2017 : retour dans le game

Annotation :

14/03 - Quand Cronenberg se la joue théoricien froid, ça sonne souvent prétentieux, faux et auteuriste. C'est le cas de ce Crash, ratage cronenbergien de grande ampleur : le film n'est qu'un produit morne, éteint, se contentant de multiplier les déclinaisons de son concept. On croirait presque voir du Lanthimos avant l'heure, c'est pour dire ...

Annotation :

11/03 - Relecture western spaghetti indispensable du film de super-héros : corps décharnés, silhouettes usées par le temps, mythologies désuètes. Ce que j'ai proprement adoré dans Logan, c'est que l'on sent l'odeur de l'asphalte, du sang séché. C'est le chant du cygne parfait du genre qui délaisse le badass pop débile pour retrouver le sérieux, la gravité qui le caractérise. Cette conclusion agonisante réussit l'exploit de redonner ses lettres de noblesse au personnage de Wolverine, malmené par deux films stupides, et au film de super héros en général, paradoxalement en lui portant le coup de grâce. Alors, certes, Mangold est loin d'être le plus fin des cinéastes, mais il a le mérite de proposer une alternative salvatrice à la production MCU qui s'engouffre depuis plusieurs années dans l'aseptisé et le sans intérêt. La messe est dite, semble-t-il.

Annotation :

4/03 - C'est pas mal et ça a l'odeur du travail bien fait : tension, suspense, rôle(s) de composition pour McAvoy. Après; c'est foutrement académique et le film a un côté rationaliste et démonstratif à la fois inutile et très fatigant. C'est du Shyamalan en petite forme, se reposant, comme depuis plusieurs années, sur ses lauriers (cf la fin easter egg ..)

Annotation :

03/03 - Encore un très beau film, trop méconnu à mes yeux, de Paul Vecchiali. Comme dans Once More, on retrouve le Vecchiali franc-tireur marginal qui fait du pur cinéma à partir de structures quasi théâtrales. On tient sans doute là l'un des plus beaux films français sur la prostitution : cru et grivois sans jamais sombrer dans la vulgarité et d'une sensibilité hors du commun. Peut-être est-ce le recours à des acteurs hors-circuit qui fait la différence, dont la sublime Marianne Basler. Petite claque dans son genre que ce Rosa la Rose (quel titre d'ailleurs !) de la part d'un auteur dont on entend trop peu parler.

Annotation :

02/03 - revu

Annotation :

01/03 - C'est chiant. Un peu.

Annotation :

28/02 - Sans commentaire, c'est du bon gros nanar US qui se la joue récit initiatique subversif, mais comme d'habitude, le ton cache un puritanisme certain et les ficelles sont très grosses. Après, je trouve ça moins détestable qu'un Boyfriend par exemple. Disons qu'entre potes, ça passe, à condition d'avoir un peu d'alcool dans le sang. La touche De Niro, sans doute.

Annotation :

28/02 - Alors là, NON. Autant, j'avais beaucoup apprécié l'Empire des sens et sa dialectique Eros-Thanatos, autant la Pëndaison est un film abominable, qui passe complètement à côté de son sujet (la peine capitale) pour aboutir à une critique sociale structuraliste d'un rare volontarisme, la narration avançant à gros coups de sabots, et d'une lourdeur inimaginable. Vraiment, pour ma part, on est là dans la pure escroquerie intellectuelle.

Annotation :

28/02 - Il y a plein de belles choses, et une très bonne idée : celle de mêler l'histoire universelle stricto sensu (le cosmos) et l'histoire intime (témoignages sur le régime de Pinochet), de croiser le macroscopique et le microscopique, les jeux d'échelle et de focus faisant le véritable sel de ce documentaire. Pourtant, j'aurais tellement apprécié que le traitement suive : il aurait probablement fallu pour cela une mise en scène moins fonctionnelle, et une mystique plus assumée. La deuxième partie se perd ainsi trop, pour ma part du moins, en digressions fades.

