Après Bloodshot, assez raté et exploitant mal les (faibles) capacités de la Megadrive, voici qu'arrive Zero Tolerance.
ZT est un FPS dans la lignée de Wolfenstein 3D, genre qui, sur une 16 bits telle que la Megadrive, n'est pas vraiment à l'aise.
Fucking terrorist !
Tout commence lorsque la station de défense spatiale "Europe 1" (rien à voir avec Arthur) cesse d'émettre.
Vous êtes le soldat machin (oublié son nom), membre d'une unité d'élite qui assiste au briefing. On vous montre ensuite une petite vidéo sympa où on voit des E.T. hostiles en train de faire leur fête aux membres de la station spatiale en question.
Comme un malheur n'arrive jamais seul, le chargement nucléaire de la station part en couille et menace la Terre.
Bref, Chuck Norris étant en vacances, Duke Nukem pas encore né et Sangoku sur Namek, c'est vous qu'on envoie.
Votre mission : buter tous les aliens, remettre la station sur les rails et sauver le monde. Et si vous voyez une blonde à gros nichons, la niquer.
5 personnages !
De toute façon le scénar est juste (encore) un prétexte à la tuerie franche. Donc voyons ça.
Vous avez le choix entre 5 personnages, chacun spécialisé (soi-disant) dans un domaine (combat à mains nues, explosifs, bourrinage). La seule chose qui change entre eux, ce sont leurs armes de base.
J'en choisis un... je lance !
Mange-moi ça !
Bon déjà c'est bizarre, la fenêtre de jeu à proprement parler est petite. Ca m'a rappelé pas mal de Shadowgate-like. Ou Road Rash sur la même console.
Au-dessus de cette fenêtre de jeu, on trouve l'inventaire des armes avec les munitions restantes. Le chiffre à gauche, c'est le nombre d'aliens en vie dans le niveau (l'étage). À droite, votre vitalité (cherchez un screen du jeu, faineants !)
On commence avec peu de munitions mais on en récupère vite sur les cadavres ennemis. Les armes sont assez nombreuses ; on retrouve quelques armes de poing (plus ou moins puissantes et précises), des shotguns, des mitraillettes...
En bas un plan du niveau, qui couvre les quelques dizaines de mètres qui vous entourent. Pour un plan plus large de tout le niveau, mettez en pause.
Bon j'arrête de tergiverser : c'est très beau pour de la Megadrive, malgré l'écran tout petit. Beaucoup plus beau que Bloodshot. Déjà les décors sont de vrais décors, y a même des étoiles sur le plafond et un sol au moins en 4-5 couleurs ! Les ennemis ont forme plus ou moins humaine. Ca reste de la bouillie de pixels mais c'est moins grossier que Bloodshot.
Par moment on a des lampes au plafond... et ça éclaire le sol (oui, ça a l'air con mais c'est super pour l'époque). À d'autres moments on a des fenêtres et on voit l'espace au travers, et une grosse planète qui ressemble à Saturne. Ca donne une impression de cohérence énorme, ça rend le jeu vaste malgré la petite taille des niveaux.
Ca rame assez, et les ennemis avancent par à-coups et assez vite (même chose pour nous). Cela dit on s'y fait vite. Le jeu est très rapide, très nerveux, excellent à ce niveau-là.
La jouabilité aurait pu en pâtir mais étrangement... ce n'est pas le cas. La gestion des tirs étant un peu grossière, on arrive à toucher un alien en le visant très approximativement. Heureusement, vu leur vitesse. On se déplace sans mal, l'inventaire est net et précis...
Étant un FPS old school, impossible de regarder en bas ou en haut bien entendu.
Le jeu est difficile... les ennemis sont très supérieurs en nombre, et vous sautent dessus par dizaines parfois. On meurt facilement, je le dis franchement.
On trouve quand même quelques kits de soin (ouf), très utiles, et respect si vous arrivez à vous en passez.
Et si vous mourez ? Vous sélectionnez un personnage parmi les 4 survivants (le vôtre étant mort) de l'unité de sauvetage, et vous reprenez. Comme un Tortue Ninja sur Nes quoi.
Le jeu se déroule de la manière suivante : vous nettoyez un étage du vaisseau, vous descendez d'un étage et vous recommencez. Une fois le dernier étage nettoyé (bonne chance) bah, vous avez fini le jeu.
De la... stratégie ?
Presque, en effet. Le jeu n'est pas QUE bourrin. Les ennemis ont en effet une IA, pas forcément fantastique mais ils réfléchissent. À partir de là on peut prévoir leurs actions et agir en conséquence ; poser une mine pour nettoyer une partie, par exemple.
Je n'ai pas fini le jeu, mais j'ai noté 3 types d'ennemis différents au niveau skin, sans qu'ils le soient dans leurs aptitudes et comportement.
Cela dit, dans les faits, la technique de tout arroser au shotgun reste efficace, tant qu'on n'a pas plus de 10 ennemis en face et qu'on reste mobile. ZT peut être (assez) subtil comme bourrin, ça dépend pas mal de la manière dont on joue.
Ciel que voilà un bang très sonore !
La musique est... discrète. Nulle quand on l'écoute attentivement pour les besoins du test, mais on n'y fait pas gaffe sinon. Les bruitages sont super pour la console. Déjà parce qu'ils sont forts. On sursaute quand on presse la détente, on stresse quand on entend les coups de feu ennemis, y a même le "zoooouuu" des portes qui s'ouvrent. Bref, l'ambiance sonore est très réussie.
Mais le gros point fort du jeu, c'est le fun. C'est donc beau, rapide, ça a du son qui fait peur, c'est nerveux, voilà. Le fait d'effectuer un bond de 10-12 mètres en arrière dès qu'on se prend une balle contribue pas mal à ça aussi. ^^
Et comble du bonheur, si vous avez un pote qui a lui aussi une Megadrive avec Zero Tolerance (une espèce désormais rare), vous pouvez linker les consoles et jouer à deux en coopératif ! Ouais, un genre de LAN avant l'heure. Une chose que j'ai pu réaliser à l'époque, mais qui de nos jours me semble plus délicat...
En bref :
Graphismes : 9/10
La Megadrive poussée dans ses derniers retranchements, malgré la fenêtre de jeu réduite à la Road Rash.
Jouabilité : 8/10
Nickel !
Bande-son : 8/10
Les bruitages sont fabuleux pour la console. La musique est... bof.
Durée de vie : 9/10
Jeu assez long. Difficulté progressive mais de manière générale assez élevée. À deux, c'est l'éclate totale et on ne s'en lasse jamais !
Conclusion : 8/10
Je suis bonne poire sur ce jeu, la nostalgie jouant pas mal. Mais c'est la référence ultime de la console, voire même des consoles de cette génération, des jeux techniquement supérieurs étant sortis sur SNES (Doom...) mais beaucoup moins jouables et funs.
Le jeu est compatible avec l'émulateur Fusion. Le jeu original est très difficile à trouver de nos jours.