2014 - Les livres lus [Liste Commentée]

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Bien plus accessible au niveau de l'écriture mais moins complexe et profond que la trilogie du Seigneur des Anneaux, il serait réducteur de n'en voir qu'un livre pour enfants.
En effet, Tolkien tire de cette histoire du pur merveilleux complètement intemporel et transgénérationnel. Un classique.

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Via un récit très personnel, Fatima Mernissi nous entraîne vers des réflexions sur l'ethnocentrisme occidental, l'islam, la culture orientale et l'égalité homme/femme. Quelle différence existe-t-il entre le harem des sultans et celui occidental, dématérialisé mais dont la violence symbolique fait encore des victimes?
Passionnant et enrichissant.

Á compléter avec une lecture de "Beauté Fatale", de Mona Chollet, disponible gratuitement et légalement ici http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149

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Indispensable pour qui souhaite comprendre la manière dont le racisme a été utilisé (toujours le cas à l'heure actuelle) à des fins féministes et pro-LGBT.
Très accessible, clair et précis, pour en finir avec un historique idéaliste du féminisme.

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Si la romance se révèle bien trop sucrée pour mes goûts, Warm Bodies est d'une originalité et d'un charme indéniables. Dommage que le potentiel très sombre du background soit aussi vite évacué.
L'écriture est fluide et agréable, ça se lit vite et avec plaisir.

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Récit de la vie ordinaire de stalkers, personnes récupérant les "déchets" d'une race extraterrestre supérieure après leur bref passage sur Terre.
Aucune information ou presque n'est donnée sur ces voyageurs venus d'ailleurs et la Zone, où opèrent les stalkers, demeurera un mystère tout au long du livre.
C'est là la grande force de ce "pique-nique" des frères Strougatski, s'intéresser au quotidien d'hommes et de femmes très ordinaires en laissant le lecteur se faire sa propre représentation de leur environnement à travers de brèves descriptions.
Il m'a malheureusement manqué l'émotion en lisant ce classique de la SF.

Préface magnifique d'Ursula K. Le Guin.

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Voyage initiatique qui se mue progressivement en choc des civilisations.
Difficile de comprendre où veut réellement nous amener Ben Bova dans cette nouvelle basique et peu originale. Sans être mauvaise, l'écriture n'arrive pas à sauver un récit déjà bien plat.

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Dans la droite lignée du précédent, c'est-à-dire une plongée une collectivité territoriale où ses dirigeants ont plus à cœur de brasser du vent et de se faire payer leurs divers frais par le contribuable plutôt qu'à s'investir pleinement dans leur travail.
On y retrouve les mêmes situations aberrantes, les mêmes personnages consternants, le tout parsemé de sarcasmes et de punchlines mordantes.

Il s'agit toujours d'un témoignage défouloir qui divertit plus qu'il n'analyse. Si Zoé Shepard est dans son bon droit et sa plume plutôt sympathique, elle finit par dégager quelque chose de profondément antipathique.
Elle sait tout mais préfère rester et faire son beurre littéraire en crachant continuellement sur ses collègues qui, même si certains se révèlent être des poids constants, demeurent en définitive bien inoffensifs.

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Paola Tabet, ethnologue, étudie et met en lumière les échanges économico-sexuels entre les hommes et les femmes présents dans de nombreuses sociétés.
Pourquoi la sexualité des femmes est définie comme un service contre lequel les hommes doivent apporter une compensation financière et/ou matériel?
Pourquoi ce refus fait aux femmes de pouvoir définir et jouir de leur propre sexualité sans risquer de se faire frapper du sceau de prostituée à la moindre déviation des normes établies?

- Un résumé du livre en question: http://www.crepegeorgette.com/2014/04/07/paola-tabet-grande-arnaque-sexualite-femmes-echange-economico-sexuel/
- Á lire en complément: Le Prisme de la Prostitution, de Gail Pheterson (2001).

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Une cinquantaine de pages pour comprendre les bases du communisme et jeter à la poubelle certaines idées reçues sur ce mouvement politique à vocation révolutionnaire.
Qu'est-ce qu'un bourgeois? Un prolétaire? Ce que l'idée de collectivité est concrètement?

Simple à lire et rendu très facile d'accès grâce à l'ajout de multiples notes et d'une introduction détaillée qui permettent de parfaitement saisir le contexte historique, politique et économique à la sortie de cette œuvre majeure.