Annotation :

27/02 - Une honte, un scandale, une infamie. L'envie de cracher à la gueule des tâcherons derrière cette épouvantable merde, calibrée pour le box office (comme d'habitude) mais ce coup-ci digne d'un nanar SciFi : c'est le degré zéro du film de super-héros (un genre qui commence sérieusement à s'essouffler avec ses déclinaisons ad nauseam) et même le degré zéro du cinéma tout court. Un des pire films que j'ai vu depuis plusieurs années, je pense.

Annotation :

27/02 - Très déçu.

J'avais envie de découvrir Goretta depuis un bon moment et celui-là m'avait l'air parfaitement bandant : l'espoir d'un grand film de gauche post 68ard qui, avec le radicalisme d'un Garçons de la bande, dénoncerait habilement la persistance des habitus du monde du travail et la conscience de la hiérarchie dans les moments les plus triviaux de l'existence.

Pour le film de gauche, on le tient effectivement mais en lieu et place d'envolées idéalistes, c'est davantage le constat de leur échec dont il est question ici : alors que la fête appelle justement le rapprochement des classes sociales et le bouleversement de la hiérarchie, c'est leur retour fracassant qui est finalement exposé, notamment dans ce final atone, démontrant une forme de processus cyclique. Echo, cinq ans après, du ratage mai 68, de la continuation des mythologies de classe et du culte de l'ordre.

C'est intéressant certes, mais ce que c'est sage ... Et surtout, pourquoi tant de sous-intrigues sans importance et de personnages inutiles à la narration ?

Annotation :

26/02 - Vraiment du mal à comprendre la réputation nanardeuse de ce grand post-apo qui n'a à rougir ni devant un Terminator, ni devant un Mad Max, voire les surpasse en tous points.

Annotation :

26/02 - Un Tsui Hark majeur, quelque part entre The Lovers, pour l'esthétique, hypnotique et lyrique en diable, et The Blade, pour la mise en scène à la fois chaotique et magistrale. Rarement vu Hark, grand monsieur du cinéma HK, faire montre d'autant de sensibilité dans cette romance aux forts accents mythologiques, mais qui reste d'une grande pureté malgré ses éclats formalistes. Une forme d'aboutissement pour Tsui Hark à mes yeux du moins.

Annotation :

26/02 - Mouais mouais, petite sensation à Cannes. Franchement pas grand chose à dire, c'est sympa mais ça manque sérieusement de radicalisme tout ça. En lieu et place de la dénonciation du libéralisme attendue et qu'appelle le film, on se tape une histoire banale sans prise de risques, sinon une caricature amusante mais quelque peu grossière du monde de l'entreprise. Tout n'est pas à jeter, il y a des idées, mais pas suffisamment, surtout du côté de la mise en scène, fonctionnelle au possible.

Annotation :

25/02 - Y a un moment où je finis par me questionner sur la place de ce bousin sans intérêt à Cannes. Il est vrai que sur l'autel du politiquement correct, le film fait figure de proue, et on comprend pourquoi la gauche-caviar médiatique a adoré ce merveilleux film social aux accents world cinema. Allez, stop, arrêtez de vous payer notre tête, il n'y a pas une once de cinéma dans ce truc vériste labellisé BANLIEUE qui cumule toutes les tares du film social à la française : écriture laborieuse, mise en scène frileuse, dénouement moraliste débile. Encore un film infoutu de se démarquer de son étiquette "politique", qu'il porte fièrement sans remettre en question quoi que ce soit et surtout pas le consumérisme. Le film le dit lui-même : si les pauvres sont pauvres, ce n'est pas parce que la richesse est inégalement répartie, c'est parce que les pauvres n'osent pas s'enrichir. Voilà, voilà.

Annotation :

23/02 - C'est nul, nul, archi-nul. Fallait-il s'attendre à quelque chose ? Un rôle de composition pour notre Kev Adams national, qui enlève son survet et sa casquette et arrête de jouer les ados attardés ? Peut-être. Reste que l'énergumène est toujours aussi mauvais que d'habitude, même si je mets un petit point pour sa sortie de route. Sinon, on repassera la prochaine fois, quand le Pluvieux se sera acheté du talent et nous pondra autre chose qu'une merde comédie-mélo-récit-initiatique clichée et démago. Merci mais non merci.

