12 albums cultes des années 90

Annotation :

Nirvana a beaucoup été associé au "grunge" (Alice In Chains, Mudhoney, etc.) parce qu'ils étaient non-conventionnels et venaient de Seattle. Mais Nirvana, c'est d'abord une influence punk et Nevermind, c'est encore autre chose. Après Bleach, un album dans lequel Cobain cache ses racines pop, ce sont elles qui le révèlent dans Nevermind. Un des rares groupes dont l'aspect pop fait du bien, transparaissant comme une ironie fondue dans un mélange de punk/noise singulier qui marquera les 90s.

Annotation :

On croyait la dreampop passée de mode, malgré un bon Heaven or Las Vegas des Cocteau Twins, et là arrive My Bloody Valentine, qui non seulement la fait revenir au goût du jour mais encore réalise l'exploit de donner au noise-rock un aspect mélodieux et angélique. C'est un mélange atypique, entre des sonorités rose-bonbon et un fond terriblement bruitiste. Loveless est une perle qui permet sans nul doute de visiter l'ailleurs, de quitter un instant la douloureuse réalité pour une jeunesse déçue.

Annotation :

Dans la même lignée "fusion", mais avec une optique très différente, il y a Rage, avec un premier album éponyme qui envoie. Un mélange hip-hop/funk/métal blindé de pure énergie qui donne envie de sauter, de se bouger, de réagir ! Contrairement aux Red Hot qui oeuvrent uniquement pour la musique, ici, on est engagé, c'est la dénonciation. On accroche ou non aux penchants communistes de RATM, mais leurs critiques, bien que simples, sont souvent efficaces et fondées. Et puis que c'est bon !

Annotation :

Mêler un phrasé hip-hop à une culture rock, c'est aussi ce que fait ce groupe fusion de Los Angeles, qui atteint le rang de groupe mondialement acclamé à travers cet album culte globalement réjouissant. La particularité des Red Hot, influencés par Funkadelic ou encore Sly & The Family Stone, c'est l'aspect funk, l'ambition de transmettre la bonne humeur avec humour (premier album gratifié du fameux "Parental Advisory"). Un des rares groupes qui donnent l'envie aux rockeurs de sortir la basse.

Annotation :

Bien que ce top soit orienté autrement, les années 90 sont une ère favorable pour le hip-hop (The Pharcyde, Notorious BIG, MF Doom, Nas, le Wu-Tang...). Mais ce qui frappe encore plus, c'est que de nombreux groupes de fusion tendent à briser les barrières qui avaient été construites entre les milieux du hip-hop et du rock et qui persistent encore aujourd'hui. Les Beastie Boys offrent, sur fond de jazz-funk groovy, un album prônant la mixité, à la fois extrêmement punk et très hip-hop. Classe.

Annotation :

Je n'ai jamais été fan de Radiohead. Mais force est d'admettre qu'OK Computer est un des albums cultes des 90s et qu'ils ont contribué à inclure toujours un peu plus les expérimentations électroniques dans le rock, en acceptant tout aussi facilement Aphex Twin et DJ Shadow comme influences que Miles Davis ou les Beatles. De plus, les propos, aux allures de Pink Floyd, dénoncent la stagnation politique, le capitalisme, alertent face aux dangers de la technologie. Simple mais parlant et actuel.

Annotation :

The Downward Spiral est probablement l'album de musique industrielle le plus connu, même si The Mind is a Terrible Thing To Taste de Ministry avait déjà fait un pas vers la célébrité. Corrosif, sincère, violent, mais tout en étant une machine à tubes contrairement aux créations des fondateurs de l'indus tels que Throbbing Gristle, l'album de Trent Reznor avait tout pour plaire à une génération d'adolescents énervés, et pas qu'à eux.

Annotation :

Music for the Jilted Generation n'est pas forcément ce qui se fait de mieux dans le milieu big beat/techno hardcore, mais de une ça reste très bon, et deuxièmement il s'impose tout de même comme un classique parce qu'il a le mérite de donner une idée à tous de ce qui se passe dans la rave music, tout un symbole des années 90, de récolter les honneurs et d'intéresser les néophytes à un courant prééminent lors de cette période.

Annotation :

Le deuxième album de Jamiroquai est une véritable réussite, et transmet aux jeunes une autre idée encore de ce qui est "cool". Alors que tout ce qui était disco avait tendance à être ringardisé, Jay Kay et sa bande remettent le funk au goût du jour à l'aide d'une association funk/jazz acide et percutante ainsi que des riffs de basse étonnants de la part de Stuart Zender.

Annotation :

Les années 90, c'est aussi les prémices du trip-hop avec des groupes qui deviennent très populaires tels qu'Archive ou Portishead. C'est pourtant cet album-ci qui est considéré comme le premier album de trip-hop et qui récolte les critiques positives - même si c'est probablement Mezzanine qui, un peu plus tard, rend ce groupe réellement célèbre.

Annotation :

Après l'album qui clôt une section des années 80, voici un album qui préfigure ce qui va se faire dans les années 2000. Le rock simplifié, duo guitare/batterie, des riffs simples et pourtant si particuliers et efficaces... Une sorte de son garage, punk mais maîtrisé et classieux. Jack White s'annonce comme une figure de la musique à venir, frappe un grand coup, avec une touche et une voix qui lui sont propres.

Annotation :

Cet album, qui fait suite à l'excellent Nothing's Shocking, est moins une représentation de ce qu'étaient les années 90 que l'apogée d'un groupe et d'un certain mouvement développé pendant les années 80 qui cherchait à proposer un autre rock que celui, répandu, des hard-rockeurs aux cheveux longs - l'époque durant laquelle "rock alternatif" signifiait réellement quelque chose.