2015--Mini/Chroniques--2015

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Bon. Autant le dire tout de suite, je ne suis pas du tout objectif envers Jack Simard. D’abord parce qu’il habite à 20km de chez toi (oui ça joue), parce que je l’ai vu en concert alors qu’il débutait à peine, tout seul avec sa gratte et aussi parce qu’il est rudement sympa.
Discrètement mais sereinement, il poursuit son chemin avec ce 5e album. Après s’être accompagné de 2 musiciens sur son précédent opus, Jack a fait appel cette fois à un presque big band avec pas moins de 9 musiciens. La musique s’en trouve étoffée, la production nettement améliorée et le style changé forcément. Moins centrée sur la guitare, plus jazz, elle est plus mouvante ; il faut s’y habituer, on y perd le côté mecquichantedanstachambrejustepourtoi.
Côté paroles, c’est toujours la même verve, le même talent pour jouer avec les mots, toujours un peu désabusé, un peu cynique mais au final toujours dans la joie et sans complaisance. Pas du bruit pour rien quoi !
Alors c’est sûr, c’est pas encore avec cet album que Jack va truster les charts. Mais je dis tant mieux !

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Grand admirateur du folk auvergnat de St. Augustine, je commençais à m'impatienter à propos d'un éventuel successeur à Soldiers. Sauf que quelque chose m'avait échappé entre-temps. Ce quelque chose tient en ce que St. Augustine est devenu Pain-Noir, que Molière a détrôné Shakespeare. Et que de successeur il n'y aura peut-être pas. Enfin si, cet album en est en quelque sorte le cousin, plutôt que le petit frère.
Il faut dire que l'ombre de St. Augustine plane encore pesamment sur la musique de Pain-Noir. On reconnaît facilement ce jeu de guitare et surtout cette voix. Cette voix si particulière, qui me charmait tant, sonne étrangement en français. Il faut s'y habituer. S'habituer. C'est bien le terme tant je n'accroche pas d'emblée à cet album alors que les ingrédients qui font que j'adore St. Augustine ne sont pas si éloignés de la recette ici présente. Est-ce seulement dû à la langue, aux textes? Je ne sais. Pourtant, je sens que ce que Pain-Noir propose est pas mal du tout (en témoigne "Les sablières" ou "Jamais l'or ne dure" en duo avec Mina Tindle). Mais... il falloir laisser le temps faire son affaire. Cela dit, c'est prometteur et justement intéressant car déroutant.
[Question: Pain-Noir a-t-il enterré St. Augustine à jamais?]

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Une écoute parfois fastidieuse (comment peut-on comparer sa voix à celle de Kate Bush???), des chansons qui se ressemblent un peu toutes mais au final un joli arc en ciel pour illuminer cette journée grise et pluvieuse.

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Sur le principe, je dis oui. Ressusciter dans un simple piano-voix des chanteurs français un peu oubliés, ça peut être un bon exercice de style. Le choix des auteurs retenus est d'ailleurs intéressante: Allain Leprest, Pierre Vassiliu, et même Mano Solo (et d'autres que je n'ai pas reconnu). Oui mais voilà Cyril Mokaiesh est un interprète très très limité qui ne parvient pas à faire passer une once d'émotion dans ces chansons qui par sa faute se ressemblent un peu toutes. L'ennui n'est alors jamais loin.

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Je n'ai pas écouté d'album de Sanseverino depuis Exactement en 2008. Mais là le concept m'a fait tendre l'oreille. Sanseverino réinterprète le roman d'Henri Charrière, Papillon (à l'origine du film avec Steve McQueen et Dustin Hoffmann), qui raconte sa propre histoire: envoyé au bagne à Cayenne à perpétuité pour un meutre qu'il n'aurait pas commis, il s'évada quelques années plus tard après de multiples tentatives. L'histoire colle parfaitement avec le style de Sanseverino (qui reste toujours le même). Si l'album est un peu répétitif sur le long, c'est souvent drôle, parfois un peu tendre ("Nénette"), parfois un peu trash ("La jambe de bois"). Et surtout ça swing!

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Ouille, ça pique...

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Le début est sympathique et puis elles m’ont tout simplement perdu en cours de route. On est loin de la féerie de leur premier album.

