2018 au cinéma

Annotation :

Première réalisation de Sorkin, auteur dont j'admire le travail depuis The Social Network et Steve Jobs. Et que dire ? Le bougre ne s'en sort pas trop mal rendant un sujet intéressant alors qu'il ne me parle pas du tout. On pourrait cependant regretter l'apport d'un vrai réalisateur (certaines scènes sont vraiment indigestes) pour sublimer son scénario qui comporte quelques défauts notamment dans l'écriture de certains personnages... Les acteurs sont bons sans jamais transcender leur jeu habituel. Bref, curieux de voir un éventuel prochain film plus travaillé en termes de réalisation (ou une nouvelle collaboration avec Fincher, SVP ???).

6,5/10

Annotation :

N'étant pas un très grand fan du Jumanji premier du nom (je préfère le dessin animé), je ne suis pas senti offensé par ce viol caractérisé de la licence. Le film n'a strictement plus rien à voir avec l'original si ce n'est le concept, et là encore on peut se poser des questions. Mise à part cela, le début du film m'avait donné espoir quant à sa qualité avec un humour bien dosé et des idées intéressantes (le système de jeu, les avatars...) et ce, malgré des personnages ultra stéréotypés et pas attachants pour un sou.
Malheureusement, le film s’essouffle très rapidement et ces idées qui auraient pu en faire un bon film sont sous-exploitées. On se retrouve avec un blockbuster humoristique moyen mené par un Rock (et pourtant dieu sait que je l'aime bien) qui ne se foule pas trop. Le film ne pouvant pas finir de manière plus convenu, on sort de la salle avec un gout de regret car il y avait du potentiel derrière tout cette merde.

5/10

Annotation :

Pentagon Papers - dernière réalisation de Spielberg avant un Ready Player One qui s'annonce comme étant son plus grand film de la décennie (en tout cas je l'espère) - est une réussite. Pour une œuvre bricolé en 6 mois en réponse aux déboires de la présidence Trump, le film est d'une extrême justesse. L'élégante réalisation de Spielberg nous fait suivre le parcours de ces courageux journalistes à travers de longues séquences laissant la place au jeu de ses deux acteurs stars. Tom Hanks est bon même si le surjeu le guette à plusieurs reprises, c'est Meryl Streep qui casse la baraque dans le rôle de cette propriétaire de journal embarqué un peu malgré elle dans ce milieu trop masculin. Le côté féministe de l’œuvre est un modèle dans le genre. Au revoir la moralisation et les long discours, le seul fait que toutes les femmes quittent la table quand les hommes se mettent à parler de politique suffit. Néanmoins, le film souffre de quelques longueurs et du pathos à la Spielberg dans sa dernière partie.

7,5/10

Annotation :

CINEXPERIENCE 85 :

Expérience tout à fait atypique et surprenante que nous offre Hlynur Palamson (c'est sa première réalisation). Dans le froid des mines danoises, on suit les déboires de deux jeunes frères après que l'alcool artisanal fabriqué par l'un d'entre eux rend malade un mineur. Scénario simpliste qui semble mener vers un énième drame social européen comme on sait si bien les faire. Or, ce n'est pas le cas. Palamson (plasticien de métier) émerveille nos rétines avec des plans ultra travaillés et parfois surréalistes rappelant du Lynch ou du Mallick. Son travail sur le son et la musique est juste sublime. Le tout servi par des scènes d'une rare intensité comme cette bagarre entre frères ou l'interrogatoire du patron. Là, où certains films pourraient se perdre dans une anti-narration et un ultra symbolisme, Winter Brothers reste simple dans tout ce qu'il entreprend sans jamais réellement nous perdre, gardant bien en vue son scénario, sur une durée tout à fait raisonnable.

8/10

BONUS :
Après la séance, nous avons eu la chance d'avoir Palmason sur Skype. Un homme qui m'a paru fort sympathique et humble, un peu perdu (il faut pas lui en vouloir, apparemment il avait bu la veille). Il tente de répondre tant bien que mal à nos questions et nous parle de sa relation à l'art, de son amour pour Buster Keaton ou Bresson. Un réalisateur à suivre.

Annotation :

Quelle claque ! Mon dieu quelle claque ! Jusqu'à la garde fait déjà parti des meilleurs films de cette année voire de ces cinq dernières années. Tout est quasiment parfait. La réalisation joue un rôle prépondérante dans la qualité indéniable du long-métrage. La première scène de négociation entre les avocats des parents et la juge nous donne un avant-gout de ce qui se présente comme un film sans concession sur le divorce et les violences conjugales. Le malaise s'installe petit à petit, on doute des faits reprochés au père mais le masque ne tarde pas à tomber. Les dialogues ultra ciselés rendent toutes ces relations dysfonctionnelles passionnantes à suivre. Le scénario se fait discret dans la première partie mais sa complexité et sa justesse explose dans la dernière partie d'une puissance inégalable (longtemps que je n'avais pas ressenti autant de choses dans une salle de cinéma). Les acteurs sont tous exceptionnels : Thomas Gioria deviendra sûrement un grand acteur s'il persévère, Denis Ménochet est tout simplement terrifiant et Léa Drucker est parfaite dans ce rôle de femme battue en pleine reconstruction. Une réussite en tout point. On en sort tremblant, des larmes au coin de l’œil et la furieuse envie de le revoir.

