Un an après son (re-)retrait "définitif" du monde des Yakuza, Kazuma Kiryu revient pour régler les problèmes de son ancien clan affaibli par les évènements du premier épisode.
Une narration réhaussée
Si de prime abord le jeu laissait craindre un embourbement dans les travers de la redite opportuniste, il finit par devenir à peu près ce qu'était Shenmue 2 pour Shenmue 1, c'est à dire visuellement quasi-identique mais supérieur sur pratiquement tous les autres points. La différence ici avec Shenmue 2 est que ce Yakuza 2 n'est pas une suite planifiée à l'avance mais bien un épisode sorti du fait du succès du premier. De ce fait, il y a bien dans le jeu un sentiment de redite des grands évènements qui ont fait le succès du premier mais en beaucoup mieux. L'arène, l'enlèvement, la sortie du QG, le grand combat avant l'heure sur le parvis, etc... Tout ceci donne l'impression que les développeurs ont voulu montrer ce qu'ils auraient voulu faire dans le premier.Pour autant, le scénario du jeu ainsi que ses personnages finissent par gagner, après quelques chapitres, une vraie personnalité propre, donnant au jeu une vraie carrure personnelle faite d'action intense et classe, d'émotion et de rebondissements. Ainsi, avec sa narration puissante, son histoire globalement plus consistante (et plus longue) et sa mise en scène réhaussée (notamment avec des QTE en et hors combats plus nombreux et classieux), Yakuza 2 offre une expérience scénaristique plus fouillée. Pour autant, une expérience ne se limite pas à du technique, ainsi il reste quelque chose dans le premier opus (et comme dans beaucoup d'épisodes alpha) qui demeure inimmitable, un charme plus rustique de découverte inoubliable qui fait de Yakuza 1 un jeu que je considère à égalité du 2.
Une qualité de gameplay décuplée
Au niveau de l'expérience ludique, là encore Yakuza 2 frappe plus fort que son aîné sans révolutionner le gameplay.
Au système de combat ont été ajoutés un nombre important (relativement au contenu du premier épisode) de mouvements qui contribuent à la profondeur de jeu, au spectacle et au dynamisme. La plus grande nouveauté du jeu est la possibilité de se retourner après un coup pour frapper en arrière, chose qui manquait cruellement au premier épisode. Dans un jeu qui vous fait gérer des packs d'ennemis qui vous encerclent, cet ajout est bien entendu primordial. Le deuxième ajout de taille est le petit coup placé après une esquive et qui permet de gérer des adversaires parant beaucoup. Quant aux autres nouveautés, elles contribuent davantage à la variété et au spectacle plutôt qu'à la profondeur de jeu. On trouve ainsi de nouveaux "finishers", combos implaçables sur les boss et un ultime finisseur très puissant qui se déclenche contre les boss.
Le système de caractéristiques est un peu moins creux sur la forme avec des améliorations plus variées mais qui ont peu d'influence sur le jeu.
Au niveau de la fluidité et de la mise en scène, Kazuma se déplace maintenant avec davantage d'agilité et de vitesse. Il sera également soutenu par des gens qu'il a aidé dans la vill et qui lui enverront des armes en plein combat.
Mais comme toujours, un système de combat n'est rien sans ennemis adaptés.
Par rapport au premier épisode, les ennemis sont globalement moins frappés par le syndrome sac de frappe stupide. Ainsi, beaucoup d'ennemis pareront, esquiveront ou utiliseront des techniques d'arts martiaux, de sorte que les subtilités du système de combat seront davantage mis à contribution. Cependant, certains boss que les développeurs ont voulu rendre un peu plus subtils sont des calvaires à battre parce que, malgré tout, Yakuza n'a pas un système de jeu aussi raffiné que Shenmue. La sensation désagréable de taper dans le vide et de voir les limites du jeu se ressent ainsi parfois (certains boss sont pour moi caractéristique de la bêtise vidéoludique) sans gâcher non plus l'expérience de jeu.
Au menu des adversaires bidon, on notera aussi des aberrations comme des portes bloquées par des hommes armés de fauteuils qu'il est quasi impossible de mettre à terre sans se faire frapper. En plus d'être ridicules, ces adversaires constituent une bêtise de développeur heureusement peu présente.
Cependant, malgré les critiques formulées, il faut retenir du système de combat de Yakuza 2 un bon feeling général avec un vrai plaisir de jeu associé à une dificulté SEGA (donc suffisament élevée).
Enfin, au niveau de l'aire de jeu on découvre une deuxième ville (plus petite mais fournie) en plus de la première (quasi identique visuellement) avec davantage d'activités au bilan comme le golf, un jeu vidéo (VP 6 de MA2, inversez et remplacez des lettres pour trouver VF 6 de l'AM2) ou des jeux de société, et un sentiment de plus forte densité de bâtiments visitables.
Yakuza 2 s'impose comme une amélioration sur pratiquement tous les éléments de fond (sauf les graphismes restés identiques) par rapport au premier épisode avec une narration réhaussée, un système de jeu plus subtil et complet ainsi qu'une plus grande consistance narrative. Pour autant, les deux épisodes ont chacun leur personnalité forte malgré un léger côté redite dans les grands évènements du 2 et s'imposent comme des grands jeux de SEGA que je considère qualitativement égaux à titre personnel bien que sans nul doute ce deuxième épisode plaira à davantage de joueurs.