Après un spin off réussi faisant office de préquelle à The New Order, la suite de Wolfenstein revient après plus de trois longues années d'attente. Le temps nécessaire pour rafistoler Blazkowicz et si possible le moteur du jeu qui en avait grandement besoin. Opération réussie? Pas si sur...
Vert Marthe.
Comme vous le savez si vous avez joué aux précédents épisodes, les nazis ont gagné la seconde guerre mondiale et dominent le monde, les Etats-Unis inclus. Ça sera à Blazkowicz et ses amis de jouer les résistants afin de libérer l’Amérique du joug de l'oppresseur menée par la cruelle Frau Engel. Un scénario sans surprise qui nous amènera à traverser le pays de l'oncle Sam histoire de varier les décors mais non les situations. Les blagues sont devenues trop potaches, l'écriture et le fil narratif sont décousus, le tout servi par un doublage exécrable de Patrick Poivey (Bruce Willis) auquel sa voix, pour couronner le tout, ne colle pas au personnage de BJ. C'est dommage. Une bonne histoire de série B avec un FPS qui ne se prend pas au sérieux, ça ne cours plus les rues de nos jours. Difficile de s'attacher aux protagonistes tant ils font tous dans la caricature facile que l'on a trop souvent vu dans les jeux vidéo. Dernier petit bémol, l'esprit Wolfenstein a complètement disparu pour laisser place à un univers qui s'est émancipé rappelant plus à un ersatz de Turning Point Fall of Liberty.
Achtung!
Le principe de Wolfenstein II se résume à un FPS bête et méchant où le but consiste à tirer dans le tas en espérant survivre. Car le jeu est devenu super difficile même dans les niveaux de difficultés inférieurs, ce qui engendre frustration. Au début du jeu on commence avec une barre de vie n'ayant que 50% et c'est peut être les chapitres les plus durs du titre alors que normalement la difficulté doit aller crescendo au fil des missions. Sans compter que les ennemis réapparaissent par centaines tant que le commandant du coin est toujours en vie; et ils sont increvables! Même pour des nazis habillés en simple tee-shirts Hugo Boss, il leurs faut un chargeur complet pour les faire passer de vie à trépas. L'IA si on peut appeler «intelligent» des ennemis qui se ruent sur nous sans se mettre à couvert ne rendent pas les fusillades excitantes. Les phases d'infiltration ne sont pas vraiment obligatoires et ne donnent pas envie de sortir sa hachette tant le level design et la disposition des ennemis ne s'y prête pas. Le jeu en devient d'autant plus redondant malgré la possibilité d'améliorer ses armes en récupérant des pièces dans les niveaux. Heureusement la jouabilité répond parfaitement bien le tout avec une fluidité exemplaire.
Ce n'est pas la réalisation qui va sauver le titre du désastre... Les graphismes ne n'arrachent pas la rétine. Les anciens personnages ont été remodelés en plus moche. Je pense à BJ ou à Set Roth. Les textures sont floues et pauvres en détails. Seuls certains effets pyrotechniques font illusions. Les développeurs de MachineGames n'arrivent toujours pas à mixer correctement un jeu. On a quasiment l'impression que The New Colossus est en simple stéréo sans nuance de spatialisation sonore. Quant à la musique, elle se fait très discrète et reste oubliable. Pour les courageux qui voudront rentabiliser leur jeu, il faudra compter une dizaine d'heures pour en voir le bout avec les quêtes annexes comprises et plus pour ceux qui rechercheront les différents secrets à récupérer.
Les PLUS:
- La jouabilité.
- Aucun ralentissement.
Les MOINS:
- C'est moche.
- Le mixage.
- La VF de BJ.
- Trop frustrant.
- IA déplorable.
- Gameplay répétitif.
- Scénario qui peine à décoller.
Wolfenstein II The New Colossus est une véritable déception. La suite de The New Order fait tout moins bon que ses prédécesseurs à tous les niveaux. L'inspiration semble avoir quitté les développeurs de MachineGames qui nous livrent un épisode plat et sans saveur.