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Nouvelle session nostalgie du lycée avec Les Cowboys Fringants. Je les croyais un peu disparus de la circulation… eh bien non ! C’est toujours un plaisir de retrouver ce mélange de musique un peu festive accompagnés de textes plus sombres et souvent engagés (ou drôles, cf. « Marine marchande »). La recette fonctionne toujours sur des titres comme « Les vers de terre » et « Pizza galaxie ». Mais le plaisir des retrouvailles n’enlève pas le sentiment, à la fin de l’écoute, qu’Octobre n’est pas au niveau de Break Syndical ou de La Grand Messe. De bonnes chansons… mais qui laissent plus froid qu’auparavant. Je crois que la production y est pour quelque chose. À moins que ce soit moi qui vieillisse…

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Au fond, je suis sûr d'aimer Beach House, mais quel ennui...

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Je m’étonne toujours de la sortie d’un nouvel album de Jamait. La presse n’en fait pas grand cas et le bonhomme poursuit son chemin sans grand fracas. En même temps ne cesse de se poser la question de savoir si Yves retrouvera jamais l’éclat de son premier album. Car si De Verre en Vers est un album que je chéris particulièrement, et que Le Coquelicot était une bonne suite, depuis quelque chose s’est envolé et la magie n’opère plus vraiment. Pourtant le plaisir est toujours là, surtout celui de retrouver sa voix éraillée, ses engagements militants mais les chansons ne touchent plus comme avant. Et c’est triste. Et pourtant par moment, je suis saisi par la justesse des mots, comme sur « Le bleu », clin d’œil à une chanson de Renaud que j’aime particulièrement…
[En fait en y réfléchissant, je crois que c’est toute la musique française à accordéon et guitare acoustique qui a pris un coup dans la gueule depuis quelques années, quand je repense aux derniers albums de La Rue Kétanou, Les Ogres de Barback ou Tournée Générale, je me dis que mes années lycées sont bien loin.]

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Cette voix putain… Peu de voix de chanteuses actuelles me font cet effet. C’est dit. Reste les chansons.
La production est signée Taylor Kirk de Timber Timbre (ouh l’alléchante collaboration) et ça s’entend dès « Above my head ». Une (très) bonne chose donc. Reste les chansons.
Le single « Where to start » très sympathique, quelques morceaux moins significatifs en début d’album puis une deuxième partie plus accrocheuse (« Let me go », « Good man ») qui malheureusement s’essouffle sur la fin. Lou Doillon n’est pas une grande songwriter, c’est sûr et certaines chansons manquent un peu de relief. Mais on aurait tort de se focaliser sur ce point car Lay Low, c’est surtout une ambiance. Un ensemble mid-tempo, un peu crépusculaire mais pas sombre, parfait pour les soirs calmes de cet automne qui commence à se prendre pour l’hiver. Un truc vraiment différent des autres chanteuses françaises de sa génération.
Alors oui la claque de Places est retombée, je ne m’enthousiasmerai pas de la même façon pour Lay Low mais Lou Doillon trace son sillon et ça s’est cool.

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Encore déçu par le (très) mauvais The Weight of Your Love, j'avais un peu sorti Editors de ma caboche. Et pourtant qu'est-ce que j'aime leurs premiers albums! C'est donc surpris, et ne sachant pas trop à quoi m'attendre, que j'ai prêté mon oreille à ce nouvel opus.
"No harm" ouvre de fort belle manière, de manière un peu inquiétante aussi (cela dit, je viens juste de regarder un épisode des Revenants, ça doit jouer). Pour le reste, je ne sais trop quoi en penser. On ne peut être que dubitatifs devant des morceaux tels que "Salvation", "Life is a fear" ou "Our love". Back to the eighties (coucou Depeche Mode). Aie. J'aimerais bien savoir aussi où sont passées les guitares?! (aaah ces synthès et violons de pacotille...). A part le premier titre, aucune chanson ne m'a réellement plu.
Moins pire que son prédecesseur, In Dream est bien construit mais la plupart des chansons demeurent donc décevantes. Consolons-nous en nous disant qu'il nous restera toujours la voix de Tom Smith.

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The Delano Orchestra, et plus généralement le label Kutu folk, sont pour moi une vraie source de joie musicale. Alors quand Alexandre "Delano" Rochon fait une escapade solo, j'en suis. Eau porte bien son nom, et malheureusement je ne l'écoute pas à la bonne saison (l'été lui aurait mieux sied). Ca ne gache pas totalement le plaisir (un peu quand même) car les bonnes chansons s'écoutent par tous les temps. Elles ne sont pas ici toutes excellentes (parfois cela ressemble à l'album solo d'Adrien Gallo mais je vous rassure c'est rare) mais leur délicatesse et leurs timides expérimentations sont souvent appréciables. Porté par "Pénélope" ou "L'herbe", Eau est un album court mais intense qui vous garde en apnée tout le temps de son écoute (ok, c'est pas très subtil...)

