2013: mon top musique

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Le nom du groupe parle pour lui-même. 4 longs formats, 4 pépites. Tomorrow’s Harvest s’inscrit certes dans la droite lignée des précédents, il parvient à atteindre une intensité émotionnelle et une durée de vie assez surprenante. En effet, malgré l’engouement des fans et la promo à la Daft Punk, j’étais plutôt sceptique sur ce retour : et si les BoC ne nous resservaient qu’un mauvais réchauffé ? Eh bien non. L’ambiance, exceptionnelle, presque indescriptible, juste vivable, est toujours intacte. A la fois froid et chaud, triste et beau, nostalgique et optimiste, TH ne déçoit pas. L’empreinte sonore organique, autant futuriste que vintage, ne peut que provoquer une trique énorme. L’aspect autiste des compositions, si emballant, les interludes relativement courtes, enchanteresses, l’atmosphère grise, si atypique, sont toujours présents. Mais un certain aspect plus franc, plus direct, que j’essaierais vulgairement à appeler plus « pop », se fait voir. Les compositions nous parviennent de manière plus naturelle, plus immédiate, et l’émotion mélodique semble apprivoisée. Les morceaux géniaux, exceptionnels et grandioses sont en grand nombre. La quantité de moments épiques qu’il me reste à vivre en compagnie de TH sera, je l’espère, encore massivement importante. Car cette musique est définitivement hors du temps, de par sa quantité d’émotions différentes qu'elle parvient à procurer. Et en cela, elle s’adapte, se transforme, tout en restant si simple. Et merde, c'est magique. A vivre, c’est passionnant, c’est vivant, c’est extraterrestre.

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Oulala attention, chef d'oeuvre ! Unique. L'écoute ne peut être répété un nombre de fois incalculables à la suite parce que ça reste un peu éprouvant, de par ses structures souvent inexistantes ou du moins éphémères. Mais, putain, quelle magie. Une rencontre improbable entre la "modernité" et la "tradition", entre "l'occident" et "l'orient" (je mets les termes entre guillemets car ils sont chacun à la fois lourd de sens et ambigus dans les manières multiples dont on les utilise), où vocoder, synthétiseurs, field recording, se croisent aux roucoulements d'oiseaux, buzuq et autres instruments traditionnels aux caractères mystiques. Ponctué de magnifiques chants (modifiés) en arabes quand les morceaux ne sont pas uniquement instrumentaux, l'album n'hésite pas à étirer ses plages narratives sur de longs moments contemplatifs distordus, aidé par un travail sonore des plus denses et réussis. Album à vocation quasi-philosophique, à appréhender dans toute sa complexité et ses détails (ses inspirations de L'océan des océans ; le nom des titres écrit en langage sms arabe ; etc), sur la durée. Entre ésotérisme et hypnose, armé d'une dimension électronique profonde qui laisse entrevoir des futurs tout aussi magiques (Yudaghdegh Al-Ra3Ey Wala Al-Ghanam, avec sa boucle minimaliste hors du temps de l'album, en dessine les contours), l'album fût pour moi une véritable révélation.

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Guitares abrasives, deux voix exceptionnelles, sens de la composition, de la chanson, de la structure mélodique hors-normes, pour, au final, un grand disque. C'est du pépite sur pépite. Chaque titres marque l'auditeur de son sceau. Folk-noise, rock-psyché, rock-de-barbus, entre pop et expérimentations, entre explosions d'une ampleur magistrale et émotion sentimentale à faire chialer un bloc de roc. Une sensibilité impressionnante, un jeu entre les contraires parfaitement maîtrisés, et, putain, à peine la lecture finit, une seule envie, recommencer. Mais lentement, sûrement, c'est un voyage. Peut-être un 9, à suivre.

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On tient là un album de très, très haut niveau. Horror Inc., qu'on connait peut-être plus sous le pseudonyme d'Akufen, propose un disque de House travaillé jusqu'aux os, qu'on pourrait vulgairement situer entre la micro-house d'un Ricardo Villalobos (qui se trouve d'ailleurs sur le même label, Perlon) et le downtempo nu-jazz d'un Saint-Germain (avec une certaine liberté en plus dans les influences jazz). Le tout armé d'un soucis de l'ingéniosité hors du commun pour ce qui est du déploiement de motifs musicaux, et d'un travail sur l'assemblage de sample à peu près monstrueux. Les morceaux s'articulent de manière on ne peut plus fluide, le tout parait équilibré au possible, et, au final, un peu comme sur le Holden, chacune des pistes est et raconte une histoire bien précise, bien que tout se suive (d'ailleurs, souvent, l'album parait mixé tant le début d'une piste reprends la fin de la précédente). La douceur de l'ensemble, même quand les accents House sont largement prédominants, permet à l'artiste d'apparaître ici comme un maître, un virtuose minutieux, presque génie, un peu comme peut l'être un DJ Sprinkles, dont l'aspect deep se retrouve d'ailleurs largement sur ce Briefly Eternal. Les solos ou passages jazz, autant que les couches sonores ultra-travaillées, procureront à l'auditeur plusieurs dizaines d'orgasmes. L'écoute est sans cesse nouvelle et renouvelée, tant l'ensemble, précis, dense et riche, propose de sons à découvrir, percevoir et sentir.

