Le beat'em all est un genre de jeu particulier. Véritable défouloir, il a le mérite de faire passer le temps sans avoir à jongler dans des centaines de menus pour paramétrer son personnage de manière optimale. Si God of War : Chain of Olympus s'est rapidement imposé comme la référence du genre sur PSP, Undead Knights apporte un brin d'originalité au genre grâce à une ambiance particulière. Reste à voir si le titre de Tecmo a d'autres arguments à faire valoir.
Le scénario d'Undead Knights tient en quelques lignes : Remulus Blood, l'un des trois personnages jouables, a eu la mauvaise idée de vouloir épouser la princesse Sylvia. Si l'envie de se marier est tout à son honneur, c'est sans compter sur le père de la future mariée qui est possédé par une sorcière et qui, sous son emprise, exécute les futurs tourtereaux. Et puisqu'un malheur n'arrive jamais seul, Romulus, frère de Sylvia (et accessoirement témoin du mariage) est lui aussi voué à un sort funeste. Ce trio d'enfer est donc celui que vous incarnez, avec la possibilité de choisir le personnage que vous voulez avant chaque mission. La particularité des personnages est qu'ils reviennent à la vie pour éliminer les opposants ayant voulu les rayer de la carte. Et ce retour d'entre les morts ne se fait pas les mains vides. Vous avez maintenant la primeur de pouvoir prendre possession des ennemis afin de les zombifier et les rallier à votre cause.
Le jeu fonctionne de prime abord comme un beat'em all classique : le joueur doit avancer dans des aires de jeu restreintes et éliminer tous les ennemis qui s'y trouvent pour avancer. Si chaque bouton a une fonction précise (attaque moyenne ou forte et le saut), Undead Knights ajoute au beat'em all la possibilité de prendre le contrôle de ses ennemis. En les agrippant suffisamment longtemps pour que l'emprise fasse son effet, vos adversaires rejoignent vos rangs et vous obéissent au doigt et à l'œil. Il est ensuite possible de leur donner des ordres tels qu'attaquer une cible sélectionnée à l'aide du stick ou de casser des éléments du décor. Totalement invulnérables, les zombies (on peut en contrôler jusqu'à dix simultanément) ont pour seul contrainte de ne rester « en vie » que pendant un certain laps de temps. Cette prise de contrôle des ennemis est indispensable pour avancer et confère au titre un aspect stratégie appréciable. Les zombies peuvent être envoyés sur un ennemi coriace pour l'encercler et vous permettre de placer tranquillement une attaque surpuissante. Ils sont encore plus indispensables au fil des missions, les ennemis variant au cours des niveaux. Un groupe d'archers ne peut être vaincu que si l'on attaque la fondation sur laquelle ils sont perchés. Les trois personnages jouables ne possèdent cependant pas d'aptitudes particulières face aux zombies, ces derniers se comportant exactement de la même manière quel que soit le héros choisi. Mais si cet aspect donneur d'ordres fait penser à Overlord, le reste n'est pas aussi original que ça.
La réalisation d'Undead Knights est totalement obsolète. Déjà indigne du support lors de sa sortie américaine en octobre 2009, le jeu passe encore moins bien aujourd'hui, surtout face à un God of War : Chains of Olympus très bien réalisé et pourtant beaucoup plus vieux. Les décors sont quelconques et fades, avec la traditionnelle plaine déserte avec deux arbres qui se battent en duel ou le château assiégé avec des flammes qui ne vous affectent pas en passant au travers. La jouabilité est aussi bancale avec un déplacement et une gestion des sauts mal travaillés. Avec seulement deux types d'attaque, il est difficile de varier les combos et l'on se contente d'appuyer sur le bouton pour effectuer les attaques les plus dévastatrices. La vingtaine de missions composant l'aventure se termine rapidement et n'empêche pas au titre d'être répétitif dès que l'on a compris le principe du jeu. Les ennemis sont manipulables à sa guise et il suffit généralement d'envoyer une flopée de zombies sur les adversaires et d'observer le spectacle pour s'en sortir. Au chapitre des points qui fâchent, il est dommage aussi que la sélection des ennemis ou des éléments du décor ne soient pas totalement au point, la faute au stick trop sensible, mais l'idée est malgré tout bien exploitée. Tous ces défauts n'entachent pas le plaisir de jeu mais peuvent venir à bout des plus patients.
Undead Knights n'est pas un mauvais jeu mais sa réalisation datée couplée à une jouabilité approximative en font un jeu à l'intérêt dispensable. Une nouvelle licence qui sera oubliée très vite, God of War : Chain of Olympus gardant donc sa place de référence du genre. Les fans de beat'em all ayant néanmoins terminé les aventures de Kratos et voulant un peu de sang neuf y verront là un jeu qui se démarque de la concurrence grâce à son aspect stratégie original.