Relégué dans la catégorie des jeux de rôle peu connu du grand public occidental, Ys est une saga de J-RPG lancée dans la fin des années 80's. Le premier volet est sorti en 1987 sur Nec PC-8801, crée par Masaya Hashimoto et Tomoyoshi Miyazaki, le jeu a connu un grand succès au Japon et en Corée du Sud. Malgré sa maigre réputation en occident, il faut savoir que cette licence a eu le plus de jeu et de spin off en son nom, derrière l'éternel Final Fantasy, dont la ligne éditoriale est elle aussi la plus bordélique de tous les temps. À l'occasion de la sortie de Ys Memories of Celceta sur Playstation Vita, revenons sur le portage le plus jouable et plaisant en terme de retrogaming : Ys I&II Chronicles sur PSP.
Respectivement sorti en 1987 et 1988, les deux premiers volets sont des pionniers technologiques dans la playhistoire, ils sont tous deux les premiers à avoir utilisé comme support le CD-Rom pour supporter les graphismes exceptionnels à l'époque, le jeu proposait également des cutscene animés, un doublage en anglais, ainsi qu'une musique plus détaillée et donc plus enclin à laisser s'exprimer la créativité des musiciens. Outre une évolution technologique, Ys est aussi un pionnier du J-RPG au côté de Dragon Quest et Final Fantasy. La différence entre ses deux frères d'armes, la saga crée un sous-genre du jeu de rôle : l'Action Role Playing Game.
La société Falcom ou Nihon Falcom Corporation est une société crée en 1981 par sous-traitance pour Apple au japon. Au moment où la société américaine fait le lancement de son Apple II au pays du soleil levant, la société Falcolm était chargé de la localisation de la machine pour la transposer au marché américain. Une fois le projet fini, Falcom se lance dans le monde vidéoludique comme et seul et continuité logique pour acquérir un Chiffre d'affaire à faire rougir les banquiers. Coup gagnant, il faut savoir que la société vient de fêter dignement son tiers de siècle sans broncher. La société a un atout dans sa manche, son côté quasi-anonyme en occident lui permet de produire des jeux sans impératifs commerciaux ni boursières. Contrairement à la vie de la société Square-enix qui je le rappelle est née d'une fusion entre une société bien portante et une en miette du à une erreur de carrière, Falcom a toujours su éviter les écueils de ce qu'on reproche souvent dans les Final Fantasy.
La philosophie de développement dans ce studio selon les dires du président de la firme aka Toshihiro Kondo, tout doit se centrer sur le gameplay, le reste dépend du système instaurer. Là où la société fait comme 75 % de l'industrie, elle réussit là où d'autre foire à tous les coups : avoir une identité. Ys fait partie de ces jeux qui ne se sont pas sacrifier sur l'autel du conformisme au delà du temps, on le voit sur ces deux premiers volets jusqu'au Memories of Celceta, c'est un J-RPG japonnais qui ne se perd pas dans du merchandising de boobies et de personnages désignés pour dresser les chapiteaux masculins couverts d'un gameplay aseptisé ,quand on joue à ce RPG, on se souvient de son style de jeu et de son univers atypique. Je suppose que si vous êtes arrivés à cette ligne, c'est que vous êtes intéresser un tant soit peu à jouer à un jeu vidéo qui offre quelque chose et que par conséquent, vous êtes loin de la masse qui se berne dans du pré-mâché.
Alors que le RPG est un sujet vaste tant les différents styles pullulent sur notre belle terre bleue, les énumérés seraient un suicide, mais Ys fait augure d'outsider à l'époque. Quand vous incarnez Adol, héros aux cheveux rouge, vous voyez vos ennemis et qui plus est, vous les hachez menu sans remords et sans temps mort. Tout le système de combat est basé sur du percutage de monstre, aucune touche d'action n'est entreprise pour tuer un ennemi, vous jouez juste à l’auto-tamponneuse pour descendre les monstres et leveler comme le dernier des trappeurs. Les ennemis servent à guidés la quête, dans le sens où par exemple comme dans la cave abandonnée dans le premier volet où on peut y accéder dès le début, le changement d'ennemis indiquait un nouvel endroit et donc forcément la ligne directive à suivre auquel cas, s'il nous tuait en un coup c'était indicatif qu'on fait fausse route, à l'image de ce qu'on éprouve dans Dark Souls 2 par exemple.
Ys, c'est aussi une ambiance particulière, un cachet quasi original. S'inspirant de la légende bretonne "Ys", le jeu se passe dans un contexte médiéval en France, mais vu par les Japonais. Notre pays refaçonné par les idéaux japonnais, on a eu Pokemon X&Y l'année dernière qui redessinait le Paris pourri en Paris féerique. Ici nous avons la Bretagne, dont le chara-design des personnages teintés d'esthétique manga qui remplace la gueule atypique de nos bigoudènes chéries, la musique composé par Yūzō Koshiro (Street of Rage) remplace la ferveur des Fest-Noz en un bordel enivrant et frénétique. La gueule de bois du dimanche matin étalé sur le port de Paimpol où l'objectif est de réussir à se lever jusqu'à la boulangerie et manger un Kouign-Amann pour se revigorer. Dans le monde parallèle de la vérité véritable de Ys, l'objectif premier est de piquer des bouquins, sauver une princesse et optionnellement sauver le royaume, classique ? Oui, il suit le schéma classique d'un J-RPG traditionnel, sauf que tout y est implicite, il faut chercher dans tous les recoins et parler à tous les autochtones pour avancer dans ce jeu, il fait par belle à l'exploration où chaque élément bénin peut devenir un indice sur la route à prendre.
Qu'apporte finalement cette version sur PlayStation Portable. Il faut savoir que YS I&II a été ressorti quatre fois en vingt ans, avec changements et améliorations. Cette version est basée sur celle de 2001, la version remaster complète qui a affiné de façon drastique la qualité graphique du jeu en le faisant ressemblé à la touche esthétique des RPG Maker avec de sprites de bonne facture. En démarrant une nouvelle partie, le jeu vous laisse le choix entre deux versions différentes, ce qui fait varier le portrait des PNJ entre la version 2001 ou celle crée pour l'occasion de sa sortie sur PSP. L'OST peut aussi se changer à tout moment pendant la partie entre l'original sorti sur PC-8801, la version de 2001 ou la version remixée de la version PSP. La compilation fait un excellent travail de mémoire, en affinant sa pâte graphique, en adaptant parfaitement la jouabilité du soft sur console portable et en laissant le choix entre la version classique et moderne.
Pendant que nous sommes dans la ferveur des portages idiots et sans grain supplémentaires, cette version fait figure d'exception, il rend ses deux jeux méconnus des Occidentaux accessibles à un plus grand nombre. Reste que pour en profiter pleinement, mieux vaut être enclin à vouloir apprendre quelque pans de l'histoire vidéoludique, posséder quelques notions en anglais ne serait être superflu et bien sûr de ne pas être dérouté par le déroulement non balisé de l'époque.
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