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La musique de Nicolas Jaar (jusque-là auteur d'un des -ou sinon le- meilleur-s album-s de ces dernières années), une fois accouplée avec la "touche Harrington", se fond dans un rendu hybride très intéressant. La couleur typique de l'électronique Jaarienne s'agrémente d'un côté acoustique, sans jamais ni tomber dans le rock psychédélique ni dans une minimale de bas-niveau, mais dans un entre-deux bien précis, fruit de deux musicalités qui cohabitent parfaitement, en osmose. C'est cette couleur-là, qu'elle s'étire sur 11 minutes ou prennent des allures plus "pop" sur 3minutes, qui marque avant tout à l'écoute du disque. La composition, ludique, voluptueuse, est assez facile d'accès, puisant ses inspirations dans divers genres dansants tels que la musique groove, funk ou jazz, bien que l'ensemble dépasse tout cela de très loin, en s'installant dans une sorte d'espace atmosphérique dont Jaar a le secret. Très réussi, même si un peu en-deçà de Space is Only Noise.

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Oula, on touche là un album de techno de très, très haut niveau. Indescriptible, il faut l'écouter pour le vivre et le percevoir. Pour tout amateur de techno sombre et organique, puissante et destructrice, qui ne fait pas de compromis: vous serez servis. On touche ici des sommets, on vient titiller les meilleurs Monolake, on fait honneur à sa maison (Stroboscopic Artefacts, rentré chez les leaders de la galaxie techno, même si un peu avare en LP -mais la qualité est là; Lucy; Xhin; et ce Dadub), on atteint un nihilisme musical qu'on pensait -à tort- déjà connaître. Le jeu sur l'espace, sur les textures, sur les beats, tout cela est monstrueux, colossal, horrifiant, terrifiant, mais terriblement profond. Infini. L'album est quasi mutant, hybride, très dense, on y passe des accalmies les plus stressantes aux agressivités les plus dévastatrices. A écouter seul, une nuit pluvieuse, au casque, fort.

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Une techno folle, psychédélique parfois, puissante, ambitieuse sans trop de prétention, car définitivement marquée par un talent de génie. C'est libre, mental, imprévisible, ça s'apprivoise sur la longueur mais se vit sur l'instant, un album comme on en voit peu. Les genres traversés sont nombreux, mais c'est fait toujours avec respect, force et caractère. Un album monstrueux, au sens premier du terme, hybride, aérien parfois, expérimental souvent, toujours surprenant et, surtout, toujours très fort. Chaque morceau est une histoire, un déploiement dingue, pour former au final un ensemble avant-tout marqué par une empreinte et une esthétique sonore unique. Très, très, très bon, à écouter et réécouter.

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Fayçal fait du Fayçal, mais il le fait particulièrement bien. C'est peut-être même son meilleur disque (les 2 premiers sont tous deux excellents). Tout d'abord, son flow, parfois trop linéaire pour tenir la longueur sur un format album, sait ici se faire quelquefois plus varié, moins essoufflé, et parvient ainsi à ne plus lasser. Le beatmaking est lui aussi globalement de bonne facture, avec même certains samples très très bons. Les textes, points forts du rappeur, possèdent toujours un niveau très élevé. La richesse lexicale et la maîtrise de la langue sont impressionnantes. Que les textes soient à but réflexif ou nostalgique, ils retourneront aisément le cerveau de l'auditeur. Ils s'apprivoisent, se vivent et se comprennent sur la longueur, entre rimes riches et références culturelles toujours bienvenues. Fayçal domine le monde du rap de loin, de manière très humble, toujours plein d'humilité. Des instrus classiques, un flow d'apparences lassant, mais un univers hors norme, des textes impressionnants, au service, au final, d'un album loin d'être commun. Fort. A noter, les featurings sont tous très bons.

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La musique de Julia Holter dégage un charme fou. Elle est un peu indescriptible, tant elle sautille sur divers tableaux qui paraissent parfois inconciliables, mais, finalement, elle s'appréhende à l'écoute de manière très évidente. Elle déploie une pop d'avant-guarde, exigeante tout en étant accessible, d'une douceur chaude et fantomatique tout ce qu'il y a de plus chic. Ça sent à plein nez la capitale vide qui se réincarne le soir, dans les chaumières jazzy bobo-intello, même si l'imagerie est multiple. Multiple, car desservie par une musicienne touche-à-tout, chantonnant de sa plus belle voix aussi bien sur des expérimentations contemplatives que sur des morceaux jazzy ou des ballades pop. Surprenant, intéressant, à écouter de nombreuses fois. Se recueillir dans la complexité de ce disque, pourtant si avenant, est un plaisir qu'on ne peut que recommander.