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J’ai découvert Kyle Eastwood lors d’un concert gratuit au Nancy Jazz Pulsations. Y avait pas grand monde. Y avait une bonne ambiance. Ça m’avait franchement botté ; c’était à l’époque de Métropolitain. Depuis, je suis l’évolution discographique du fils de, sans être fan, mais avec intérêt. Forcément, la basse (ou contrebasse), son instrument, joue toujours le premier rôle mais en prenant soin de laisser de l’espace aux autres instruments du quintet. L’album est dans la veine des précédents : élégant, mélodique, avec un swing tranquille, creusant un peu plus un style caractéristique avec un côté un peu plus free par moments. J’ai lu quelque part que cet album était un hommage au hard bop des années 50/60. C’est vrai que cela s’entend. D’où des compos peut-être moins contemporaines qui ne me font pas retrouver l’alchimie qui m’avait transporté sur Métropolitain. J’aurais aimé faire grimper la note mais je n’ai pas été toujours très réceptif. Cela étant, la reprise de « Dolphin dance », la réinterprétation du superbe « Letters from Iwo Jima » (qu’il avait composé pour le film du même nom) et quelques parties par-ci par-là font de Timepieces un album tout à fait agréable.

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Noah Gundersen est un mec discret, un de ces folkeux aussi peu démonstratif que précieux. De ces artistes aux chansons-pansements.
Comme son nom l’indique, ce nouvel album est plutôt sombre. « Slow dancer » donne le ton, l’air est électrique, tandis qu’« Halo » enfonce son poing rageur. Le calme se fait alors. La plénitude de « Selfish art » déteint sur les chansons suivantes (très joli « I need a woman ») avant de laisser de plus en plus de place au silence (Gundersen semble chanter de moins en moins fort au fur et à mesure des chansons avant d’exploser sur « Heartbreaker »).
Ici, pas de grandes chansons comme on dit, non juste quelques morceaux sans suffisance suffisamment subtiles pour séduire.
« Sometime / Making songs for a living / Feels like living to make songs » chante-t-il. Qu’ajouter à cela?

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Je ne suis pas toujours tendre avec David Gilmour. Mais le fait est que les trois premières notes de guitare de l’introductif « 5 am » m’ont irradié de bien-être. Bon dieu ce son ! Viens ensuite ce fameux morceau basé sur ce cher jingle SNCF. Bon, je n’arrive pas encore à juger si c’est une petite faute de goût ou une monstruosité. Passons. Les chansons suivantes sont là pour le faire oublier. La plupart sont un peu trop convenues pour réellement marquer mais elles ont toutes un petit truc pour garder le fil (un piano étonnant ici, un solo de saxo là). Sinon, il y a le solo plus rageur de « In any tongue » mais la chanson est plutôt moyenne et le solo déjà vu. Par contre « Faces of stone », « A boat lies waiting » sont plus intéressantes car moins floydiennes. Ok « Today » est horrible mais « And then » termine gentiment le boulot.
En conclusion : un album moyen donc (au vu de mon souvenir, en dessous de On an Island) mais pas honteux, avec quelques bons moments pour qui sait les entendre…

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En général, le folk féminin me procure assez peu d’émotions. Allez savoir pourquoi (j’espère que quelqu’une me fera bientôt démentir). Cela étant, ça me donne plus envie encore de leur laisser de la place dans mes oreilles. Après Flo Morrissey et Jessica Pratt, voici donc Samantha Crain. Pas charmé au début, je me suis laissé peu à peu happé par un album pas vilain du tout. Alors bon, c’est pas encore aujourd’hui que je vais crier au génie mais pour tous ceux qui aime ce country-folk américain, enraciné mais pas nian-nian, laissez-vous tenter…

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Que dire? Mac DeMarco fait du Mac DeMarco. C'est loin d'être fantastique mais ça serait mentir de dire que c'est pas cool. 7 donc.

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Depuis The Rip Tide en 2011, j’avais un peu oublié Beirut. Et pourtant j’attendais son retour sans le savoir. C’est donc avec délice que je tends mes oreilles vers ce nouvel album. La voix est toujours aussi chaude, les orchestrations caractéristiques du style Beirut. Ok. Bien bien. Mais rapidement on sent le doute poindre. C’est pas un peu sage tout ça ? Le bonhomme a perdu l’étincelle en route non ? Les premières chansons sont sympathiques mais la lassitude pointe le bout de son nez en deuxième partie d’album (et pourtant celui-ci est court !). Enfin, rien d’alarmant, non plus. C’est agréable et ça réchauffe toujours autant le cœur. Mais le déception est (presque) grande… (à réécouter à froid, avec la déception en moins, pour peut-être mieux juger).

