#2014 - Mini-chroniques#

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En un sens Souchon et Voulzy sont énervants. Trop lisses, trop mielleux. Et en même temps, je dois leur reconnaître des albums vraiment superbes (Ultra moderne solitude pour l’un, Caché derrière pour l’autre). C’est donc moitié curieux, moitié craintif que je décide d’écouter cet album fabriqué à quatre mains et surtout à deux voix. Première impression, ce n’est pas un très bon album. Certains morceaux fonctionnent (« Il roule ») mais d’autres s’avèrent assez horripilants (« Derrière les mots » argh !). Il se révèle être malgré tout une excellent bande son pour accompagner ce soleil matinal qui fait fondre lentement le givre sur les sapins que je contemple depuis ma fenêtre. En fait, voilà ; c’est un album à écouter dehors, dans un pré, en de paresseuses postures.

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Difficile pour moi de chroniquer un album de Neil Young. Parce que je lui pardonne tout. J’admire tellement sa discographie, si difficile à cerner, faite de tellement de hauts, de bas, de chemins de traverse mais toujours sincère. Storytone appartient à ces albums atypiques du Loner parce que quasi entièrement enregistré avec un orchestre philarmonique ou avec un Big Band. Alors bien sûr ça plait ou ça ne plait pas. Dans mon cas ? Euh avis plutôt négatif mon capitaine. Les thèmes sont toujours les mêmes, l’amour et l’environnement. Universel et intemporel. Rien à redire. Par contre c’est un peu trop sirupeux, ça fait Disney… mais quand même cette voix toujours parfaite! Ces dix premiers titres me laissant donc perplexe, je me suis tourné vers la version deluxe qui offre ces mêmes chansons mais en version acoustique. Même désappointement. Les chansons sont jolies dans leur plus simple appareille. Mais Neil Young a fait mieux, beaucoup mieux.

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J’ignorais que Jackson Browne chantait encore. Pour tout dire, j’ignorais même qu’il était encore vivant. Je l’avais quelque peu enfermé en 1974, année de son superbe Late for the sky. Je ne regrette pas d’avoir dépoussiéré Jackson Browne, Standing in the breach s’écoute bien. Pas trop clinquant, pas trop tourné vers le passé. Mais un je ne sais quoi d’oubliable, d’un peu lisse.

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Pop féminine rétro. Parfois à la limite du kitch mais pas désagréable.

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Alors que les medias nous gonflent à chaque nouvel album de Johnny Hallyday, jamais inspiré, toujours convenu comme n’importe quelle variétoche, un homme reste dans l’ombre sans s’en plaindre, comme si là était sa place. Je veux parler d’Hubert-Félix Thiéfaine. Voilà 40 ans que le jurassien se balade aux lisières, ni mainstream, ni underground, exigeant mais toujours accessible. Avec ce 17e album studio, Thiéfaine est fidèle à lui-même, poète mi-gothique mi-surréaliste. Mais beaucoup plus sombre depuis Supplément de mensonges. Et oppressant. Et beau paradoxalement. Le clown n’est plus, ou désillusionné, ou simplement lucide. Une claque.

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Avi Buffalo nous sert une pop mélodique loin d’être dégoulinante comme de la soupe tout en multipliant les instruments et les effets. Exercice périlleux, rarement réussi. Ici ça l’est. 10 vignettes sans réelles fausses notes et mêmes parfois drôlement chouettes (« Memories of you », « Can’t be too responsible »

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J’aime beaucoup Bernard Lavilliers. Et pourtant sur le papier, cet Acoustique ne me tentait que moyennement. Encore un artiste en manque d’inspiration qui sous couvert de reprises en acoustique nous sort un énième best of me suis-je dit. C’était jugé un peu vite et surtout oublié que Bernard Lavilliers n’est pas fait de ce bois-là. De « Saint-Etienne » à « Melody tempo harmony » s’égrainent quatorze morceaux la plupart du temps magnifiquement réinterprétés, avec un son ample qui remet au goût des jours des morceaux qui résonnent toujours avec l’actualité (« Les mains d’or » pour n’en citer qu’un). On peut juste regretter que quelques morceaux ne se dressent pas à la hauteur des originaux (« Traffic »). A noter quelques beaux duos, avec Oxmo Puccino et Catherine Ringer notamment.