Annotation :

23/02 - Ca commence à devenir fatigant ces films qui n'essayent même pas une seconde de dépasser leur sujet. Ici, c'est le tâcheron Cavayé qui s'en charge et comme prévu, pas pour le mieux : comédie ringarde, attendue et opportuniste.

Annotation :

17/02 - C'est mauvais, très décevant, au point de me questionner sur mon affection pour le premier volet, pas revu depuis un bail.

Annotation :

01/02 - Rarement vu un film aussi référencé. A ce degré, c'est presque du fan-service pour les vrais de vrais, ceux qui adulent Tarkovski ou Paradjanov. Reste que c'est à la fois la force d'un film qui offre de puissants moments de grâce, et sa faiblesse. Parce que rendre hommage ne veut pas dire singer, et l'on y tutoie parfois davantage l'imitation que l'avant-gardisme. Reste qu'on aura du mal à reprocher à l'arménien une réelle ambition formaliste et la volonté de faire un cinéma en dehors des carcans du récit classique. Attention toutefois à ne pas sombrer dans l'autocaricature.

Annotation :

31/01 - Surprenant. Je pensais que Chazelle, l'auteur du suffisant Whiplash, récidiverait dans la pose gratuite et l'écriture faiblarde. Le film garde tout de même certains stigmates de son prédécesseur : un côté poseur, une narration attendue et une originalité auteuriste quelque peu survendue. Très sincèrement, le parti pris de la comédie musicale ne m'a pas enthousiasmé, donnant trop dans la référence et la mièvrerie.

Mais je ne sais pas, je trouve quand même dans cet objet un peu pompier une certaine beauté. Ryan Gosling et Emma Stone y sont probablement pour beaucoup, mais je dois donner un bon point à Chazelle : il filme ses personnages avec une grande tendresse, tendresse qui faisait parfaitement défaut dans la complaisance crasse de Whiplash.

Du coup, oui, pas un coup de poing dans le ventre mais une agréable surprise.

Annotation :

30/01 - Une gigantesque merde, dont la putasserie rivalise sans aucun doute avec le premier volet. L'art de prendre le spectateur pour un con, à coups de deus ex machina ridicules et de twists vaseux. Et apparemment, ça paye puisque ça marche. Bref, une machinerie nanardeuse qui pète plus haut que son cul et un éprouvant numéro d'esbroufe.

Annotation :

29/01 - J'aime bien l'ambiance très 40s du film. On sent dans tout cet enrobage classiciste un véritable talent de mise en scène, avec quelques jolis moments de tension. Disons que pour un premier film, ça a une certaine gueule. Ceci dit, ça reste à mes yeux un film mineur tirant trop vers le farcesque et le théâtral pour me convaincre vraiment.

Annotation :

25/01 - Bertrand, ce n'est pas parce que tu nous la joues longs plans séquences sur un sujet d'actualité que ça fait de ton film un chef d'oeuvre avant-gardiste.

Ici, peu ou prou de cinéma, mais plutôt du commentaire. Du commentaire vaguement moralisant sur les dérives des sociétés postmodernes, sur la violence et le terrorisme comme symptômes du vide culturel, de la sacralisation de l'individu, du désenchantement politique ... etc etc. Bref, un énième point de vue clichetonneux auquel Bonello échoue à donner corps. Parce que, faute de caractérisation, faute de chaleur, et faute de chair, Nocturama ressemble plus à un pavé dans la mare qu'autre chose.

On pense un peu à The Bling Ring qui, comme Nocturama, s'épuise complètement dans son discours, ne laisse aucune autre alternative au spectateur que de le subir. Une pure démonstration jamais cinématisé, complètement cadavérique. Il faudrait peut-être sortir de cette logique de film-à-thèse qui sacrifie tout sur l'autel de leur propos (personnages, émotion, écriture), qui n'aspirent qu'à la désincarnation la plus complète.

