Yuppie psycho : Brian Pasternack arrive pour son premier jour de travail chez Sintracorp, une entreprise très prisée, mais dont personne ne sait grand chose finalement. Pasternack va découvrir l'univers de cette entreprise hors norme, et sa première mission sera aussi effrayante qu'inattendue... Brian devra tout faire pour éviter de se faire... "licencier".
Eh bien il s'agit d'un extraordinaire survival, pour lequel je n'étais pas vraiment prêt. Je dois avouer que durant la première heure le jeu m'a un peu rejeté, car il est abrupt d'entrée, et comme l'employé incarné, on se sent un peu seul lorsqu'on est lancé dedans.
Arrivée dans "l'entreprise", on incarne donc Brian Pasternack, jeune recrue désirant faire de son mieux, auquel on va confier une mission non ordinaire. Ici personne ne sait vraiment sur quoi il travaille, ni la finalité de son boulot. Il faut que chacun se dévoue corps et âme (surtout l'âme) à son travail, peut importe en quoi il consiste. Première violence du jeu : la critique ouverte et crue du monde du travail. Ici on se tue au travail (ou on se fait tuer au travail). Peut importe que des corps jonchent le sol, que des mots soient écrits en lettre de sang sur les murs. L'important est d'être exclusivement au service du travail. Et l'analogie ne s'arrête pas là. Des personnages entiers sont transformés en créatures prêtes à tout pour saigner les employés, au sens propre comme au figuré. Il conviendra souvent de les affronter.
Pour ce faire, on dispose d'un arsenal digne des plus grands jeux d'horreur : un attaché-case. Dedans, des en-cas, des crayons à papier, des feuilles pour la photocopieuse, des cartouches d'encre, et c'est à peut près tout. En face il y aura des vampires, des photocopieuses tueuses, des vigiles-caméras, des mines... Et tout ce monde là cherchera à nous tuer.
Il faudra enquêter au travers les couloirs hantés de salariés courbés sous le poids de leur charge, passer pour un employé modèle auprès du chef qui se promène à cheval, ne pas éveiller les soupçons de ses collègues, et surtout, ne faire confiance à personne.
A l'instar d'un Resident Evil, les sauvegardes seront limitées ici. Il faudra photocopier son âme sur du papier ensorcelé, si on trouve assez d'encre pour recharger les machines. Une certaine pression est donc mise sur le joueur qui devra jauger de son avancement, voir à quel moment il est le plus judicieux d'enregistrer, voir ce qu'on est prêt à refaire ou pas. Les risques seront pris immédiatement après avoir sauvegardé, pour limiter la casse.
A noter que le jeu peut être extrêmement flippant, notamment sur la fin. Un passage m'a littéralement glacé tellement l'ambiance était folle et tendue.
Plusieurs fins sont disponibles. Les deux que j'ai eu n'étaient pas les plus heureuses, mais je m'y replongerai certainement pour explorer les autres possibilités.
Tout en très beau pixel art, le jeu est entrecoupé de cinématiques très jolies, dans le même esprit.
Un jeu qui a un fond incroyable, une critique acerbe de l'entreprise, du monde du travail et du bullshit job.
Un excellent jeu français (cocorico) à faire absolument.