Bien trop imparfait.
Donut County, tout le monde le sait, c'est un jeu qui nous fait jouer un trou. Le but, forcément, c'est de tout faire tomber dedans... Chaque objet englouti permettant de le faire grossir et...
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le 31 août 2020
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Jeu de Asylum Square, Chris Hülsbeck, Jochen Heizmann, Henk Nieborg, Nauris Amatnieks, Yves Masullo, Fabian Del Priore et Asylum Square (2023 • Nintendo Switch)
Bon alors, ce Tiny Thor que tout le monde semble vouloir snober, késako ? Un jeu tout mignon en pixel art qui tente une percée dans le monde de la plateforme, saupoudré d'une histoire discrète avec sa traduction en français. Le début est assez simple à résumer : on dirige un Thor en culotte courte qui n'attend qu'une chose, de fêter son anniversaire. Papa nous offre un marteau, un jeune nous dit qu'un monstre se cache dans la forêt et zou, tous les ingredients sont là pour partir à l'avenure.
On commence donc tranquilou avec très peu de mouvement, sans trop se douter que l'aventure s'étoffera en même temps que nos capacités. D'abord on court et saute, ensuite on récupère un double saut, puis une attaque rodéo et ainsi de suite. Chaque ajout se ressentira concrètement dans le level design, ce qui rend la progression très naturelle. Le jeu est très chiche en tuto mais a très bien compris la leçon du Mario originel et de son goomba, si bien que l'on comprend facilement ce qu'on attend de nous.
Le héro ne supporte pas une seule touchette de base, mais la recupération d'un coeur dans des blocs dédiés pallie au problème. Il nous quittera au premier impact en revanche, et s'amuse à rebondir un peu partout afin de nous compliquer sa potentielle récupération. Et comme si ce n'était pas suffisant, un petit timer qui lui est propre nous nargue dans le même temps. Il est possible de modifier un peu cela en achetant d'autres capacités dans un magasin très simple, normal dans un jeu qui ne tombe pas dans le travers des arbres de compétences, mais c'est parfaitement dispensable pour la bonne avancée du jeu.
Le jeu est donc dur, très dur même. Il n'y a pas de compteur d’échec mais sur la dizaine d'heures qu'il m'a fallu pour presque 100% le jeu (je n'ai pas cherché à obtenir toutes les gemmes, juste de quoi avoir toutes les améliorations), je suis mort trèèèèèèèèèèès souvent. À partir du dernier tiers de l’aventure, aux alentours du niveau 18, certaines sections devenant, dans mes mains moites, de véritables sessions de die & retry.
Des options d'accessibilités/triches sont disponibles au cas où, du bête saut amélioré à l'invincibilité presque totale. Il n'y a rien qui protége des trous ou de la noyade donc il faudra tout de même de savoir manier la manette par moment mais nul doute que cela facilite un bon pan du jeu. Les collectibles ne sont validés qu'une fois un stage complété et j'ai testé les aides pour une pierre rouge, cela n'annule aucune validation. J'ai même pu débloquer un des succès osef interne au jeu.
Le petit plus de Tiny Thor, c'est Thor. Enfin, pardon, son marteau. On peut l'envoyer dans toutes les directions et il rebondit de manière rectiligne partout, y compris sur les bords de l'écran, tant qu'il ne nous revient pas en main. Et ça, vous ne le savez pas encore mais ça donne lieu à des énigmes fort réussies. Comme de cogner une caisse pour la faire avancer par à-coup et nous permettre de passer un champs de pics en rebondissant dessus. Le level design usant et abusant de ce type d'artifice, sa qualité et sa variété me parraissent incontestable tant le tout est soigné. On glisse, on se sert des courants, on rebondit sur des champignons, on se fait quelques arènes, on gère le timing de pilliers, on créé des chemins de glace, etc. L'ennui n'a guère le temps de pointer le bout de son nez.
Quelques phases d'actions sont présentes mais en dehors des boss, tous plutôt originaux, les ennemis sont surtout là pour servir d'obstacle à une trajectoire qu'on pense optimale plus que pour servir à des combats endiablés. Le bestiaire est écléctique, avec pas mal de classique et un peu d’original (notamment ses boucs infernaux qui sautent de rebord en rebord), et est intégré à merveille aux différents niveaux.
Tout cela est complété par la collecte de gemmes bleues, la monnaie du jeu, et de celles de 3 pierres rouges. Bien cachées, les explorateurs en herbes vont sûrement apprécier farfouiller pour dénicher le moindre secret. La récompense sera d'ailleurs à la hauteur puisque les défis les plus ardus, ceux qui demanderont de mouiller la chemise, utilisant le plus souvent un thème spécifique (saut, tir, grimpe, etc), ne seront accessibles que grâce à ces dernières.
Le tableau semble idyllique mais j'ai tout de même quelques points négatifs qui me viennent en tête. Le premier concerne certaines hitbox vraiment pas sympa envers le joueur alors que le jeu n'a vraiment pas besoin de ça pour proposer du challenge. C'est quelque chose de récurrent dans les jeux difficiles, des From Soft aux Monster Hunter, et je trouve ça toujours aussi inutillement frustrant. Heureuseusement, les boss sont des purs produits à pattern et n’abusent pas de rng pour punir.
Les niveaux sont également plutôt longs, avec de nombreux checkpoint mais l'impossibilité de le quitter sans le refaire en plein. Faut faire attention en cas de courtes sessions avec risque de changement d'utilisateurs/jeux.
Le dernier point concerne le feeling général du personnage. Il répond au poil mais une chose que je n'ai pas l'habitude de voir m'a beaucoup perturbé : Thor ne peut se déplacer qu'à une vitesse définie assez lente, sans aucune possiilité d'accélérer via une touche. En pratique, ça fonctionne très bien et le level design est clairement pensé avec cette contrainte en tête. Il n'empêche que pendant les deux ou trois premiers niveaux de mise en jambe, j'étais pas sûr de continuer l'aventure tant cela surprend et donne le sentimlent d'un jeu "mou".
Reste que malgré ça, en conclusion, je ne peux que m'incliner : Tiny Thor est un excellent jeu de plateforme avec une identité qui lui est propre, dépassant de loin les hommages classiques habituels. Bourré d'idées et hyper mignon, je ne vois pas grand chose à lui reprocher si ce n'est peut être un challenge parfois très relevé. Pas autant qu'un Meat Boy mais bien plus qu'un Mario 2D. Quelques animations font un peu cheap, de très rares ralentissements se font sentir, mais c'est tellement négligeable en rapport à ses qualités que je conseillerai à tout amateur du genre de ne pas passer à coté. D'autant plus que l'ost est très sympa et qu'aucun temps de chargement ne vient perturber notre plaisir. Même le filtre crt est réussi et entièrement personnalisable. Et ça, c'est quand même top.
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Créée
le 25 août 2024
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