2016 • THE BERGERIE

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Avec son monument d’orchestration et de contemplation, Alejandro G. Iñárritu a enfin propulsé Leonardo DiCaprio dans une galaxie olympienne, qui l’attendait depuis des années déjà.

Millimétré et pourtant obstinément instinctif et sauvage, The Revenant est un film qui a survolé l’année en dégageant une essence monolithique, l’étiquetant immédiatement comme une oeuvre hors compétition.

Il suffit de faire pause à n’importe quel instant pour le constater: la beauté de la création n'y connaît aucune limite.

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The Neon Demon est le nouveau chef-d’œuvre de Nicolas Winding Refn; un cinéaste surdoué, contemplatif, intelligent, en pleine possession de ses moyens pour nous proposer son cocktail qu'il sublime: une esthétique soucieuse de sa beauté, une musique emballante et des scènes ingénieuses.

Avec son film majeur sur la mode, NWR propose un cinéma inspiré et inspirant où les extrêmes se rencontrent, et leur collision n’est que beauté enivrante! 2016 s’en souviendra, et nous aussi.

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L’année écoulée a marqué le retour en grande pompe de Park Chan-Wook avec son sublime Mademoiselle, qui nous a comblés.

Le cinéaste sud-coréen y conte l’amour impossible de deux jeunes femmes en proie aux vices et aux mensonges qui manipulent leurs vies. Une fresque romantique totale, éprise par sa caméra virevoltante et son duo d’actrices, muses de ses spectateurs.

Plus qu’un film, un coup de cœur monumental qui nous rappelle tout simplement pourquoi nous aimons tant le cinéma.

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Bang bang! Quentin Tarantino conclut sa colossale trilogie de la vengeance par un ultime volet dingue, instantanément culte.

Avec des dialogues toujours plus riches, drôles et marquants, le réalisateur nous invite à un festival long de trois heures de son propre cinéma.

Réunion délicieuse de ses comédiens fétiches, The Hateful Eight est aussi un film de maturité, mais avec des gueules, de la crasse et de la baston. Alléluia.

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Cinéaste le plus talentueux de sa génération, Denis Villeneuve nous a offert en 2016 un premier essai magistral dans le registre de la science-fiction.

Avec Arrival, le réalisateur canadien parle du temps, du langage et de l’amour avec en toile de fond une rencontre existentielle avec des extra-terrestres.

Plus qu’une œuvre de science-fiction, une véritable expérience cinématographique conjuguée à une vraie vision de cinéaste.

Chapeau bas, monsieur Villeneuve.

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Doux comme les flocons de neige qui en exorcisent le trauma dans ses dernières secondes, Room est une adaptation millésimée du roman poignant d’Emma Donoghue, elle-même ici à l’écriture.

Porté par l’irréprochable Brie Larson dans le rôle de Ma, mère courage en ruines, le film délivre une relecture à fleur de peau du mythe de la caverne de Platon, avec un Jacob Tremblay haut comme trois pommes, mais déjà fabuleux.

Le sublime danse avec l’insoutenable, les astres se figent, et pourtant, tout commence.

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Nous sommes fiers de l’écrire: la pépite indépendante de l’année est un film d’amitié entre un naufragé sur une île déserte - interprété par Paul Dano - et un cadavre mélomane péteur, ici Daniel Radcliffe, tout bonnement fantastique.

Fougueusement rythmé par les compositions a cappella ensoleillées et enivrantes de Robert McDowell et Andy Hull, Swiss Army Man ne donne pas seulement le sourire à travers le comique de son existence; il est aussi la source merveilleuse du plus candide des émerveillements.

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Lauréat de la Caméra d'Or au Festival de Cannes, le premier film d'Houda Benyamina transpire le cinéma.

Grâce à une mise en scène qui brise les frontières et des actrices pétillantes, Divines est une palette d'émotions d'une beauté indéniable.

Loin d'être une énième prise de conscience de la vie en banlieue, cette histoire s’arrache pour ce qu'elle défend, à savoir une décomplexion sans égal dans la vague actuelle du cinéma français.