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Je n’ai jamais été spécialement fan des Innocents. Mais merde, qui sait mieux qu’eux trousser des mélodies pop aussi charmantes au sein de la chanson française ? C’est tellement évident sur « Les philharmonies martiennes » qui ouvre cet album du retour (16 ans après !) L’album n’est pas génial de bout en bout (quelques chansons passent sans qu’on se retourne, d’autres se ressemblent un peu trop) mais sur la terrasse humide, il vaut tous les soleils absents. C’est classe, c’est fin (au contraire de nombreux groupes qui chaussent les gros sabots pour se faire remarquer), ça s’écoute sans faim.
[Pochette en référence à Harry Nilsson et à son album Nilsson Schmilsson me semble-t-il. Une chanson est d’ailleurs baptisée de son nom.]

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Extrêmement dubitatif....

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Titre d’album plutôt joli par un chanteur que je ne connaissais absolument pas. La première chanson, chantée à capella, nous renvoi directement à Dominique A. Phrasé assez similaire, Poétique voisine. Heureusement l’impression s’estompe petit à petit même si l’ombre de l’aîné se promène toujours dans les parages (c’en est troublant sur « Effacer la mer » et « A pas lents », même les titres pourraient être du Dominique A !)
Rien d’exceptionnel dans ces chansons mais parfois quelques passages qui brillent par leur éclat (le saxo un peu free à la fin de « Et nous encore vivants », les cordes par-ci par-là, les chœurs féminins sur « Exilés »). C’est parfois étonnant si on sait tendre l’oreille. Car le risque est là ; que les chansons nous effleurent simplement sans nous accrocher. Minimum de concentration donc. Alors l’ambiance nous prend (« Apaisement » et son piano étrange). Et pourtant, au final, une sensation mi-figue mi-raisin. Des bonnes choses (surtout au niveau musical) mais pas pleinement convaincu, ni par le chant, ni par les paroles.

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Il y a en France quelques pépites cachées dans les sous-bois, qui ne se portent à nos oreilles que par la curiosité, non grâce à une quelconque renommée. Reza fait partie de ceux-là. Je croyais cet album folk, il est finalement assez pop. Le juste mélange tu vois. De même pour la prod’ : c’est parfois finement orchestrée mais il y a encore des senteurs artisanales. Ce n’est pas au niveau d’un St Augustine mais franchement ça serait dommage de ne pas lui laisser sa chance. « My blue scar » m’a notamment séduite mais toutes sont charmantes, avec une réserve sur la reprise de Bashung, « La nuit je mens » qui est pas mal mais bon l’originale….

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Life is people, en 2012, avait ranimé la flamme d’un auteur qui s’était envolé après deux albums confidentiels au début des seventies. Presse unanime et tout le tintouin. Et pas pour rien. J’ai découvert Life is people récemment et c’est vrai que c’est beau comme un rayon sur le bitume après l’orage, pétrichor compris. Who is the sender enfonce-t-il le clou ? Affirmatif mon général. D’une douceur éclatante, d’une fragilité solide, à l’image des sublimes « How little », « Underneath the sun ». On frôle parfois la dévotion béate mais ça n’en est que plus touchant. Un album qui donne envie de croire. En quoi me demanderez-vous. Va savoir !

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Aujourd’hui, découverte de Jay-Jay Johanson. Pas un jeune premier – déjà son 10e album je crois, depuis 1996. Sorte de fusion entre une pop mélancolique et un trip hop tranquille. Pas vilain du tout. Une voix qui caresse pour une musique ambivalente qui souffle aussi bien le chaud que le froid. Un album élégant qui cherche (et trouve) la lumière sur « I love him so » et d’autres, notamment le beau final ; « Celebrate the wonders ».

