"La suite d'un jeu culte" pour les Nuls
Difficile de passer derrière un jeu culte pour toute une génération de joueurs de bon goût.
VP 2 y parvient avec une très grande classe.
Ses parti-pris plus classiques dans le déroulement et l'esthétique l'empêchent d'atteindre à la même aura géniale, mais il y a une ambiance exceptionnelle tout du long, une mélancolie qui sourde à chaque instant à travers le scénario, la narration, les décors éthérés, là ou le premier épisode faisait dans le too-much nippo-wagnérien.
C'est une aventure dans un monde lumineux mais immatériel, un monde qui pourrait être luxuriant mais transpire la dévastation ; un univers plus subtil, moins guerrier, sans doute plus désespéré encore.
Et puis le système de combat est superbe : gardant le principe de la touche associée à un combattant, il opère un simple petit changement, le passage de la 2d à la 3d semi-temps réel, qui transfigure complètement les rencontres assez bourrines du premier et leur apporte une dimension stratégique délicieuse, bien appuyée par le principe de loots associés à chaque "partie" des mobs.
Bien que confus de prime abord, le système de runes sur chaque partie d'équipement à combiner de manière spécifique pour évoluer finit par devenir comme le reste, simple d'accès mais riche en possibilités.
Le fan-service quasi inévitable est traité tout aussi habilement, le scénario se complaisant sans excès dans l'excuse de la prequel pour nous ressortir des personnages-phares du premier opus, et le post-game nous propose une Seraphic Gate pleine à craquer de valkyries jouables, de boss Tri-Ace récurrents et de puzzles de plate-formes démoniaques.
Deux petits bémols cependant : l'ensemble est nettement plus axé sur le grind, même si l'aventure est de base très longue avec certains donjons mémorables (l'Yggdrasil :bave:), et surtout Sakuraba est en petite forme, avec des musiques certes en accord avec l'ambiance plus intimiste du jeu, mais peinant à dépasser le stade du franchement oubliable. Dommage.
Un très grand j-rpg néanmoins, qui surfe de main de maître sur la vague de la suite casse-gueule et impose sans forcer sa personnalité, plein à craquer de beau, de bon, de dur et de rewarding.
Paradoxalement il est sans doute aussi moins accessible que son aîné, pourtant plus hermétique au premier abord. Ajoutons à cela l'absence totale de soutien marketing de la part de SE et la relative indifférence critique, et on peut supposer sans trop de risques qu'il s'est vendu à douze exemplaires à tout péter à travers le monde, ce qui est bien con.
L'amateur éclairé se doit donc de faire ce jeu mémorable et transmettre la bonne parole. Amen.