2017, lectures

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Accessible en ligne sur le site de l'éditeur, je l'ai lu parce qu'en 2015, j'étais parti pour écrire un article sur ce type. Sur BFM, il avait tenu des propos que je trouvais passablement criminels et stupides absolument ; à peu près en même temps où Finkielkraut crachait sa haine. Je n'ai finalement rien écrit. Et là je tombe sur ce livre, qui retrace le chemin éditorial de Val. C'est édifiant, mais hélas trop répétitif (il faut dire que Val n'est pas un génie) et le livre donne l'impression de commenter des petites affaires personnelles (ce qui est le cas).
Que fait Val : il accuse ses contradicteurs d'être des adorateurs de génocidaires, d'être des antisémites, antiaméricains et de mauvais journalistes enferrés dans la "critique des médias". Il attaque surtout des sites et des personnes qui médiatiquement ne peuvent se défendre. C'est faible comme argumentaire, et bas comme pratique. Cette étude de cas le montre bien, mais veut trop bien faire et fait mal : car Val à la rigueur, on s'en fout un peu, derrière l'exceptionnel du cas, ce qui intéresse, c'est le mécanisme qui récupère les libertaires en chantres médiatiques d'une droite dure. Or, là, rien. Pas d'analyse. On se retrouve contraint de croire à une sorte d'opportunisme, né de la trop grande proximité du pouvoir et des éditocrates (chroniques radio, proximité de Sarkozy après l'affaire des caricatures). C'est maigre et trop peu établi, il aurait fallu une enquête, plutôt qu'un suivi commenté des attaques de Val sur Bakchich, le Monde Diplo, etc.

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J'ai acheté ce livre par hasard en décembre. J'ai projet depuis un moment de parler de mon parcours de très petit musicien noise, en reprenant à zéro un travail que j'avais fait sur la musique industrielle et la philosophie. Je pensais que ça allait être une matière apte à enrichir mes réflexions, à leur donner corps. Je ne me suis pas trompé.
Même si parmi les derniers chapitres certains sont un peu en dessous, c'est un merveilleux livre. Une histoire Bataillienne de la musique, hétérologique (Bataille n'osait pas dire scatologique) de la musique. De l'idéal antique, anti-naturel, tout en maîtrise et harmonie, qui rejette absolument le son, le bruit, la voix (au profit du chant), on descend progressivement (down the anal staircase !) vers le rebut : mal canto, puis, grâce au micro, à tous les registres de la voix, du bruit pour aboutir à un chaos. Un chaos dialectiquement maîtrisé par la pop et les preset de la MAO. Ceci doublé d'une dialectique entre nature et culture (opposition, création, hybridation). Bref, un bijou pour tout amateur de noise ou de Bataille.

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Un livre absolument formidable. Et nécessaire. Je suis convaincu qu'on trouve ici une des principales matrices des sous-cultures et avant gardes et de beaucoup de mouvements très contemporains (parfois quelque peu détournés de leur sens révolutionnaire) et aussi, en un sens, une des formes possibles et pensée telle de situationnisme, tôt dévoré et écrasé par le destin de toute subversion : la récupération "spectaculaire-marchande". Je reste sous le coup encore de cette découverte.

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très déçu.

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Moins simple que dans mon souvenir, il exige tout de même pour être compris d'avoir été lire un peu ses autres ouvrages. Outre les choses très connues et très rebattues, ce qui m'a vraiment intéressé dedans, ce sont d'une part toutes ces métaphores sans cesse reprises sur la construction/l'urbanisme et sur les arbres, d'autre part les description du fonctionnement du corps et la promesse d'une communauté scientifique unie structurée autour des expériences à mener, et donc des appareillages à construire. Ce sont là des choses qui nous le rendent un peu plus contemporain, en dépit de ses erreurs aujourd'hui manifestes (il est intéressant d'ailleurs de regarder pourquoi il s'est trompé de la sorte).

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Un document remarquable sur la cruauté des espagnols aux amériques. Je ne sais pas ce qui est le plus drôle : les récits d'exactions, le rousseauisme avant-l'heure de l'auteur ou l'introduction. Le livre est publié aux Pays-Bas comme élément de propagande pendant la guerre qui les oppose à l'Espagne.

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Je ne sais franchement pas ce que l'auteur veut faire ou dire avec ce livre. Quelques réflexions intéressantes, surtout au début, mais à la fin, honnêtement, je suis largué et déçu, avec l'impression qu'il tourne en rond et que le livre tombe dans une gratuité de plus en plus navrante. On n'échappe pas à l'évocation de Bataille, de la photo du supplicié, de l'érotisme et de l'Empire des sens. Les valeurs refuges de ceux qui n'ont plus rien à dire. Je retiens que cela de cette fin éreintante : le fait de filmer la mort laisse toujours planer le doute sur la véracité de ce qui est montré. Le hors champ laisse place à l'imagination et au fantasme, ce qui est plus puissant esthétiquement. La volonté de tout montrer est une volonté névrotique commune à Daesh et à Hollywood. Tous deux s'adressent à la perversité du spectateur. Je ne crois pas qu'on avait besoin de lui pour penser de telles platitudes.

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tout le passage sur la révolution française comme une révolution bourgeoise est intéressant, la distinction entre émancipation politique et émancipation humaine vraiment passionnante et remarquablement utile aujourd'hui. Le rapport entre la société bourgeoise, le christianisme et le judaïsme me perd un peu, même si j'en perçois le sens. Il faut dire que c'est une réponse à un article de Bruno Bauer, un autre Hégélien de gauche, et qu'il reprend donc l'angle et discute les propos que ce dernier tient sur la possible émancipation des juifs allemands. Il me faudrait donc lire ce texte pour pouvoir savoir quoi penser de tout ça.

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Pas aussi intéressant que souhaité.

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Comme tout analytique, il fait promesse de rigueur, comme beaucoup trop d'entre eux, il se montre en fait trop léger sur les arguments, et révoque des thèses qu'il ne prend pas la peine de comprendre. Il prétend partir du sens commun, du langage de tout un chacun, mais tord et fait violence à ce dernier en permanence. Bref, largement dispensable, même si certains éléments sont utiles.