10/10

Annotation :

CINEXPERIENCE 86 :

L'Insoumis ou comment me faire détester un personnage pour qui j'avais pourtant de la sympathie. On y suit un Mélenchon passionné, fougueux et plus humble qu'il voudrait nous le faire croire pendant toute la campagne du 1er tour de nos dernières élections. On découvre la personne qui se cache derrière le personnage de l'Insoumis : son coup de gueule contre les remarques assassines d'un Patrick Cohen remonté, ses relations avec son équipe, sa passion pour l'architecture méditerranéenne... Malheureusement, le film est biaisé par l'amitié que lui porte le réalisateur. Il en ressort un portrait assez plat, trop peu nuancé d'un personnage pourtant si intéressant et complexe qu'est ce cher Jean-Luc. Car, au final, on apprend peu de choses sur lui et encore moins sur la campagne si on l'a un tant soit peu suivi.

5,5/10

BONUS :
Gilles Perret est donc venu répondre à nos questions selon la tradition des Cinexperience. Un homme tout à fait et humble est sympathique. On sent la passion qu'il porte à son film et à cette campagne qu'il a suivi au plus près. Il ne cache pas son amitié avec Melenchon et est très ouvert quant à ses expériences et ses ressentis.

Annotation :

Première incursion dans le cinéma de Paul Thomas Anderson, Phantom Thread est un film extrêmement maitrisé de bout en bout, rien ne dépasse, tout est à la limite de la perfection. La mise en scène de cette bourgeoisie anglaise du milieu du XXème siècle est magnifiquement bien transcrite. Tout passe par les regards, les gestes, aucun dialogue n'est gratuit. Les décors et les costumes sont somptueux et on est tout de suite happé dans ce milieu si particulier qu'est la haute couture. Et puis que dire des acteurs sinon qu'ils sont brillants et qu'on va beaucoup entendre parler de Vicky Krieps dans les années à venir. Néanmoins, malgré tout ceci, le film me pose problème. La première partie m'a totalement conquis mais la deuxième et dernière partie, summum dans la tension qui s'accumule entre les deux protagonistes, m'a fait l'effet d'un pétard mouillé, je n'ai rien ressenti. Peut être est-ce du à certains longueurs ? l'histoire en elle-même ? Les personnages ? Je ne sais pas. Un revisionnage serait peut être nécessaire.

7,5/10

Annotation :

Jolie surprise qu'est ce "Retour du héros". Une petite comédie française qui a le mérite d'être honnête, drôle et bien construite. Bon "drôle" est un peu exagéré, on dépasse rarement le stade du sourire mais le personnage de Dujardin parvient toujours à nous attacher avec son jeu à la OSS. Nan, là où le film se démarque, c'est par son scénario plutôt bon qui nous fait remettre en cause les jugements que l'on peut avoir sur tel ou tel personnage, surtout dans la dernière partie. Tout est écrit avec assez de finesse, mise à part certaines blagues et son approche féministe venu un peu de nulle part. La musique lorgne sur du Morricone dans sa période Western mais rien de comparable. Le tout est largement au-dessus des myriades de comédies françaises sans être transcendant. Un bon moment.

6,5/10

Annotation :

Del Toro revient en force après un impressionnant "Pacific Rim" et un décevant "Crimson Peak". La Forme de l'eau se présente comme le film de la maturité, il arrive enfin à créer son univers propre sans lorgner du côté du blockbuster décérébré que certains s'amusaient à dénigrer. Visuellement, le film est magnifique, la patte del Toro se fait sentir dans chaque scène et décor. On alterne entre pathos, mélancolie, sexualité et violence (très crue comme d'habitude) dans un tourbillon d'idées ingénieuses. Beaucoup ont critiqué la naïveté du propos et de certains éléments comme la sécurité de la base secrète mais le film n'est ni plus ni moins qu'un conte moderne à la sauce del Toro. Il faut juste se laisser aller et découvrir cette improbable histoire d'amour avec euphorie. Maintenant, il est temps de créer un grand mouvement populaire pour que son projet de "Montagnes Hallucinées" soit enfin porté à l'écran.