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Certes ces gars-là ont pas inventé le fil à couper l’beurre. Et ça fait un bail qu’ils nous pondent la même chanson. Encore et toujours. Mais avouons que ça reste diaboliquement bon. Oublions le côté trop conventionnel (pour ne pas dire formaté) et tapons du pied.

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Tout le monde connaît mieux Yusuf Islam (enfin Yusuf tout court maintenant, pas peur d’une stigmatisation imbécile j’imagine) sous le nom de Cat Stevens. Converti à l’islam depuis longtemps maintenant, le célèbre folkeux des seventies a changé de nom mais pas de voix. Ah cette voix… C’est toujours un plaisir de la retrouver, si douce et enchanteresse. Pour ce qui est de la musique, on est toujours dans la même veine avec un accent blues plus marqué cependant (notamment sur les quelques reprises qui ponctuent cet album). C’est plutôt agréable à écouter mais quand on aime Cat Stevens difficile d’être véritablement charmé par Yusuf Islam. Si celui-ci a trouvé son chemin mystique, celui musical, sans être plein d’épines n’est pas pavé d’autant de diamants qu’auparavant. Dommage.

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Ok. Essayons de passer outre le fait que c’est un album du mec le plus antipathique qui soit (j’exagère y a pire, à commencer par Zaz et toute sa clique). Et concentrons-nous sur la musique. Eh bien c’est moins dégueu qu’on aurait pu si attendre. Ça a même un côté rétro au charme suranné qui n’est pas pour me déplaire. On est parfois à la limite du ridicule mais l’élégance de ces petites vignettes pop contrebalance et l’album possède un vrai équilibre. Le seul vrai problème : 12 chansons qui se ressemblent trop pour vraiment marquer. On écoute, on trouve ça sympa et… on oublie.

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L’ex-moitié des Girls continue son chemin en solo avec ce deuxième album. Le premier était à dominante romantique et m’avait plutôt charmé. Celui-ci est plus country, rock, voire gospel. Retour à l’Amérique traditionnelle. Le problème c’est que dans ce style, tout a été dit cent fois, parfois pour le pire mais aussi parfois pour le meilleur (Johnny Cash, Gram Parsons) et que Christopher Owens a du mal à vraiment s’affirmer dans ce registre. Rien de bien original. C’est plaisant mais assez ennuyant. (Et cette pochette !!! Peut-être du second degré mais j’en suis même pas sûr…)

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Adam est bien le fils de. Aucun doute là-dessus. Suffit que le bonhomme pose sa voix sur l’ouverture « Song of me and you » pour être frappé par la ressemblance avec celle de papa. C’en est même troublant sur certains morceaux car en plus le fils folk dans la même catégorie, à savoir les douces ballades épurées avec guitare acoustique et chœurs féminins. Si Like en man en 2012 m’avait un peu laissé sur ma faim, We go home semble mieux tailler pour qu’Adam se fasse un prénom. On l’a d’ailleurs entendu dans l’émission Alive sur France Inter, preuve que le succès n’est plus si loin.

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Album folk orienté pop mais sans être trop sucré ou clinquant, Greylag délivre neuf chansons qui sentent bon les grands espaces américains, les feux de camps dans les nuits froides d’un désert désolé. Avec un tapis d’étoiles au-dessus pour rendre la scène plus romantique. A la fois rêches et plus lisses dans la production, elles font penser parfois à Band of Horses. Et même si je ne suis pas fan de ces derniers, c’est un vrai compliment.

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Ayant beaucoup apprécié son premier album, sans être absolument fan, il me hâtait de prêter une nouvelle fois l’oreille aux chansons de Ben Howard. Une chose frappe d’emblée : pour la plupart des morceaux, Ben a troqué sa guitare acoustique pour une électrique. Ce qui noircit le propos et alourdit l’ambiance. C’est carrément moins guilleret qu’Every Kingdom. Est-ce que c’est mieux ? Difficile à dire. Certains chansons, longues et lourdes, font leur effet ("End of the affair", ressemblant étrangement à du Damien Rice), d’autres passent sans qu’on se retourne. On oscille donc entre monotonie et beauté pure. Attendons les pluies froides et venteuses de fin d’année pour faire ressortir tout le spleen qu’on sent contenu dans ces dix mélodies. Et alors ma note grimpera peut être.

