Mèchetal Gear

Rétrospecfrite : 8/12

Un an après son médiocre premier essai sur Game Boy Color, Titeuf passe sur 32-bits (ou "32-zizis sexuels", comme il dirait) et doit convaincre un nouveau public. Les équipes de 3D Light Team sont cette fois au développement (studio qui a visiblement eu une période de vie d'un an, c'est encourageant) et Infogrames s'occupe toujours de la distribution, avec notre ami Bruno qui occupe encore une fois la première place dans les crédits du jeu.

Notons également la présence de France 3 et Canal J dans les crédits (comme pour le premier jeu d'ailleurs), qui nous rappelle que la sympathique série animée était diffusée à l'époque.

Qui dit nouvelle équipe dit nouveau genre, on n'est donc plus face à un party-game mais face à… un jeu d'infiltration ! Un genre assez peu courant sur GBA, et que je ne m'attendais certainement pas à voir associé à notre héros à la mèche rebelle.

Dans ce jeu, Titeuf a pour mission de jouer des tours à ses copains et aux adultes. Pour ce faire, il devra se glisser derrière eux sans être vu et les faire trébucher à l'aide d'objets (peaux de banane, billes, crottes de chien…), puis fuir le plus loin possible avant que sa victime ne se venge.

En général, il faut atteindre un certain nombre de points pour valider la mission, même si des variations apparaissent de temps en temps (piéger tels personnages, temps limité…). Notons enfin la possibilité de fusionner certains pièges pour gagner plus de points (mettre une crotte de chien sous un papier journal par exemple) et un système de combo simpliste, et vous avez à peu près fait le tour du jeu.

Et tout ça dure… 35 missions ?!

Ok, euh, c'est beaucoup non ? Genre, on a fait le tour du gameplay en 20 minutes et moins de 10 missions, il y avait vraiment besoin d'en faire autant ?

Il y a quelques tentatives de renouveler le challenge en introduisant des obstacles (Puduk et Ze T'aime) ou en mettant des niveaux dédiés à la course-poursuite, mais ça ne suffit pas du tout, c'est méga-répétitif. Surtout que la plupart des missions se bouclent en une ou deux minutes, les seules qui soient vraiment longues sont celles avec un score à atteindre extrêmement élevé ou celles où toutes nos cibles sont en mode "Alerte" par défaut (et vont donc marraver Titeuf dès que sa mèche est dans un périmètre de moins de 3 kilomètres), qui peuvent nécessiter plusieurs essais.

Le pire, c'est qu'une fois qu'on a compris comment abuser du système de combos, on peut littéralement exploser tous les scores et ça devient encore plus répétitif. L'astuce c'est de faire glisser un camarade jusqu'à un mur puis de balancer toutes les merdes (littéralement) qu'on a dans les poches, il va être ré-immobilisé à chaque fois qu'il tentera de se relever, et par ici les points gratuits !

Bref, la bonne surprise initiale laisse vite place à l'ennui, qui sera votre principal compagnon pendant les deux ou trois heures de jeu.

Le seul contenu déblocable est une compilation des missions que vous aurez fait dans la campagne solo, séparées par leur type (course-poursuites, chronométrées…). Une redite que vous n'avez absolument aucune raison de vous infliger, vu que les scores ne sont pas sauvegardés.

Eh oui, Infogrames a encore fait son radin et n'a pas payé une pile de sauvegarde, donc les mots de passe font leur retour. Pour un jeu GBA de 2002, ça commence à être carrément obsolète. Bref, ça vous fait 35 mots de passe à noter, attention à ne pas en rater un !

Je vais quand même finir sur un point positif : le jeu est franchement beau. Les personnages ont peu d'animations mais elles sont pleines de vie, les couleurs sont vives et le jeu est très fluide, la technique n'est vraiment pas prise en défaut. Les animateurs se sont probablement basés sur la série animée pour voir comment les personnages bougeaient, en tout cas le résultat est vraiment convaincant, c'est même surprenant de voir un jeu avec un aussi petit budget (j'imagine) qui soit aussi agréable à l'oeil sur GBA à peine un an après la sortie de la console.

C'est dommage que les efforts mis dans la présentation n'accouchent pas d'une expérience plus plaisante, surtout que le changement de gameplay m'a fait plaisir, dans un premier temps. Mais finalement, inclure des mini-jeux aurait sûrement permis de casser la monotonie…

Titeuf dirait sûrement que conclure là-dessus après lui avoir reproché son party-game honteux, "c'est pô juste !", et il aurait raison. Mais que veux-tu gamin, les adultes ne sont pas toujours très logiques.