications que je n’ai absolument pas prévues. Au total, ce tournage va s’étaler sur pratiquement quatre ans, mobilisant la quasi-totalité du personnel et des ressources du studio. C’est la première fois que je vois mes acteurs et réalisateurs totalement épuisés, au bord de la dépression parfois, d’autant que j’essaye de les faire travailler le plus possible pour réduire le temps de réalisation. Je vois l’équipe technique courir dans tout le studio, c’est un véritable branle-bas de combat. Pendant ce temps, j’en profite pour construire quelques nouveaux décors et pour embellir mon studio afin qu’il y fasse bon vivre & travailler. J’embauche également deux-trois nouveaux acteurs afin de réaliser des petits projets avant la sortie de mon mastodonte, sinon c’est la ruine assurée.


En 1934 sort enfin ma grosse production. Tout le personnel va se détendre au bar, et moi j’attends avec anxiété les résultats tant au niveau critique qu’au box-office. Finalement, les retours sont assez mitigés, et le film parvient à peine à rentrer dans ses frais. C’est un coup dur pour le studio, qui n’a presque pas évolué depuis 1929 faute à ce projet trop long, trop coûteux. Je pense également que j’aurais du lâcher un peu plus de lest avec mes acteurs, car ils ont réalisé les dernières scènes dans un piteux état, et ça se ressent au niveau de la qualité du film.


Mais je retiens la leçon et la production repart, avec cette fois une alternance de films moyennement longs et de films riquiqui qui ne coûtent pratiquement rien. Je choisis également d’arrêter les projets trop sérieux ; ils ne semblent pas enchanter la critique, ni le public, et je prends beaucoup plus de plaisir à composer de vrais nanars, comme au début du studio ! Je profite également de quelques innovations introduites aux alentours de 1935 pour mettre le studio sur la voie du succès. Je possède maintenant un laboratoire qui va me permettre d’élaborer de nouveaux costumes & décors, et d’être toujours à la pointe de la technologie. En plus de ça, j’ai construit un atelier de Post Production vers 1937 grâce auquel je vais pouvoir peaufiner encore davantage mes films, en réglant les différentes pistes de musiques utilisées, les bruitages, les dialogues, tout ça afin de dynamiser et rendre le plus complet possible le processus de création d’une œuvre.


Mes effort sont récompensés : en 1940, MegaMoustache Studio monte d’un rang dans la liste des studios les plus en vue. Ca y est, nous avons réussi à acquérir une certaine reconnaissance auprès du public et de la critique ; je sens que les années 40 vont être une grande époque pour MegaMoustache Studio, peut-être même son âge d’or !


Dès 1941 sort mon premier nanar à gros budget : L’Invasion des patates aliens. Fort de l’expérience sur mon précédent gros projet, j’ai cette fois-ci évité bon nombre d’erreurs. J’ai laissé davantage de liberté au réalisateur et ses acteurs et j’ai optimisé l’utilisation des décors en évitant de créer des scènes disparates, évitant ainsi la multiplication des déplacements de l’équipe technique. Et ça a porté ses fruits : globalement le film est bien plus complexe que mon précédent «gros film», et pourtant le tournage n’a duré que deux ans ! D’ailleurs, il est acclamé par la critique et reçoit un certain succès auprès du public. Ce n’est peut-être pas le succès flagrant que j’attendais, mais c’est un pas vers l’avant, et mon jour viendra, car je suis persuadé que ces grosses productions nanardesques deviendront à la mode un jour… Vous verrez !


Je multiplie les projets, entre comédies érotiques, films de SF sans queue ni tête, films d’horreur absurdes ; etc. Au total, ce ne sont pas moins de 12 films estampillées MegaMoustache qui sortent entre 1941 et 1949, en faisant la période la plus faste qu’a connu le studio jusque-là. Je mets en avant quelques nouvelles têtes pendant cette période, mais c’est toujours Zöe Harrison qui est sous le feu des projecteurs. Zöe a joué dans pas moins de la moitié des films des années 40, faisant d’elle l’actrice la plus talentueuse et la plus prolifique du studio. Elle gagne d’ailleurs, en 1945 et 1950, la récompense de l’actrice la plus prolifique (qu’elle avait déjà reçu en 1930 également).


