Article réalisé à partir d’une clé PS4 fournie par PLAION.

Paru en 2020, void tRrLM(); //Void Terrarium nous avait converti aux joies (et aux déconvenues) aléatoires du Donjon-Mystère (la preuve ici). Pas irréprochable, le titre de Nippon Ichi Software avait néanmoins fait forte impression grâce à son identité artistique bien trempée, doublée de mécaniques d’une efficacité redoutable et de sa capacité à mélanger avec brio des genres qui n’ont pourtant rien à voir. Il faut bien avouer que sur le papier, la mayonnaise “kawaii / body horror / tamagotchi / donjon-mystère” avait toutes les chances de ne pas prendre. Trois ans après une aventure dont la conclusion laissait beaucoup de questions en suspens, Robbie, FactoryAI et Toriko rempilent pour une suite directe, qui entend cette fois lever le voile sur les origines de la jeune fille. Void Terrarium 2 parvient-il à se montrer aussi hypnotisant que son aîné ? Renouvelle-t-il suffisamment l’expérience pour donner au joueur envie de retourner flinguer ses heures de sommeil dans les Wastelands ?

Quand c’est trop, c’est Toriko

Pour les joueurs étant passés à côté de Void Terrarium, commençons déjà par une piqûre de rappel. Le premier titre mettait en scène un univers dystopique, où un champignon toxique s’est répandu sur toute la surface du globe, annihilant l’humanité. Par le plus grand des hasards, Robbie, un petit robot d’entretien / bastonneur en chef / nanny de luxe, avait découvert Toriko, une mystérieuse jeune fille, toujours vivante mais en bien mauvaise santé.  Assisté par FactoryAI, l’IA responsable du funeste destin de l’espèce humaine, le petit droïde est parvenu à protéger tant bien que mal la gamine, avant d’être confronté à un bien cruel dilemme : choisir qui préserver entre l’humanité ou sa jeune protégée. Void Terrarium 2 établit la seconde option comme canonique, et reprend donc peu de temps après le combat final entre Robbie et CloudAI, l’IA qui voulait disséquer Toriko dans l’espoir de découvrir un remède. Le répit de la jeune fille est de bien courte durée, puisque le terrarium qui lui servait jusque-là d’abris tombe désormais en ruine. Les lieux ne sont absolument plus sûrs, Toriko étant toujours aussi fragile, il est donc temps de partir à la recherche d’un nouveau havre de paix. Mais en chemin, les objectifs vont s’élargir drastiquement, avec la découverte de fragments de souvenirs humains révélant des bribes du passé de Toriko et pouvant mener, qui sait, à un moyen de sauver l’humanité.

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Au même titre que son auguste prédécesseur, l’une des plus grandes forces de Void Terrarium 2 est sa capacité à mélanger avec brio plusieurs genres qui semblent pourtant incompatibles. Pour résumer, le petit dernier de chez Nippon Ichi Software se classe principalement dans la case du Donjon Mystère, dont il applique rigoureusement tous les codes. Donjons générés aléatoirement à chaque visite, déplacements de case en case, action figée tant que le joueur n’agit pas et surtout, expérience et loot obtenus réinitialisés à chaque fin de run sont les fondations d’un genre qui lorgne vers le Rogue-lite. Démuni à chaque nouvelle expédition, Robbie peut toutefois compter sur sa montée en niveau pour obtenir des compétences variées, tirées aléatoirement et occasionnant de grands dilemmes pour le joueur, ainsi que sur les nombreux objets parsemés dans les donjons. Et ça tombe bien, puisque de l’aide, il va en avoir besoin : non seulement Robbie doit assurer sa propre sécurité durant ses explorations et veiller à ne jamais tomber à court de batterie, mais il doit également garder un oeil sur son Pet Nanny, une sorte de Tamagotchi informant le joueur en temps réel de l’état de Toriko. Chaque parent vous le confirmera, affronter des monstres féroces et survivre à des pièges retors n’est jamais aussi angoissant que d’entendre son baby phone émettre un bip strident.

Tamaglauquechi

Si le premier contact d’un joueur rompu aux explorations du premier épisode avec Void Terrarium 2 peut laisser un sentiment de confusion, la faute à des assets, des mécaniques et une direction artistique identiques, cette sensation s’estompe partiellement au fil des heures pour laisser entrevoir quelques nouveautés sympathiques. En premier lieu, la narration de ce nouvel épisode s’avère plus soutenue, mettant en scène les fameux souvenirs de l’humanité sous forme d’un monde en réalité virtuelle à explorer entre deux donjons. C’est pour ainsi dire le moteur de l’intrigue, Robbie est amené à interagir avec les humains qui peuplent les souvenirs et résoudre leurs nombreux problèmes. Chaque quête étant l’occasion d’en apprendre plus sur ce qui a précipité l’extinction des humains et de lever le voile sur le passé de Toriko, les thématiques abordées sont souvent sombres, très sombres, tranchant une fois encore radicalement avec une direction artistique choupi-kawaii. Côté mécaniques de jeu, l’expérience n’est pas transfigurée, mais embarque quand même quelques ajustements notables. Des salles mystères viennent ponctuer les donjons, apportant leur lot d’événements et de variété. Les attaques secondaires ne s’obtiennent plus au tirage de skills qui accompagne la montée en niveau, mais via l’augmentation de la maîtrise des armes équipées. Le terrarium prend également du galon et s’accompagne désormais d’une gestion de la température et de l’humidité, utiles pour quiconque souhaite s’adonner aux plaisirs de l’agriculture en serre. Les objets de décoration sont toujours de la partie, chacun apportant un bonus permanent à Robbie lorsqu’il est crafté la première fois. S’ajoutent également, comme l’avait introduit Void Terrarium++, des cosmétiques dédiés à changer l’apparence de la jeune fille. Et bien évidemment, on garde à l'identique (mais avec quelques ajouts) les sous-systèmes permettant de modifier les probabilités en sa faveur issus du premier épisode (personnalisation de robot et knaks)  En bref, un bon gros “more of the same”, mais la formule initiale fonctionnait tellement bien qu’on ne va pas bouder notre plaisir d’en prendre une seconde louche.

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le 10 mars 2023

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