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Oscar du Meilleur Film en 2016, Spotlight est un film certes académique, mais avant tout intense et lourd d’histoire(s), portant sur le thème délicat des abus sur mineurs commis par des prêtres et étouffés par des cadres éminents de l’Église Catholique à
Boston.

Incarnée par un casting cinq étoiles, une équipe de reporters d'investigation y traverse les sombres nébuleuses du doute, de la peine et du secret dans une enquête haletante, aux airs d’hommage authentique et nécessaire aux victimes écorchées du passé.

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Grande sensation des festivals de Sundance et Toronto, le premier long-métrage du jeune cinéaste Robert Eggers densifie le propos habituellement neutre du film d’horreur en balayant avec une démarche parabolique les grandes questions du Bien, du Mal et l’Inconnu.

Au-delà de la tension anxiogène dégagée par une bande originale glaçante, une direction d’acteurs hallucinante et une photographie sylvestre somptueuse, The Witch offre un requiem final traumatisant, qui restera longtemps gravé dans nos mémoires.

Diabolique.

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C'est en contant la véritable odyssée de l’objecteur de conscience Desmond Doss, un soldat américain adventiste opposé à l’utilisation des armes, que Mel Gibson nous offre son cinquième long-métrage, dix ans après Apocalypto.

Tonitruant et troublant de réalisme, ce film signe un retour frappant et abouti pour le cinéaste, tant dans la forme que par le fond.

Bien plus qu’un simple essai sur la Guerre du Pacifique, Hacksaw Ridge est bel et bien une leçon de vie, touchante, avec un propos des plus honorables.

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Fruit d’un travail titanesque d’écriture et d’animation en collaboration avec le studio Ghibli, La Tortue Rouge est un film unique, tant par sa tendresse mélancolique que par ses dessins envoûtants, ceux d’une île à la présence mystique et à la faune exceptionnelle.

Au fil des semaines passées avec ce rescapé solitaire, la nature reprend ses droits et nous invite au plus beau des spectacles, celui de la Vie, dans un tsunami onirique d’émotions à couper le souffle.

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Décidément, Xavier Dolan maîtrise de mieux en mieux l’art de nous retourner le ventre, et ce sans arme, ni haine, ni violence.

Après l’uppercut Mommy en 2014, le jeune touche-à-tout québécois continue sa folle lancée filmique avec une adaptation électrique du texte de Jean-Luc Lagarce.

Dans chaque souffle, chaque mot, chaque regard, Juste la Fin du Monde condense une infinité de sentiments, pour un huis clos cosmique illuminé par des prestations de haut vol.

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Savante mixture des genres épuisés du western et du film de braquage, Hell or High Water ancre son action dans un arrière-pays texan aride, ruiné et fantomatique, aux côtés d’une fratrie déterminée à piller les banques du comté à la poursuite d’une renaissance.

Un thriller de cowboys des temps modernes singulier, avec le légendaire Jeff Bridges dans un rôle taillé pour sa grandeur: celui d’un shérif redneck prêt à tout pour le bien de ses concitoyens.

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Dès les premières minutes du film, le cadre est planté: Manchester By the Sea raconte l’histoire d’un homme ordinaire, aux multiples visages et faiblesses, éteint et hanté à jamais par un drame indescriptible.

En ratissant à la merveille les coulisses complexes du deuil sentimental et de la fraternité familiale, Kenneth Lonergan propose une œuvre profondément humaine, avec un Casey Affleck au summum de son jeu. Et puis, si vous aimez la mer…

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Mention spéciale:

2016 aura réservé bien des surprises, dont une de taille pour le cinéma suisse: un petit bonhomme surnommé Courgette qui a su, le temps d’une courte visite en salles, nous envoyer des océans d’amour et de bienveillance.

Avec son orphelinat empreint de souvenirs, Claude Barras explore l’éternelle innocence des enfants avec une adorable galerie de personnages, sillonnant tout un carousel de moments précieux, à chérir et à acclamer.

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