Ultima II arrive un an après son prédécesseur, et vient nous montrer que Richard Garriott a encore des tas d’idées pour sa série de RPG, et n’a pas froid aux yeux quand il s’agit de faire évoluer ladite série.
Le premier contact est toujours aussi impressionnant, avec un manuel très touffu et une carte complexe à comprendre avec ses time doors disséminées sur tous les continents (et dans quatre époques différentes) !
La nourriture est à nouveau un facteur limitant, sauf que là sa gestion devient franchement problématique. Vous en consommez à chacun de vos déplacements, or elle coûte cher et les villes, villages et châteaux sont bien plus grands, ce qui fait que l’exploration des différents lieux du jeu devient extrêmement couteuse. Pour tout dire, on gagne tellement peu d’argent que je me suis rapidement retrouvé bloqué, sans argent ni nourriture. Or le jeu sauvegarde automatiquement assez souvent, et j’étais donc coincé puisque mon agilité ne me permettait pas de voler de la nourriture, seule échappatoire possible.
Je suis donc reparti à zéro et ai crée un nouveau personnage à l’agilité aussi élevée que possible, ce qui en plus résolvait le problème des monstres difficiles à toucher dans la plupart des combats. Bref, le jeu était tellement mal équilibré que j’ai du me transformer en voleur de Fish and Chips pour pouvoir simplement continuer à y jouer.
Et oui, de Fish and Chips. Sérieusement. Parce qu’Ultima II est un jeu se passant sur Terre, de nos jours, dans le passé, et dans le futur, et que Richar Garriott a eu la merveilleuse idée de le bourrer ras-la-gueule de références pop contemporaines (enfin contemporaines en 1982), ce qui forme un gloubi-boulga franchement insupportable et pas drôle du tout. Pour tout dire, c’est encore plus HS que les phases de shoot-em-up spatial du premier jeu.
Mais rassurez-vous, l’espace est de retour, et vous pourrez dans cet Ultima II visiter toutes les planètes du système solaire (oui, même les gazeuses, c’est stupide mais c’est comme ça). Malheureusement cette idée a du être implémentée à la fin du développement du jeu, parce les planètes autres que la Terre ne sont comme qui dirait pas finalisées : pas de quêtes, pas de dialogues importants, très peu de lieux intéressants, bref c’est juste du vide inutile et tout ce système solaire avec ses neuf planètes ne sert vraiment à rien...
J’ai dit auparavant qu’on gagnait trop peu d’argent, mais j’aimerais revenir dessus car dans Ultima II l’or est la véritable expérience de votre personnage. Tout comme dans le premier jeu, les points d’XP ne servent à rien, car tout ce qui peut vous rendre plus fort au combat s’échange contre des monnaies sonnantes et trébuchantes. Armes et armures, bien sûr, mais aussi les points de vie et les augmentations de stats. Augmentations qui ont lieu en un endroit tellement improbable et impossible à deviner que c’est vraiment nul de devoir recourir à une soluce pour un processus aussi essentiel à un RPG. Bref vu que les ennemis donnent très peu d’argent, il vous faudra recommencer encore et encore des combats pas follement passionnants pour en avoir suffisamment pour progresser dans le jeu. Oh et je vous ai dit que le jeu décide de rendre un ennemi de base invincible, de temps en temps, juste pour le fun ?
Allez, un dernier truc idiot et j’arrête : il faut des clés pour ouvrir certaines portes, et si vous arrivez à deviner comment on les obtient sans aller voir une soluce, c’est que vous ne jouez vraiment pas les bons samaritains. Moi, vu que je joue toujours les paladins de service, je n’aurais jamais pu en obtenir sans qu’on m’explique la marche à suivre, qu’aucun indice dans le jeu ne permet de comprendre.
Bon je pense que vous commencez à comprendre, Ultima II c’est un peu le vilain petit canard de la série. Il est finissable si on accorde de l’importance à sa valeur historique, mais il n’est pas vraiment plaisant tellement il est mal équilibré et bourré de défauts pénibles.
10/20