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Le shoegaze si atypique de MBV est toujours en forme, toujours présent, mais aussi, malheureusement ou non, un peu toujours le même. L'album est un peu coincé dans l'époque de ses prédécesseurs, il n'y a pas vraiment de prise de risque. C'est vrai. Mais, merde, tant pis. C'est quand même génial, tout ça, ces guitares pleines de reverbs, ces mélodies cachées, dissimulées derrière des murs de sons terriblement ravageurs et emplis d'émotions multiples. En territoire connu, peut-être, et encore, c'est une suite plus qu'une copie (et ce largement), mais quel territoire... L'album monte en puissance sur la fin avec des morceaux vraiment excellents, que je réécoute régulièrement. Très bon.

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Album très attendu, qui fait le buzz un peu partout depuis sa sortie. Niveau com ils n'y vont pas de mains mortes, le barbu est partout. Ca en devient limite relou, en interview le mec est 15 fois plus chiant qu'au mic et souvent la com est HS. Mais, osef. L'album ? Réussi. Des gros, gros, gros titres. Le Sevranais importe via Therapy le rap de Chicago, filon peu usé en France (Booba, mais bon, il est plus qu'inégal depuis un bail). Les instrus c'est du trap pur, souvent c'est lourd, les gimmicks sont malgré tout parfois un peu répétitif (c'est du au fait qu'elles proviennent à 100 % de Therapy... Il leur fait confiance, c'est bien, Kaaris/Th forment un bon duo, mais ils feraient mieux de varier un peu les influences quitte à s'ouvrir àde nouveaux défis). Kaaris ne fait même pas du mongol rap, mais du freestyle, constamment. Mais putain, qu'est ce que ses freestyles sont dingues. Les punchlines fusent, le flow arrivent à se caler sur le beat aisément, varie parfois (même si c'est pas du tout le point fort de l'album), et le mec a un sale charisme. Les thèmes sont pas variés, mais les manières de les exploiter si. On est globalement à un niveau au-dessus par rapport à Z.E.R.O, Kaaris a même un peu essayé d'évoluer (utilisation de l'autotune, parfois bien -Pas de Remède-, parfois nulle à chier -Or Noir). Pas de feat, si ce n'est Booba, pour un titre plus que décevant, où ce dernier ne fait qu'un refrain horrible (dommage, vraiment, leurs 2 précédents feats étaient plus que marquants). Quelque fois, il est survolté (deuxième couplet de Je Bibi, Bizon, Bouchon de Liège, Tu Me Connais), quelque fois y'a vraiment pénurie de punchline, et vu que c'est le principal attrait de sa musique, ça tombe un peu à plat (je pense à Paradis ou Enfer par exemple, où Kaaris s'essaie même à faire un grossier point sur la société sous fond d'un clavier horrible). Le reste, ça oscille entre le très bon, le bon mais vite lassant, et le un peu moins bon. Mais c'est quand même très haut, souvent. Le rappeur a quelques fois des soucis sur le refrain (répétition d'une phrase ou d'un gimmick suffis une ou deux fois, à la longue c'est un peu relou, sauf quand c'est vraiment drôle -Dès le Départ). Un très bon album, je mets un gros 7 et pas 8 pour les quelques titres foirés et le fait que je suis pas sûr qu'il tienne sur la longueur. Ah oui, et : l'album est satanique, c le mal.

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Globalement, par cette bande son, Mogwai se réinvente, ou du moins essaie de proposer quelque chose d'un peu neuf. J'ai pas maté la série et ça ne m'intéresse absolument pas dans l'immédiat, mais en tout cas ces titres-là sont vraiment, pour une bonne majorité, géniaux, et forme un ensemble dont on ne peut prendre qu'un grand plaisir à ressentir, une fois, deux fois, trois fois, et plus encore. Les titres s'y font plus courts, ce qui permet au groupe de développer un nouveau travail sur le développement des motifs et sur le suspens, l'ampleur, qu'ils donnent à leurs morceaux. La tension est palpable, la nervosité aussi turbulente que fébrile, et les jeux sur les ambiances, les images, et le ressenti, est toujours aussi fort. Oppressant, répétitif, limite ambient, l'album triture le temps jusqu'à le ralentir, de manière aussi sensible qu'hypnotique. Les cordes et autres pianos jouent un rôle magnifique dans les compositions. Grande réussite.