Développé par Mojiken, When The Past Was Around est un jeu d’aventure façon point-and-click ou l’on va suivre la vie d’Eda, une jeune femme dans sa vingtaine dans sa vie amoureuse et sentimentale. Le jeu est un projet de Brigitta Rena, a qui l’on doit les excellents jeux d’aventure A Raven Monologue et She & The Light Bearer.
Eda est une jeune fille un brin perdue et qui cherche sa voie dans la vie et qui va le long de différentes scènes découvrir l’amour et une passion pour la musique. Par le biais d’un excellent prologue gratuit, on découvre une histoire qui se déroule dans un univers onirique où l’on peut tomber facilement amoureux d’un hibou musicien.
La première impression est excellente avec une réalisation splendide et énormément d’interaction avec des éléments du décor qu’elles soient utiles pour l’avancée du jeu ou anodines. Comme tous les jeux du genre, il va falloir débloquer des situations par le biais d’indices à récupérer et autres actions à faire sur des éléments de décor.
When The Past Was Around fait les choses avec sérieux et évite les habituels problèmes du genre en ne nous obligeant pas à mixer différents objets pour n’en faire qu’un et le jeu se cantonne à des actions simples qui nécessitent de comprendre et à résoudre les énigmes.
Ouvrir la cage aux oiseaux
When The Past Was Around propose pas mal de variété dans les situations qui représentent les différentes étapes de la vie sentimentale d’Eda. On passe donc de l’errance à la découverte de l’amour véritable pour ensuite découvrir la consolidation de cet amour pour le voir ensuite disparaître. Loin de moi l’envie de spoiler le jeu mais on comprend très vite ce qu’il se passe avec son amoureux en lisant la description du jeu.
A l’instar de l’excellent Gris, le jeu traite du deuil et de l’acception de celui-ci pour avancer et reprendre le cours normal de la vie d’Eda. Vous allez me dire encore un jeu chiant et faussement mélancolique histoire de faire pleurer les chaumières mais vous auriez tord. On est plus face à un doux voyage mélancolique et merveilleux qui arrive à faire fi d’un réalisme froid et qui fait plus la part belle à l’amour et à ce qu’il apporte de positif dans une vie que le contraire.
Il n’est pas question ici de drame passionnel mais bel et bien de douces tranches de vies qui serviront surtout à faire avancer Eda et à l’aider à retrouver ses souvenirs joyeux afin de retrouver ce qui la lie à l’homme de sa ancienne vie. Le jeu prend un peu une optique opposée à celle employée pour le fabuleux What Remains of Edith Finch qui montrait de façon certes onirique des choses horribles. Ici on découvre ce qui les lie ensemble et qui l’aidera à surmonter cette épreuve de la vie.
Howl’s Moving Turtle
When The Past Was Around nous fera donc chercher des plumes représentant notre ancien amant dans des scènes de la vie quotidienne et qui ont marqué Eda. Certaines sont simples et nous permettront de découvrir leur rencontre, leur vie quotidienne et ensuite la maladie implacable. Chaque scène est représenté par une silhouette en noir qui est enfermée dans une cage dorée qui représente celui qu’on veut oublier afin de ne pas souffrir de sa perte.
Il y a énormément d’énigmes déjà vues ici et là mais l’ensemble se tient admirablement bien avec des logiques implacables et surtout énormément d’indices visuels qui nous permettront de comprendre comment avancer et surtout où aller. Certaine scènes sont découpées en tableaux nous permettant de récupérer des objets que l’on pourra utiliser avec des éléments du décor dans des ordres bien particuliers.
Je n’ai jamais été bloqué suite à un bug ou suite à un mauvais timing dans l’utilisation des objets. Je sais qu’il y a quelques patches depuis la sortie de When The Past Was Around mais rien qui m’ait empêché de terminer le jeu ou de relancer une sauvegarde. Tout est logique et comme je l’expliquais plus haut, je n’ai pas eu de grosses difficultés à terminer le jeu et à comprendre ce qui était attendu de moi. Pour peu que vous ayez l’habitude de ce genre de jeu, vous devriez boucler l’aventure en un temps record.
La reine et l’oiseau
When The Past Was Around dispose donc d’excellentes énigmes mais aussi de beaucoup d’attention au détail. On retrouve énormément d’actions qui ne serviront pas à nous faire avancer dans l’aventure mais bel et bien à s’amuser et à débloquer des succès de façons intuitive et dans la grande majorité des cas drôle. J’ai particulièrement aimé le piano et la scène du thé qui sont touchantes et surtout rigolotes à faire avec là encore une excellente logique et quelques notes à prendre afin de ne pas se tromper.
Il y a aussi énormément d’aspects musicaux dans le jeu avec un amour immodéré pour la violon et la composition musicale. Le jeu est non seulement doté d’une excellente bande son, quoi qu’un brin répétitive, qui s’intègre parfaitement dans le gameplay. On devra parfois sortir et toucher avec la souris des notes reprenant la mélodie principale du jeu.
J’ai d’ailleurs passé pas mal de temps à essayer de cliquer sur les notes dans un timing particulier mais comme When The Past Was Around est bien fait, il évite ce genre d’écueil pour les néophytes en arpège comme moi. On n’aura qu’à cliquer sur n’importe quelle note pour faire avancer la scène et voir se rapprocher Eda soit de son ancien amour soit de son instrument de musique de prédilection à savoir le violon.
La réalisation du jeu est excellente avec de magnifiques dessins et une direction artistique sobre mais qui retranscrit parfaitement les émotions malgré le peu d’animations différentes de nos personnages ou des éléments du décor. Le jeu n’est pourtant pas statique, loin de là. Il y a toujours des bordures qui bougent et qui donnent un sentiment de vie aux décors et aux personnages. Les quelques animations sont belles et sont toujours utiles à l’avancée de l’aventure.
L’amour en déplumage
En matière de contrôles, When The Past Was Around se gère à la souris de façon parfaitement fluide et logique. Au pire, on passe quelques secondes avant de comprendre ce qui nous est demandé et on se fera très vite aux légères difficultés des énigmes. Le jeu est intégralement en français même s’il faut aller chercher la langue un peu loin dans les options. Pour le reste, c’est du tout bon malgré un tout petit souci de résolution qui est facile à régler en allant dans la partie communauté de Steam.
Concernant la difficulté du jeu, on est dans la tranche basse des standards du genre avec un challenge relativement convenable et des énigmes qui ne vous demanderont pas d’y passer 7-8 heures pour se débloquer. La durée de vie varie entre 1h30 pour les spécialistes et 4h pour ceux qui aiment prendre leur temps. Le jeu ne disposant pas encore de sauvegarde sur le Steam Cloud pour le moment, j’ai passé 2h30 pour en voir le bout et encore 30 minutes de plus pour débloquer tous les succès du jeu.
Au final, When The Past Was Around est une belle histoire qui est remarquablement mise en avant par une direction artistique au top et une bande son remarquable. J’ai adoré découvrir l’histoire et essayer de débloquer tous les succès du jeu. On pourra tout juste lui reprocher d’être trop facile et trop court mais vu le prix de vente, je dirais que l’on en a largement assez pour son argent et que le jeu mérite d’être découvert pour ce qu’il est. Une belle fable sur l’acception de soi et sur la dure nécessité d’avancer malgré un traumatisme.