Grâce à tout ces efforts, le studio devient fort riche et très populaire. En 1945, lors de la cinquième cérémonie du cinéma, MegaMoustache devient le troisième plus grand studio au monde, rien que ça. On acquiert tellement de renommée que l’on attire les vedettes des autres studios. Tout le monde veut travailler avec nous ! Même le plus grand acteur du moment, Grzegorz Sadlowski celui qui a reçu cinq fois d’affilée la récompense du meilleur acteur, vient postuler chez MegaMoustache ! Bien sûr, je ne me fais pas prier, je l’embauche immédiatement, lui augmente son salaire, lui construis un chez-soi tout à fait resplendissant, et il figure dès 1947 dans son tout premier film chez MegaMoustache, une romance réunissant mes deux plus grandes vedettes, Grzegorz & Zöe !


Avec l’arrivée imprévue de ces nouvelles figures, et bénéficiant de films nombreux et plutôt réussis, le studio s’apprête à connaître la cérémonie la plus importante de son histoire. En 1950, MegaMoustache Studio rafle pas moins de quatre récompenses : celle du meilleur acteur (Grzegorz), de l’actrice la plus prolifique (Zöe), du studio ayant le plus monté les échelons, et du meilleur studio. Ainsi, en 1950, MegaMoustache Studio devient officiellement le studio le plus important du milieu cinématographique, et ce uniquement en produisant des nanars populaires.


Ah, ce fut une sacrée aventure pour en arriver là ! Cependant, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, et je continue à produire des films à une cadence constante, m’amusant dans l’éditeur de films avec des scènes de plus en plus variées, des costumes plus extravagants, et des décors tous plus intéressants les uns que les autres, dont notamment ces décors roulants qui permettent de simuler un véhicule en déplacement, ou de filmer des scènes dans un métro qui semble en mouvement. Mes films sont un grand n’importe quoi, mais je me divertis comme un fou et le public se réunit en masse pour voir mes films. Je ne ressens plus de tension, le studio accumule des millions et des millions de dollars, et reste toujours dans le haut du classement, malgré la concurrence de nouveaux studios très déterminés. Je ne maintiens pas toujours la première place, mais à quoi bon ? J’oscille entre la première et la troisième position, et cela me convient. Après tout, comme je le disais, ce n’est pas la gestion qui m’intéresse, mais bien la création de films.


J’expérimente de nouvelles choses, des films plus osés, toujours plus absurdes. Ainsi en 1952 sort Voilà le sumo !, une belle histoire d’amour mettant en scène une jolie femme tombant folle amoureuse de la bedonne d’un sumo. Je produis des films mi-action, mi-SF dans lesquels des extraterrestres aux costumes et aux cris ridicules envahissent la Terre, des films d’horreur dont les créatures portent des noms exotiques comme le Walhakougouliy ! En 1965 paraît Expérimentation extraterrestre, une romance entre deux aliens à l’allure absolument repoussante.


C’est d’ailleurs dans les années 60 qu’une nouvelle technologie est découverte, me permettant de recruter et entraîner des cascadeurs qui joueront dans tout un nouvel ensemble de scènes impressionnantes ! C’est un pan entier de la création de films qui se dévoile et qui ravive mon intérêt. En plus de ça, le studio compte désormais tout un bureau destiné à faire la publicité des films, leur assurant ainsi des succès encore plus foudroyants. MegaMoustache Studio est devenu une véritable industrie. J’embauche des dizaines d’employés entre les acteurs, les réalisateurs, les assistants, les femmes de ménage et tout le personnel technique, les scientifiques du labo… De plus, le studio s’est tellement étendu qu’il occupe maintenant tout l’espace qui lui est réservé, m’obligeant à faire quelques concessions en détruisant de vieux décors pour en bâtir de plus neufs et plus impressionnants. Je veille à bien prendre soin de mes acteurs en leur fournissant un salaire confortable (après tout, je suis à l’aise financièrement, donc aucune raison de faire le radin et risquer le départ de certains artistes), en les habillant toujours suivant leurs goûts avec des habits tout neufs, et en enjolivant toujours davantage le terrain, à tel point d’ailleurs que le studio est recouvert d’arbres, de statues, de décorations en tout genre… En revanche, il y a un point sur lequel je n’ai jamais cédé : aucune chirurgie esthétique. Je sais que certains studios en usent pour vivifier certains acteurs trop vieux, ou trop laids, mais jamais je n’userai d’un tel artifice !


Seulement voilà, tout ceci commence à m’ennuyer. Je ne regarde plus mon studio avec la flamme d’antan, ni ne crée des films avec autant de panache. Après plusieurs décennies, après plusieurs dizaines de films, il me semble avoir fait le tour de ce que le cinéma a à me proposer. Bien sûr, certains décors plus modernes permettent quelques nouvelles fantaisies, comme la ville miniature qui me permet de réaliser des films de monstres très rigolos, mais ça ne suffit pas. D’autant que dans les années 70, mes vieux acteurs et réalisateurs qui m’ont accompagné depuis le début ont pris leur retraite, et je sens que ça va être à mon tour de tourner la page.


