Grand fan de l'univers W40K et joueur de Dawn of War depuis le début, j'ai nourris de nombreux a priori concernant ce DoW II.
"Quoi, on ne construit plus de bâtiments ?"
"Comment ça, on ne créé même pas d'unités ?"
"Bordel, elles sont où les ressources ?"
Bref, je dois dire que j'avais ce jeu dans le collimateur et que je n'hésitai pas à dire à qui voulait l'entendre que c'était une merde infâme.
Jusqu'à ce que, 6 ans après la sortie du jeu, je me décide à l'essayer après l'avoir acquis dans un bundle. Dans les heures qui suivirent mon achat, je découvrais alors non seulement un bon jeu, mais aussi un jeu ORIGINAL et très respectueux de l'univers. Immédiatement je débutais alors d'importantes séances d'auto-flagellation tout en récitant les litanies du Codex Astartes, pour me repentir d'avoir ainsi craché sur ce jeu. Comment avais-je pu trahir ma Foi en l'Imperium ?
Points positifs
Le gameplay innove et se sépare totalement des premiers Dawn of War. Initialement partis d'un jeu à la Age of Empire, on se retrouve maintenant avec un mix entre Company of Heroes (du même éditeur, Relic) et XCOM. En effet, exit le RTS à l'ancienne. On dirige désormais un nombre réduit d'unités (4) à travers une mission relativement scénarisée. L'aspect gestion/construction des premiers opus s'est envolé à bord d'un thunderhawk pour laisser place à un gameplay bien plus orienté action et tactique. Concrètement, on navigue entre trois planètes afin d'accomplir diverses missions dans un ordre plus ou moins libre. A chaque lancement de mission on sélectionne nos 4 unités parmi le choix disponible (Commandant, Escouade Tactique, Devastator, d'Assaut, Scouts et Dreadnought) que l'on aura préalablement customisés grâce aux équipements et à l'expérience acquis lors des précédentes missions. L'équipe se retrouve alors droppée sur la map à l'aide d'un drop-pod, et vous prenez ensuite le contrôle de vos space marines, qui devront bien souvent traverser la carte en exterminant tout sur leur passage, tout en prenant le contrôle de points stratégiques avant d'aller se frotter à un boss.
Visuellement le jeu est franchement beau, surtout quand on le replace à son époque : il y a 6 ans ! On peut encore aujourd'hui y jouer sans risquer de choper un glaucome. Les 3 ambiances sont bien rendues et les différentes missions proposent régulièrement de petites cinématiques de toute beauté, très fidèles aux dessins officiels de Games Workshop. Quant aux animations, elles sont très crédibles et rendent honneur aux Blood Ravens et à leurs ennemis.
La customisation des unités est une idée qui fonctionne bien, car elle se rapproche de l'expérience du wargame original. Quel bonheur de choisir l'équipement de ses figurines alors qu'on les colle ! Le jeu nous propose quelque chose de similaire et de relativement poussé, avec une belle variété d'équipements nous permettant de paramétrer et d'optimiser finement nos unités selon la mission. La micro-gestion, c'est cool.
DoW II propose également un aspect stratégique plutôt sympathique, présent à deux niveaux. Tout d'abord, à l'écran de sélection des missions. Les 3 planètes du jeu sont menacées par une flotte-ruche tyranide, et il est nécessaire d'effectuer régulièrement des missions sur les différentes planètes afin de repousser la propagation des sales bêtes. D'un autre côté, des missions temporaires apparaissent en promettant au joueur de l'équipement supplémentaire ou des avantages pour la suite des événements. S'en suit alors un choix cornélien : faut-il repousser la menace tyranide sur une planète déjà au bord du gouffre, au faut-il plutôt aller fracasser des orks afin de récupérer un fabuleux gantelet énergétique ? On sera souvent face à ce genre de choix, ce qui n'est pas sans rappeler XCOM et son invasion extraterrestre intercontinentale.
La stratégie se retrouve bien sûr à l'intérieur des missions. En effet le jeu nous indique souvent plusieurs objectifs à accomplir dans l'ordre que l'on souhaite, ainsi que des objectifs bonus permettant de mettre toutes les chances de notre côté pour les prochains affrontements. Bien que se réduisant la plupart du temps à un choix entre tourner à gauche ou à droite, cette dimension apporte un réel intérêt au jeu lorsqu'on sait que telle zone est plus ou moins défendue, ou que tel dispositif à capturer va nous apporter un gain de puissance. Les missions récompensant les joueurs les plus rapides, il faudra faire des choix dans les objectifs choisis et ne pas tenter de tout faire.
Points négatifs
Concernant le son, le jeu propose des bruitages convaincants mais des musiques un peu trop effacées et se détachant parfois un peu trop de l'univers W40K. Mais pas de quoi fouetter un techno-adepte.
Le pathfinding est toujours l'un des éléments critiques d'un RTS et la règle s'applique à DoW II. Bien que fonctionnant globalement bien, les unités ont régulièrement tendance à choisir des chemins peu pertinents ou à se diviser en passant de chaque côté d'un mur, ce qui vous prive régulièrement du maximum de votre puissance de feu. Ce qui est particulièrement grave lorsque vous affrontez un trio de Carnifex. D'autre part les unités profitent d'une mise à couvert vaguement automatique mais extrêmement imprécise. Si vous indiquez un tronc couché à vos devastators, attendez vous à voir l'élite de l'humanité s'abriter... de chaque côtés du tronc. C'est moche. Vous serez donc régulièrement entrain de pester et de remettre dans le droit chemin ces stupides surhommes qui tournent le dos à l'ennemi, qui se laissent tirer dessus sans réagir ou qui décident de quitter leur couvert parce que les Space Marines sont trop fiers pour avouer qu'ils ont besoin de se protéger.
Enfin, petit pinaillage de la fin : certains niveaux se déroulent sous un temps pluvieux. Problème, le pointeur de la souris est plutôt discret et aura tendance être camouflé par les sprites de la pluie. Pénible.
L'Empereur protège.