Critique express
Jeu de plateforme qui tient parfois de l'auto-runner mobile, et parfois très technique, Rayman Legends est un jeu plein de fun, de bonne humeur, et de rythme. Outre les (nombreux) niveaux classiques,...
le 13 sept. 2019
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Inconnue par chez nous, la série Xuan Yuan Sword est, avec Sword and Fairy (Chinese Paladin), un des piliers des RPG Chinois depuis les années 90. Ce septième épisode est le dernier en date, le second de la série avec des combats en temps réel, et le premier avec des graphismes à peu près dignes de l’année de sortie. La série fait partie des jeux de style « wuxia », un genre d’histoire basé sur la pratique des arts martiaux dans la Chine antique ou médiévale, souvent avec une bonne dose de mystique ou de mythologie ; vous connaissez peut-être le film Tigre & Dragon (Crouching Tiger Hidden Dragon) qui en est un exemple. Rarement traduits, les jeux de ce style sont très populaires en Chine, mais peu connus par chez nous ; c’est donc une bonne opportunité d’en avoir un aperçu, même si ce titre n’est pas forcément le meilleur représentant du genre.
Les différents épisodes de la série ne se suivent pas, et racontent des mini-histoires à diverses périodes ; celui-ci se déroule au début de notre ère, au moment de l’accession au pouvoir de la dynastie Xin (fondée en l’an 9), qui sera considérée comme des usurpateurs et sera éjectée du pouvoir quelques années plus tard. Le nouvel empereur semble effectuer une purge dans les rangs de la précédente administration ; l’enfant que l’on incarne au début du jeu voit ses parents se faire massacrer sous ses yeux, et se sauve avec sa sœur encore bébé. Devenu adulte, le destin lui fait croiser le meurtrier de ses parents, et il cherchera naturellement à se venger, et à sauver le pays au passage. Le tout n’est pas vraiment facile à suivre, parce que beaucoup de choses ne sont pas expliquées ; j’imagine que le public chinois connait déjà ce qui est évoqué, mais c’est comme si un jeu se passait au moment d’un événement historique purement Français, et n’expliquait rien en partant du principe qu’on a déjà tout appris à l’école. L’univers intègre beaucoup de mystique et mythologie Chinoise, ce qui change un peu de l’équivalent Japonais qu’on commence à connaître un peu ; les motivations des personnages tournent autour de la philosophie mohiste, qui a vraiment existé et était un courant majeur à l’époque, et des manières de la détourner et déformer tout en restant fidèles à ses grandes lignes.
L’objectif de Xuan Yuan Sword 7 est de redonner un corps à sa soeur, dont l’esprit habite temporairement une sorte de marionette grâce à un rituel expliqué par un « roi » enfermé dans une cage magique dans le monde des rêves… Ecoutez, c’est compliqué à résumer, d’autant plus que durant la majorité du jeu le personnage a l’air d’avoir oublié ce qu’il doit faire : on passe notre temps à résoudre des problèmes qui semblent bien peu importants, et on se laisse trimballer d’un point A à un point B sans trop de logique ni d’objectif précis, juste parce qu’un quelconque paysan nous l’a demandé. Point positif, le scénario est raconté avec un bon nombre de cinématiques, par moment plus nombreuses que le gameplay, et d’une qualité plutôt correcte, et permet malgré tout de bien plonger dans l’univers de la Chine antique.
Contrairement à la plupart des titres de la série, qui avaient plus tendance à être des RPG au tour par tour, le gameplay est ici de l’action/RPG extrêmement classique : une frappe rapide, une frappe puissante, un coup spécial, blocage, esquive, rien de bien original même si c’est plutôt bien fait et nerveux. La seule originalité de gameplay est un système de capture d’âmes, avec un piège à déployer au bon moment, pour pouvoir fabriquer ou améliorer des objets et capacités. Le jeu mérite d’ailleurs à peine la dénomination RPG, car les niveaux se contentent d’augmenter la puissance, tandis que les compétences se débloquent avec la progression dans l’histoire, et les améliorations avec le crafting.
En mode normal, le jeu est relativement difficile ; on est loin d’un Dark Souls, il y a des points de sauvegarde réguliers et toujours avant les boss ou les passages difficiles, mais il faudra faire attention aux patterns des boss, esquiver et contre-attaquer au bon moment, et rager contre ceux qui abusent des attaques de zone alors que les esquives n’ont quasiment aucune frame d’invincibilité. Et comme perdre contre un boss génère environ 20 secondes de chargement, je suis assez rapidement passé en mode facile ; malheureusement la différence avec le mode normal est beaucoup trop grande, et il n’y a plus aucun challenge.
Le level design n’est pas vraiment trépidant : on avance dans des couloirs étroits et vides de tout intérêt, entrecoupés d’arènes de combat, et on suit simplement le marqueur d’objectif jusqu’au prochain couloir vide. La carte est parsemée de points de téléportation, qui n’ont globalement aucun intérêt car il n’y a rien à explorer. De temps en temps on entre dans un donjon, qui propose aussi des puzzles ; chose étonnante, au premier puzzle rencontré le jeu propose de le résoudre pour nous avant même de l’avoir commencé, et si on refuse à ce moment-là il ne le re-propose pas. C’est la première fois que je vois ça, et si l’idée est intéressante (permettre de ne pas rester bloqué bêtement), la mise en place laisse vraiment à désirer.
J’ai terminé le jeu en 12 en faisant très peu de quêtes secondaires (qui ne sont de toute façon pas très nombreuses) et sans toucher aux DLC.
Techniquement, le jeu est moyen : pas vraiment moche, avec un cycle jour/nuit et quelques endroits plutôt jolis, mais très flou et avec les détails au minimum, des PNJ qui se ressemblent tous, et beaucoup, beaucoup de chutes de framerate. J’ai également subi quelques bugs lors de la mise en veille et reprise de la console, qui fait parfois planter le jeu. Dans l’ensemble ça n’a pas vraiment les moyens de ses ambitions narratives : ce qui devrait être un grand combat entre deux armées ressemblent à un affrontement entre quelques poignées de paysans.
Côté audio, les doublages sont en chinois avec des textes en français. Les traductions sont très correctes, avec quelques choix étranges mais dans l’ensemble c’est très compréhensible. De temps en temps un doublage ne s’affiche pas, mais c’est plutôt rare.
Xuan Yuan Sword 7 est assez décevant, avec un gameplay basique, un level design nul et un scénario bancal. Seul l’univers fantastique chinois, peu connu par ici, sauve un peu les meubles : si c’était du médiéval-fantastique occidental classique, ce serait une catastrophe.
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il y a 21 heures
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