Je souhaite malgré tout réussir quelques derniers coups d’éclat avant de laisser voguer le studio. Je m’attelle donc sur ce que je considère comme ma plus grande création, mon chef d’œuvre : Le Y-iPitloilalou. Le film sort en 1971 et épate la critique. Tout le monde s’attendait à voir un nanar typique de MegaMoustache, mais personne ne pensait sortir aussi effrayé d’un extraterrestre tueur en tenue de clown. Après tout ce temps, je maîtrise le processus de réalisation et de montage à merveille, et Le Y-iPitloilalou représente le film dans lequel j’ai usé de la manière la plus intelligente des musiques et des bruitages afin d’instaurer une ambiance décalée étrangement terrifiante. La longue séquence pendant laquelle le Y-iPitloilalou noie une jeune femme, sous une musique douce et joyeuse, a marqué les esprits et épouvanté toute une génération d’enfants. Je suis tellement fier du résultat que c’est le seul et unique film que j’ai produit dont j’ai conservé une copie…!


J’ai également réalisé le plus grand objectif que je m’étais fixé lors de la création du studio : créer un nanar à gros budget extrêmement populaire. C’est chose faite en 1974 avec la sortie du premier opus d’une trilogie dont je ne réaliserai pas les deux autres titres. Le film est un énorme succès et devient rapidement le film le plus rentable du studio… Et oui, ce ne sont pas ces deux malins de Spielberg et Lucas qui ont inventé le blockbuster, c’est moi ! Grâce à moi, les nanars ont de beaux jours devant eux, et je peux me retirer en paix.


Nous voilà donc à la fin de cette aventure. En tout, MegaMoustache a produit pas moins de 53 films entre 1920 et 1974, dont 44 que j’ai moi-même réalisés. Ce fut, ma foi, une expérience très amusante. J’ai vécu, année après année, les innovations dans le milieu cinématographique qui ont amené de nouvelles subtilités dans la création d’œuvres, j’ai connu des hauts et des bas, des succès et des échecs, j’ai vu MegaMoustache se développer et passer d’un petit studio n’ayant qu’un décor à un véritable mastodonte multipliant les projets complexes et gourmands en ressources.


Dans tout ça, la gestion était certainement l’aspect le moins passionnant, le plus artificiel aussi. Une fois que le studio a atteint son apogée, en 1950, je n’ai plus jamais eu besoin de me préoccuper d’argent : j’en avais toujours plus que de raison. Pareil pour ce qui est des acteurs, ou de l’état du studio : si j’ai connu deux acteurs qui ont démissionné parce que trop malmenés, dans l’ensemble ils sont assez résistants, et pour peu que vous les laissiez se distraire un petit moment au bar ou au restaurant, ils seront toujours à la frontière entre bonheur et dépression et continueront de travailler.


Bien sûr, tout l’intérêt de cette aventure repose dans l’éditeur de films qui permet de concevoir ses propres petites œuvres avec un grand nombre d’outils mis à votre disposition. The Movies restera un jeu passionnant tant que vous aurez de l’imagination et que vous jouerez avec tous les éléments dont vous disposez pour concevoir des films tordus, absurdes, ou sérieux bien entendu ! Disons seulement qu’après plusieurs dizaines d’heures, vous commencerez à avoir fait le tour des scènes que le jeu vous propose pour construire vos films, et même en les tournant dans tous les sens, vous finirez par vous lasser un peu, jusqu’à lâcher finalement le jeu. Ceci dit, je me suis beaucoup amusé avec mes petits films, et je suis sûr que je reviendrai sur le jeu, un jour ou l’autre, pour achever l’histoire de MegaMoustache Studio. Je pense qu’au terme de cette critique, vous commencez à saisir à quoi ressemble une partie de The Movies, et je ne peux que vous inciter à vous lancer vous aussi dans ce jeu au concept si unique avec, si vous le pouvez, l’extension Stunts & Effects qui rajoute tout de même un bon nombre d’éléments permettant de renouveler un peu l’expérience. Mon seul regret – outre le fait qu’il soit maintenant impossible de se procurer légalement le jeu à cause d’un imbroglio juridique – c’est que le jeu n’ait pas eu une suite, ou au moins un descendant plus abouti, proposant des réglages encore plus poussés afin de laisser davantage de liberté au joueur, et ainsi assurer au concept une jouabilité presque infinie (ce dont est presque parvenu The Movies!).

Charlandreon
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le 5 mars 2021

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