Cover 1981

1981

A revoir avant de confirmer leur place et d'en parler ici :
- La Guerre du feu
- Mad Max 2 : le défi

Mises à jour :
- Evil Dead (entrée, le 28/08/2019)

Liste de

9 films

créée il y a environ 7 ans · modifiée il y a environ 5 ans
Les Aventuriers de l'arche perdue
7.7
1.

Les Aventuriers de l'arche perdue (1981)

Raiders of the Lost Ark

1 h 55 min. Sortie : 16 septembre 1981 (France). Aventure, Action

Film de Steven Spielberg

Omael a mis 10/10.

Annotation :

Un trait rouge tracé sur le parchemin d'une vieille carte, porté par la marche galvanisante de Williams, et ce sont les notions de voyage et d'aventure qui se matérialisent comme jamais à l'écran. Dans une sorte de mise à jour au sens archéologique du terme, Spielberg dépoussière ces images pourtant déjà bien exploitées, et les sublime à ce point qu'elles nous apparaissent alors comme au premier regard, dans leur expression la plus belle, la plus précieuse aussi. Le stetson a un jour été inventé dans l'unique but de coiffer Indy de son feutre, je n'ai pas le moindre doute à ce sujet. Et le cinéma, pour projeter la silhouette de l'aventurier découpée d'ombres dans une montagne au cœur de la jungle. Imprimée dans mes jeunes mirettes, et dans mon cœur, pour toujours. Il faut voir avec quelle élégance racée, quelle intelligence de l'image et quelle intuition géniale le film fait naître la plus inaltérable des magies, à la fois dans l'évocation de mythes aux proportions bibliques (lorsque le héros donne son cours particulier à quelques agents du gouvernement), et dans leur concrétisation réelle dans le récit. Et là, c'est la jubilation : dans la salle des maquettes, le médaillon de Marion s’improvise projecteur et vient éclairer de son rayon la demeure de l'Arche, sous le regard d'Indy, aussi émerveillé que le mien. Ou, tout aussi bien, la plus délicieuse terreur : lorsque ces nymphes féériques à la fin me regardait moi, dans les yeux, se changeant en effroyables anges de la mort. Indy l'avait pourtant dit qu'il me fallait fermer les yeux ! Entre temps, j'avais vu la belle et piquante Marion déposer le plus doux des pansements sur le corps endoloris de son ancien amant. A la fois vaillant, vulnérable, et volontiers désinvolte, Harrison Ford, tout en virilité sensible et charme nonchalant, est mon héros pour toujours. Et le sourire mutin de Karen Allen sous le midi du Caire le plus beau des trésors. L'Arche perdue, certes, mais l’aventureux archéologue repartait finalement aux bras de la 7ème merveille du Monde. Et moi avec l'une des 7 merveilles de mon histoire avec le cinéma.

Blow Out
7.6
2.

Blow Out (1981)

1 h 47 min. Sortie : 17 février 1982 (France). Thriller

Film de Brian De Palma

Omael a mis 10/10.

Annotation :

Atteignant une sorte de plénitude, De Palma semble accomplir ici sa vision du monde et du cinéma, s'affranchit de l'hommage à Hitchcock pour imposer définitivement sa personnalité propre, fusionne Blow-Up et Conversation Secrète en une matière qu'il façonne avec ce talent qui n'appartient qu'à lui. Et nous offre l'un des plus beaux héros de cinéma, et - "de cinéma" - dans tous les sens du terme. S'évertuant désespérément à reconstituer le film d'une séquence, autant pour y figer le sens fuyant que pour en faire le témoignage qui matérialise son intuition paranoïaque, Jack / Travolta est magnifique dans sa quête romanesque de la captation d'un réel insaisissable et manipulé par des instances occultes et inaccessibles. Mais Blow Out est surtout la chronique tragique d'un cri de cinéma, de la malédiction poignante de l'artisan trahit par son art qui, ironiquement, lui donne le pouvoir d’entendre l'imminence d'un drame que personne ne voit, mais le laisse impuissant à empêcher sa concrétisation, l'enfermant dans une boucle de solitude où seuls résonnent les cris de sa bien-aimée.

Excalibur
7.2
3.

Excalibur (1981)

2 h 20 min. Sortie : 27 mai 1981 (France). Aventure, Drame, Fantasy

Film de John Boorman

Omael a mis 10/10.