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Livre qui ne m'a pas tellement fait changer d'avis sur l'écrivaine qu'est Despentes. Du punk forcené, immature et assez caricatural, à l'écriture plate malgré quelques punchlines sympathiques.

Mais il est rare de voir quelqu'un proposer une description de la pauvreté et des hôpitaux psychiatriques de manière aussi cru, sans le moindre misérabilisme et avec une certaine justesse.

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Des adolescents pris dans une guerre dont personne ne connaît l'origine ni les opposants et qui les changera à jamais.
L'histoire est vue mille fois mais Meg Rosoff parvient à y insuffler du réalisme et à esquisser des personnages crédibles aux relations fortes et sensibles, sans aseptisation ni enjolivement.

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Á peine trente pages pour sentir sa gorge déjà se serrer d'émotions face à la mélancolie et la fatalité se dégageant de la vie ordinairement amère de Paul Sneijder, comme le lot de chacun-e d'entre nous.
C'est après un tragique et rarissime accident d'ascenseur que le narrateur entamera son introspection qui le poussera à prendre des décisions en apparences futiles mais lourdes de conséquences.

C'est la délicatesse et l'attention portées aux petits détails, ce sont les pointes d'humour noir et même d'humour tout court qui font de ce livre original une œuvre forte et singulière.

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Dans cet essai, Virginia Woolf revient principalement sur les conditions matériels et sociales qui font la difficulté des femmes à accéder à l'écriture et à la reconnaissance littéraire. De ces données naissent une écriture masculine et et une autre féminine que l'égalité totale des genres permettra de dépasser.

Dommage que l'auteure ne développe pas davantage cette dernière notion. On en reste donc sur une impression mi-essentialiste, mi-analyse des classes sociales et sexuelles faute de contenu.
Sans être particulièrement sensible à la plume de Woolf, certains passages sont stylistiquement sublimes.

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Une première moitié où Solanas s'amuse à inverser les places dévolus aux hommes et aux femmes dans ce qui résume mot pour mot la production psychanalyste, grande misogyne devant l'Éternel.
La suite est un brûlot anarcha-féministe mâtiné de série Z à la fois pertinent, drôle et réjouissant.
Dommage que l'ensemble soit aussi cis-centré.

Disponible intégralement dans le lien suivant ==> http://1libertaire.free.fr/fem-scum.html

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Biographie de la gymnaste roumaine Nadia Comaneci qui mélange fiction, échanges rapportés avec l'auteure et reconstitution historique.

La forme originale et impeccablement découpée fait oublier l'aspect brouillon de l’œuvre qui, au-delà de sa volonté de percer (très partiellement) le mystère de cette petite communiste qui ne souriait jamais, livre des réflexions pertinentes sur l'opposition Est/Ouest et l'appropriation violente et misogyne du corps des femmes à des fins politiques ainsi qu'une passionnante partie sur la dictature de Ceaușescu.

Un peu surestimé à sa sortie, le livre de Lola Lafon parvient toutefois à remuer des choses et à donner un nouveau souffle à la biographie.

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Comment le "mythe de la beauté" fut inventé et utilisé en réponse aux avancées des droits des femmes et à leur émancipation en investissant le moindre aspect de leur vie, leur corps et leur esprit.

Malgré certaines comparaisons que l'auteure semble peiner à justifier et des métaphores un peu à côté de la plaque, Naomi Wolf livre un essai percutant et d'une grande richesse (le chapitre "Work" est définitivement un must-read) sur une réalité souvent niée et pourtant d'une grande violence banalisée.

Seuls regrets, l'exclusion à la fois implicite et explicite des lesbiennes de la classe sociale "femme" tout en leur conférant une position sociale quasi-équivalente à celle des hommes. Ainsi que ces passages particulièrement agaçants et superficiels en terme d'analyse politique sur la manière dont le mythe de la beauté empêche des relations (amoureuses et sexuelles) sereines entre les hommes et les femmes.

Annotation :

Le livre trouve toute sa force dans la description particulièrement odieuse et cruelle des relations entre les personnages, qui ne virent jamais à l'antipathique, plutôt que son véritable sujet, à savoir le refoulement d'un traumatisme.
Le récit ne maintient pas suffisamment de tension et d'intérêt pour ce dernier et se précipite dans ses vingt dernières pages malgré l'émotion provoquée et un sens certain de l'écriture.