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Parfois un moment, un endroit, une circonstance, vous font aimer un album sans que vous y soyez préparé. Alors aucune résistance n’est possible.
Imaginez un petit chalet en bois dans les Alpes suisses, sous la neige, un soir de février, à 1500m d’altitude. Vos meilleurs amis, autour d’une table, à partager la bouteille de goutte en riant des plus beaux gadingues de la journée. Et soudain, une voix de sirène, de fée des sommets. Le charme opère et vous êtes envouté. My one and only thrill. Le moment parfait.
Depuis, je n’ai pas écouté les albums suivants de Melody Gardot. Peur que le charme n’opère plus. Mais Currancy of man est là, devant moi et c’est déjà trop tard…. « It gonna come » et « Preacherman » ont tôt fait de me rassurer. Cette voix, ce mélange de pop/jazz/rythm&blues, cette classe incroyable, emplissent l’espace de la nuit et poussent même les grillons sous ma fenêtre à assurer les chœurs (si si). Et voilà, on est embarqué pour le voyage jusqu’à « Once I was loved », tout émerveillé d’avoir écouté cet album dans une sorte de parenthèse temporelle. Melody Gardot n’en fait jamais trop, n’est jamais dans la démonstration, et pour ça elle fait vraiment partie des plus belles voix féminines contemporaines…

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L’âge d’or. On pense forcément au grand Léo. Et on a raison ; Cali ici ne s’en cache pas, il se veut dans cet album une sorte de petit frère de Ferré, ou plutôt de camarade anar’. Le talent en moins. Enfin n‘exagérons pas, même si je n’ai jamais aimé Cali (bien que je reconnaisse des qualités à l’Amour parfait), ce nouvel album n’est pas mauvais en soi. Si le single « La vie quoi » pique un peu, certaines chansons, bien souvent nostalgiques, ont leur charme (« Camarade », « Coco » avec sa fille est mignonne de naïveté). Malgré tout, il est vrai que l’écoute finie, il reste en oreille comme un goût de raté, d’un ensemble un peu lisse. Mais je ne serai pas trop critique avec un mec qui chante, dans « Le grand chemin », une des chansons sympas de l'album : « Chéri, c'était à la sortie du concert de Bruce, il nous en a fait lui du bien... »

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Je ne sais pas si c’est l’urgence de la vieillesse, la peur de mourir avant d’avoir pu tout dire, qui impose à Neil Young ce rythme discographique effréné. Le loner sera bientôt plus dur à suivre que Bonnie ‘Prince’ Billy.
Enième concept album, The Monsanto Years, s’attaque, comme son nom l’indique, au géant des biotechnologies agricoles, en gros au leader mondial du pesticide et expérimentateur OGM. Connaissant l’éternelle fibre écolo du bonhomme, cela n’a rien d’étonnant. On se remémorera notamment la chanson « Be the rain » de l’album Greendale, en 2002, auquel ce dernier ressemble d’ailleurs un peu.
Accompagné du groupe Promise of the Real, Neil Young déploie un univers country-rock plutôt offensif, avec quelques salves bien cradingues. Bon, ne nous voilons pas la face, cet album est encore un album moyen (meilleur que Storytone mais pas au niveau de Psychedelic Pill), certainement composé et enregistré à la va-vite. Mais comme dans chaque album moyen de Neil Young, il y a toujours quelques très bonnes chansons (« Big box », « A Rock Star Bucks A Coffee Shop ») et, de toute façon, à qui viendrait l’idée de critiquer Neil Youg, franchement ?! Et puis un album engagé en 2015, cela devient une rareté, alors saluons le geste.

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Je passe aujourd’hui la ligne bleue des Vosges qui me sert d’horizon pour tendre une oreille aux chansons de l’Alsacien Thomas Schoeffler Jr. Premier constat : on se croirait plus au Far west ou dans le bayou que sur les coteaux viticoles, avec le Mississippi en lieu et place du Rhin. C’est folk, c’est country même, voire blues parfois. C’est primitif, un peu râpeux, vitaminé aussi. Rien d’exceptionnel bien sûr mais une preuve qu’il y a des types de musique intemporels et que même joué par un Français, ça peut avoir de la gueule.

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Trenet, c’est sympa, ça a son charme, le côté rétro toussa toussa. Dans son répertoire, on trouve même quelques chansons très bien ficelées. Ici la voix de Biolay en magnifie certaines. A contrario certaines perdent un peu de leur charme d’antan (« Le temps des cerises » par exemple).
« Revoir Paris » nous fait entrer dans cet album très jazz de manière élégante (on est loin de Zaz). Fiszman et Benarrosh font le bouleau avec classe – un poil trop rigide peut-être, ça aurait tendance à manquer de swing et de fantaisie. Un peu déçu aussi que « Vous qui passez sans me voir », cette superbe chanson, ne soit reprise qu’instrumentalement. Sinon l’entreprise est plutôt réussie quoiqu’imparfaite (un poil ennuyeuse). Au final, un album agréable pour (re)découvrir le « Fou chantant ». (En plus Biolay a eu la bonté de nous épargner une énième version de « Douce France », ouf !)