Annotation :

Éclats d'émeraude, soleil de sang dans un ciel de cendres, fumées et brumes nappant les eaux et les terres, fers et chairs s'étreignant avec passion et violence, Excalibur est un somptueux grimoire relié d'or et d'argent, rempli d'images que Boorman agence comme autant de sublimes tableaux. Ouverture en ombres chinoises sur fond de forêt embrasée, mariage sylvestre dans le clinquant des armures, campagnes boueuses où souffle la misère, forêt maudite aux mille pendus, le cinéaste prend soin d'ajuster son ensorcelante potion, et se joue tout du long d'un l'équilibre fragile entre brutalité et douceur, onirisme magique et réalisme le plus cru. Cette splendeur graphique vient alors enluminer un récit qui condense et synthétise les grands mouvements des mythes arthuriens. Convoitises du pouvoir, désirs charnels, aspiration à la spiritualité et à l'harmonie, tous les enjeux se nouent avec la limpidité du cristal, véhiculés par des figures fortes et truculentes. Arthur, roi humble et humaniste, et Merlin, démiurge malicieux, siègent depuis mon plus jeune âge au panthéon de mes héros de fiction favoris.

La Chèvre
6.7
4.

La Chèvre (1981)

1 h 30 min. Sortie : 9 décembre 1981 (France). Comédie, Aventure, Policier

Film de Francis Veber

Omael a mis 10/10.

Annotation :

La centaine de visionnages ne semble pas corroder ce petit monument personnel qui demeure pour ma part une source intarissable de plaisir. Mieux : avec le temps et la maturité, la patine tendre et chaleureuse qui recouvre cette joyeuse ribambelle de gags agrippe chaque fois plus fort la sensibilité et fait se mêler ce sentiment de douceur à l'humour le plus simple et (donc) le plus dévastateur. Quand survient l'ultime péripétie drolatique qui, gamin, vous faisait rire aux éclats, et qui désormais vous embuent les yeux de larmes chaudes, c'est que les rayons qui émanent de ce film solaire sont aussi magiques que puissants ! Et c'est aussi que Veber a la merveilleuse idée de faire passer le burlesque itinéraire d'un malchanceux bien heureux à travers le regard sceptique d'un dur à cuire profondément rationnel. Si, jeune, on est porté par la franche rigolade qu'inspire cette désopilante piste minée de peaux de banane et par l'optimisme incoercible de Perrin, l'âge fait transfuser l'identification dans le corps de Campana, lui qui était là, dans le film, comme nous, spectateur depuis le départ, attendant sans doute que l'on grandisse, et dont le regard se réchauffe jusqu'à fondre, comme le notre, lors d'un final plein de poésie.

Les Chariots de feu
6.6
5.

Les Chariots de feu (1981)

Chariots of Fire

2 h 05 min. Sortie : 20 mai 1981 (France). Comédie dramatique

Film de Hugh Hudson

Omael a mis 9/10.

Annotation :

Beauté sobre de l'image, élégance raffinée de la reconstitution, élans spirituels qui portent le mouvement des foulées, et lyrisme inaltérable de la symphonie de Vangelis pour lier le tout. Porté aux nues à sa sortie, puis rapidement enterré, ce film demeure pourtant à mes yeux une magnifique chronique humaine et sportive, étoffée de ce qu'il faut d'émulation saine, d'actes de foi et d'aspiration au dépassement de soi pour me la rendre infiniment touchante. Derrière son austérité de surface, il y a tout un brasier de valeurs d'où exhalent l'ivresse exaltante du courage, du refus des préjugés, du respect des croyances et de solidarité entre frères nés d'une passion commune, mais d'idéaux différents.

Le Loup-garou de Londres
7.1
6.

Le Loup-garou de Londres (1981)

An American Werewolf in London

1 h 37 min. Sortie : 4 novembre 1981 (France). Épouvante-Horreur

Film de John Landis

Omael a mis 8/10.

Annotation :

Des landes brumeuses qu'on croirait reprises du Chien des Baskerville, et sur lesquelles l'écho spectral du chant de Bobby Vinton apporte une sorte de décalage décontracté, voilà qui donne le la d'une des plus géniales excursions dans le cinéma fantastique de l'époque. Le film a pour lui de déployer une tonalité délicieusement singulière : angoisse sèche, humour déconcertant et pince-sans-rire, narration légèrement distanciée, douce camaraderie entre morts et vivants, romantisme adolescent virant au tragique. L'équilibre est casse-gueule, mais jamais Landis ne trébuche totalement dans la comédie ou à plein dans l'horreur, trouvant une sorte d'harmonie parfaite qui confère au film le charme étrange d'un cauchemar éveillé, à travers ce chapelet déroutant de situations bizarrement anodines et de personnages plus qu'ordinaires rejoués sous le prisme de l'épouvante et de l'absurde. Anecdote personnelle : (mal ?) heureux hasard des programmations magnétoscopiques, mon premier contact avec ce film (et pendant longtemps, le seul) fut d'avoir les 15 dernières minutes imprimées sur une VHS en préambule à l’inoffensif Triomphe de Babar. Soit pile poil en plein ciné porno avec la bande de victimes zombies et transformation bien spectaculaire du héros en canidé féroce et meurtrier. Mes parents se sont vite aperçus de l'incident. N'empêche, à 8 ans ça fait drôle ! Et si aujourd'hui la cocasserie hallucinée de la scène m'apparaît évidente, à l'époque elle m'était naturellement passée complètement au-dessus de la tête, pour me filer une de mes plus grosses frousses de film.