En fait, le film n'est malheureusement rien d'autre que ce qu'il semble dénoncer, un objet poseur qui se regarde le nombril pendant deux heures.

Annotation :

15/01 - J'aime beaucoup la manière dont Jancovics compose : il part d'une forme qui, par déformation, l'en amène à une autre qui elle-même lui inspire autre chose, un autre cadre, une autre touche de couleur.

Cette animation quasi abstraite épate franchement en début de film, lorgnant ouvertement vers le psychédélisme, renforcé par une ambiance sonore méta. Je me suis parfois surpris à penser au travail de Alan Parker dans The Wall.

Dommage donc que l'enthousiasme retombe un peu avec la narration qui reprend vite une tonalité plus pragmatique. Je pense que le film aurait vraiment gagné à développer son penchant expérimental plutôt qu'à le contenir.

Annotation :

14/01 - Si on peut saluer la sobriété de la mise en scène de Fukada et la beauté fugace de certains instants détachés du réel, on a aussi le droit de regretter que le film s'enfonce aussi violemment dans le pathos. Car ici, ce sont les personnages, en définitive douteusement moralisés, qui en pâtissent le plus. Dommage que le cinéaste et la justesse du ton se fracassent aussi lamentablement sur les écueils du mélo larmoyant.

Annotation :

13/01 - Une magnifique découverte. Le talent de Petzold, c'est de refuser d'évoquer la Shoah frontalement et de taper dans le démonstratif. Celle-ci n'apparaît que par bribes, au détour d'une photographie incarnant une réalité idéalisée qui n'existe plus (a-t-elle jamais existé ?).

La beauté tragique du film résulte justement de cette tentative avortée d'une reconstruction qui n'aura pas lieu. Le final résonne alors comme l'apothéose déchirante de cet effroyable jeu de rôles, enterrant les personnages dans une vérité dont tout le film durant, ils ont essayé de se départir.

Probablement l'un des films les plus subtils et intelligents qui ont été réalisé sur ce douloureux sujet.

Annotation :

12/01 - Difficile de comprendre le projet délirant de Yimou : Matt Damon dans un blockbuster US à peine asiatisé, sinon par le profit qu'il espérait escompter chez le public chinois et le public américain. Apparemment, le succès est loin d'être évident, et c'est compréhensible quand on voit la tronche du résultat : scénario débilosse, pyrotechnie dépassée et écriture désastreuse des personnages.

Annotation :

11/01 - Pas assez irrévérencieux et trop vulgaire pour être hilarant. Cela dit, il faut saluer le casting impressionnant et le génie comique d'un Will Ferell et d'un Sacha Baron Cohen qui font largement le sel de cette petite comédie "rated R".

Annotation :

08/01 - Alors c'est ça la "baffe à la Se7en" ? C'est ça le "thriller noir c'est noir" qui a fait la tournée des festivals ? Après autant d'effets d'annonce, rare que le résultat ne soit pas décevant. En lieu et place de la gifle morale attendue, on a en face de nous un film balisé, qui partage beaucoup de choses avec les thrillers sud-coréens les plus anodins : manichéisme, complaisance et violence gratuite.

Aucune originalité : le film déroule son petit programme comme un inventaire de fiches Bristol, et sans grand talent de mise en scène, la pseudo-descente aux enfers trouvant son "acmé" dans une résolution fadasse. Bâclé.

Annotation :

08/01 - Toujours le même regard froid, rationaliste et scientifique que Wiseman porte sur ce qu'il filme.

Le documentariste est dans une logique d'enregistrement, de captation : il s'agit de se placer au plus près, au plus intime (et donc au plus anodin) de l'institution (ici, un lycée) pour en dessiner, sans grossir le trait, une représentation.

Et encore une fois, le film, atone, dit, sans parler, beaucoup de choses de son époque : de l'académisme conservateur confronté à l'individualisme 68ard, du déterminisme patriarcal, du financement des universités américaines ... Bref, un passionnant document d'histoire qui semble ne pas avoir totalement perdu de son actualité ..