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A ranger entre le If on a winter’s night de Sting et le Birds on wire de Dom La Nena et Rosemary Standley. Et c’est à compliment. Cela dit, ce serait le moins bon des trois car trop classique…

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C’est beau, cotonneux, hors du temps. Mais qu’est-ce que c’est ennuyant.

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Etant un grand amateur de Murat et du Delano Orchestra, cette collaboration était, sur le papier, des plus alléchantes et promettait des horizons américains pour les textes du barde auvergnat. Les promesses sont tenues. Certains morceaux sont très bons, l’ambiance générale envoutante. Bien sûr, ce n’est pas du niveau de Mustango, l’album est un peu long et parfois répétitifs mais dans l’ensemble c’est un bon cru. « J’ai fréquenté la beauté, je n’en ai rien gardé » chante-t-il. Pas sûr.

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Depuis La Salle des pas perdus en 2001, la sœur de Benjamin Biolay a tracé son chemin. Chemin que je n’ai absolument pas suivi, ayant trouvé ce premier album sympa sans plus. Et malgré sa discrétion, voilà que je tombe sur ce quatrième et nouvel album. Alors écoutons : le style est toujours assez proche de celui du frangin, bien que celui-ci ne soit ici présent que pour un duo, mais cela fonctionne moins bien car sa voix n’attrape pas aussi bien l’oreille. On est toujours dans l’héritage d’une Françoise Hardy (dont elle reprend « Mon amie la rose »), d’une chanson française de qualité mais qui ne transcende pas. Avouons que si cet album est agréable à écouter, il s’oubliera bien vite.

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S’il est impossible de suivre toutes les sorties discographiques de Bonnie Prince Billy, l’écoute d’un nouvel album est toujours un agréable moment. C’est toujours chouette. Et c’est le cas ici avec cet album compose en grande partie avec des réinterprétions de Wolfroy goes to town (2011). Cela dit, le grand malheur de sa carrière et d’avoir sorti un chef d’œuvre comme premier album solo (I see a darkness en 1999) et que force est de constater que la comparaison ne tient pas ici, sur cet album comme sur les précédents.

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Pas 100% convaincant mais 100% captivant.

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De Marianne Faithfull, je ne connais que Broken English, sublime album de 1979. C’est donc un bon de 35 ans en avant que je fais avec ce Give my love to London. La voix est toujours aussi belle, encore plus éraillée mais toujours sensuelle. De la chanson titre à la reprise de Leonard Cohen, « Going home », elle nous distille une poignée de chansons tantôt douces, tantôt tristes ou rageuses, toujours tendues. Pas de quoi en être marqué pendant des semaines, certains morceaux sont beaux sans être transcendants, mais assez pour avoir quelques frissons la nuit tombante, seul dans sa chambre.

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Baxter Dury continue son petit bonhomme de chemin, avec cet album à la pop relax qui invite à ne rien faire, si ce n’est profiter de ce soleil d’automne qui fait du rab. Avec ce flegme si caractéristique d’un certain esprit british, Dury nous chante d’un ton détaché dix petites chansons, guillerettes mais faussement joyeuses. C’est cours et bien ciselé. Ce n’est pas de ces albums inoubliables mais disons-le quand même : it’s a pleasure.

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Certes Feu! Chatterton produit une musique un peu maniérée, sous un certain côté irritante. Mais leur côté dandy anachronique révèle aussi une plume des plus subtiles et une musique, qui sans être novatrice, n’en est pas moins plaisante. Peut-être que l’écoute d’un album entier serait un peu fatigante mais pas d’ennui le temps de cet ep. Un groupe qui a de l’avenir.

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C’est norvégien sur fond islandais. Mais attention c’est gorgé de soleil et même reggae sur plusieurs titres ! Et c’est par un des membres de Kings of Convenience. Alors même si ça casse pas la baraque, c’est chaudement recommandé.