Scanners
6.7
7.

Scanners (1981)

1 h 43 min. Sortie : 8 avril 1981 (France). Fantastique, Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de David Cronenberg

Omael a mis 8/10.

Annotation :

Avec Chromosome 3, Scanners me semble former une sorte de diptyque fondateur de toute l’œuvre à venir du cinéaste canadien, un vivier qu'il organise en film de genre et dans lequel il ébauche ses idées grouillantes et expérimente sa sensibilité, sublimées dans les quelques joyaux suivants de sa filmographie. Mutations des corps et des esprits, connexion organique avec les machines, pouvoirs maudits de la science, sont autant de thématiques qui se révèleront chères à l'auteur et qu'il sème ici dans le terreau du film de genre. Ambiance clinique, aridité de la réalisation, accents tragiques, images dérangeantes, sont les témoins d'un style en gestation et dont le terme est imminent. Le film est en lui-même un passionnant récit fantastique, traversé de visions proprement cauchemardesques - des statues délabrées au feu d'artifice de chair et de sang -, portant bien les gènes singuliers de son auteur, laissant déjà ce délicieux goût de malaise.

New York 1997
7.2
8.

New York 1997 (1981)

Escape from New York

1 h 39 min. Sortie : 24 juin 1981 (France). Action, Science-fiction

Film de John Carpenter

Omael a mis 8/10.

Annotation :

Carpenter trouve dans ce New York carcéral devenu terre sans loi un terrain de jeu à la mesure de son talent, dont il peut explorer à volonté les méandres avec son sens aigu de l'espace. Et dans Snake Plissken un parfait alter-égo de fiction dont l’œil perçant porte en lui le regard incisif de son auteur. Kurt Russell, bandeau de pirate, marcel noir et treillis, est juste la quintessence de l'anti-héros bad-ass, nourri de son jeu nerveux et rentré, dopé d'un charisme à l'épreuve des flèches, distribuant ses répliques laconiques avec la précision et l'économie d'une mitraillette bientôt à cours de munitions. Cette économie, Carpenter la fait sienne dans la parcimonie et l'intelligence des détails agencés au sein d'un cadre qu'il s'approprie avec sa maestria coutumière : bagnoles rouillées, matelas pourris jonchant le sol humide, graffitis maquillant d'anciens bureaux d'affaires, sous-sols caverneux où l'on semble remonter jusqu'au temps des barbares... et c'est tout un monde jusqu'alors inédit au cinéma qu'il fait naître hors champ. Brillant !

Evil Dead
7
9.

Evil Dead (1981)

The Evil Dead

1 h 25 min. Sortie : 24 août 1983 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Sam Raimi

Omael a mis 8/10.

Annotation :

En équilibre sur deux fils hyper-ténus - scénario atrophié d'un côté, budget rachitique de l'autre - Sam Raimi déboule à tout rompre sur son train fantôme de fortune, se souciant peu de la précarité de ses rails en carton. L'entreprise est joyeusement inconsciente, et en même temps bien consciente de sa frivolité. Démente et lucide donc. Détournant ses entraves en forces centrifuges, le film devient un tourbillon dévastateur, un fascinant balais de gesticulations, un cauchemar délicieusement festif. C'est le système D érigé en art, extirpant ce film d'horreur bariolé de la série Z à laquelle ses moyens précaires le destinait pourtant, pour lui faire atteindre l'inclassable. Inventif en diable, aussi plein qu'il est fauché, le rythme grisé par l'envie d'enchaîner sur la péripétie qui suit, de passer à l'idée d'après, toujours plus macabre, géniale et folle, Evil Dead est une tentative généreuse qui brave tous les écueils de sa condition rudimentaire, en préférant à la prétention de réussir le plaisir de tout essayer. Les effets de son charme démoniaque sont là : la sincère sympathie que je lui portais s'est progressivement muée en une franche affection.

Omael

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