Développement.
Décembre 2010, Square Enix annonce le développement d’un nouveau Tomb Raider par le studio Crystal Dynamics. Celui-ci s’est vu confié la franchise en 2003, et aura sorti 3 opus constituant la trilogie « Legend » ayant reçu des critiques honorables (surtout que la franchise revenait de loin après le massacre du dernier épisode développé par Core Design, « Tomb Raider : l’Ange des Ténèbres »).
Cependant, les résultats furent insuffisants et les développeurs auront mis 4 ans pour redéfinir ce que devait être la nouvelle image de Tomb Raider. Et pour se faire, ils se sont attaqués à l’héroïne la plus sulfureuse du jeu vidéo : Lara Croft.
Le jeu.
Il s’agit ici de la version « Definitive » sorti un an après la première sorti du jeu en 2013 sur la génération PS3 et Xbox 360. Ainsi cette version bénéficie des performances des nouvelles consoles de l’époque en gommant les bugs relevés, ajoutant des améliorations graphiques ainsi que le mode multijoueurs, un tombeau supplémentaire et quelques costumes.
Le synopsis.
Lara Croft, jeune étudiante britannique part pour sa première expédition à bord de l’Endurance, un navire d’exploration, accompagnée d’un groupe d’amis et collègues, à la recherche du Royaume perdu de Yamatai. Ce royaume serait situé au sud du Japon, dans une région connue pour ses violentes tempêtes dont le navire fera malheureusement les frais.
Echouée sur une île, Lara se retrouve séparée des ses compagnons lorsqu’elle se fait enlevé par un mystérieux inconnu. Commencera alors la quête de Lara, partant à la recherche des ses amis en affrontant les habitants et découvrant le mystère qui entoure le Royaume de Yamatai.
Mon avis.
Bon clairement je savais lors de la sortie du jeu, qu’il s’agissait d’un reboot devant retracer la jeunesse de Lara. Mais j’étais loin de me douter que je prendrai une telle claque !
Dès le prologue, je suis plongé dans un univers très sombre et monstrueusement gore et découvre une Lara Croft encore innocente, bien plus humaine et si j’oserai le dire, fragile. Ainsi les premières minutes de jeu sont particulièrement marquantes, la jeune héroïne s’en prenant plein la figure. La sortie de la grotte dans le prologue me fait penser à l’image d’un accouchement douloureux, donnant vie à la jeune aventurière qui deviendra plus tard, la femme « badass » se lançant dans les expéditions les plus périlleuses.
L’atmosphère est très bien retranscrite, je sentais l’humidité et la crasse des décors (« somptueux » en passant) et ne pouvais m’empêcher d’encourager Lara dans les situations rencontrées, faisais des grimaces lorsqu’elle se blessait, bref je vivais l’aventure avec elle. Et c’est en ça que j’ai aimé le jeu, j’étais immergé dedans et cela ne m’étais pas arrivé depuis longtemps. Le parcours de la jeune femme est dure, très dure et certaines scènes sont particulièrement gênantes, particulièrement lorsqu’un autochtone tente d’abuser d’elle et l’amenant à tuer pour la première fois.
Le côté survie est plus anecdotique, avec quelques passages de chasse pour se nourrir et récolter quelques matériaux permettant de « crafter » quelques améliorations pour les armes. Il y a également un petit côté RPG où nous avons la possibilité des points de compétences entre 3 domaines. Au travers de l’aventure, de nouvelles armes feront leurs apparitions, permettant alors d’atteindre de nouveaux lieux auparavant inaccessibles. Car une nouveauté de la franchise vient de la possibilités de revenir dans certains lieux au travers des feux de camp, élément permettant de nous reposer et d’améliorer nos armes et compétences.
Ainsi c’est un monde semi ouvert qui nous est proposé. Certes le niveau des énigmes des tombeaux sont loins de la difficulté des précédents opus, mais clairement, ce n’est pas à travers cet axe que les développeurs ont créer le jeu. De nombreux collectibles sont disséminés, permettant d’en savoir un peu plus sur l’histoire de l’île. Car celle ci est un personnage du jeu, avec ses différentes météos et ses lieux aux designs très soignés.
Malheureusement, la profondeur des personnages secondaires est trop légère, j’ai quasiment oublié les noms des compagnons de Lara, et l’antagoniste reste très caricaturé.
Les ennemis sont d’ailleurs de gros bourrins, à l’image des décors où clairement, ce n’est pas la délicatesse qui prime.
La faiblesse du scénario (qui fait plus penser à un slasher/teen horror movie, qu’au dernier Nolan), est compensé par un rythme soutenu tout au long de la partie, avec certaines scènes hollywoodiennes qui m’ont bien marquées. Quoique l’on puisse en penser, pour ma part j’adore.
Par contre le mode multijoueurs, je n’ai pas compris. Pour moi, cela n’apporte absolument rien au jeu, et je dirai qu’au contraire cela dessert dans les sens où j’aurai préféré que les développeurs se concentrent un peu plus sur la partie exploration de l’île en proposant de nouveaux tombeaux.
Conclusion.
Ce Tomb Raider est pour moi une belle réussite et assurément un jeu auquel j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer. Certes il n’est pas exempt de défauts mais l’aventure ici proposée nous emmène aisément sur les origines de la célèbre pilleuse de tombe. Je comprends que certains ne l’aient pas aimés, toutefois les développeurs ont voulu se ré-approprier le personnage et en cela je respecte et salue leur travail.
Il est amusant ici de comparer ce reboot à la série Uncharted, lui même s’étant inspiré de Tomb Raider à l’époque. C’est un juste retour des choses qu’aujourd’hui, la franchise s’inspire également de Naughty Dog.
Si vous n’avez pas encore eu l’occasion d’essayer ce jeu, je vous invite à vous lancer dans l’aventure. Même si les nostalgiques se sentiront bousculés dans cet opus, ils seront certainement accroché par l’aventure intense qui les entrainera dans des décors somptueux et où l’empathie envers la jeune Lara Croft sera clairement éprouvée. Bref, un jeu qui m’aura marqué.