8/10

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NUIT AU MAX DEL TORO

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NUIT AU MAX DEL TORO

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NUIT AU MAX DEL TORO

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CINEXPERIENCE 89 :

Je suis malheureusement arrivé en retard de 20 à 30 minutes à la séance donc mon avis portera sur ce que j'ai pu voir. "La nuit a dévoré le monde" est un film tout à fait singulier qui s’inscrit dans la transformation du genre en France. Ces films de genre (Grave, Revenge...) influencés par le cinéma français perdent leur côté rebelle, mauvais garçon pour se rapprocher du film d'auteur européen. En effet, le film de Dominique Rocher fait passer les zombies au second plan pour nous parler de l'isolement, de la peur de l'autre dans une sorte de "Seul au monde" horrifique. Sa réalisation est soignée même si certains passages du scénario paraissent un peu longuet et dispensables. Le film aurait gagné à aller plus loin dans cette lente descente dans la folie que connait le personnage principal. Il manque une vraie évolution, quelque chose qui nous retourne l'estomac (le twist final reste sympathique). Anders Danielsen Lie fait le taff et nous impressionne par sa maîtrise quasi parfaite du français. Globalement, un film sympathique qui ne révolutionne pas l'histoire de zombie (alors qu'il y avait une bonne idée de base).

6/10

BONUS :
L'auteur du livre dont est tiré et le réalisateur du film était présent. Le premier assez perché partait dans tous les sens (on avait du mal à comprendre ce qu'il voulait dire). Le second beaucoup plus calme et posé répondait gentiment à l'ensemble des questions. Pas grand chose à dire si ce n'est qu'il va réaliser un 3x52 pour Arte dans les mois à venir.

Annotation :

Call me by your name est une magnifique histoire d'amour entre un adolescent de 16 ans et un adulte de 25 ans dans un petit coin perdu d'Italie. Le film est une sorte de cocon où l'on se plait à vouloir rester tant l'ambiance et les personnages sont agréables à regarder. C'est aussi un cocon pour les deux personnages principaux qui peuvent vivre leur idylle sans jamais subir de brimades ou de jugements. En effet, les sujets principaux du film sont le passage de l’adolescence à l'âge adulte et la découverte de la sexualité. Thèmes déjà vus et revus mais rarement traité sous le prisme de l'homosexualité. Le scénario très bien construit impressionne par la profondeur des symboles et sous-textes dont il est composé : la musique, la nourriture et plus précisément la pêche ou encore l'architecture et ses statues érotiques. L'oscar est tout à fait mérité. Thimothée Chalamet est bouleversant, la musique est sublime. Une belle expérience de ce début d'année 2018

8/10

Annotation :

Lady Bird est un petit feel-good movie tout à fait sympathique. On s'attache au personnage principal comme on pourrait le faire avec une amie nouvellement rencontrée. Cette sensation est due à la représentation quasi naturaliste d'une adolescente américaine voulant plus qu'une vie banale à Sacramento. Tout le monde peut plus ou moins se reconnaître dans cette recherche de la différenciation, du dépassement de ses parents. Tous les acteurs sont bons sans forcément casser la baraque. La réalisation est sobre mais efficace. L'histoire reste néanmoins trop convenu et classique pour vraiment apporter quelque chose aux films de ce genre (à la différence d'un Call me By your Name). Les dix dernières minutes sont peut-être de trop ou à modifier.On en sort tout de même avec le sourire et c'est ça qui compte :).

7/10

Annotation :

Nouvelle production Marvel au casting entièrement noir, Black Panther se place parfaitement dans la nouvelle direction des derniers films super-héroiques de la franchise : laisser un peu plus de liberté au réalisateur pour ne pas faire une bouse mais trop non plus, histoire de ne pas faire un grand film. Black Panther avait du potentiel mais tout est gâché par la logique de cet univers. Premièrement, le manque d'enjeu : on sait très bien que Black Panther n'est pas mort à la moitié du film, on est censé le voir dans le prochain Infinite War. Le côté artificiel de toute l'imagerie du film tourné en studio avec des effets spéciaux beaucoup trop visibles et assez laids. A cela, on ajoute un propos politique assez lourdingue et un personnage principal totalement dépassé le charisme de son antagoniste et cela nous donne un film qui essaye de bien faire mais qui, comme tous ses comparses, n'arrive pas à sortir du carcan que lui impose les studios. En plus, ces chiens on vendu une BO de Kendrick Lamar alors que c'est un album inspiré qu'on entend seulement lors du générique de fin. Bref, un film qui se regarde mais dont on sort sans émotion, en se promettant de ne pas aller voir le prochain Marvel tout en sachant qu'on ira quand même le voir.

5/10

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UGC CULTE

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CINEXPERIENCE 91 :

The Captain est un film violent, âpre et sans concession sur l'Allemagne nazie et ceux qui ont permis à cet infernal système de prospérer. Robert Schwentke nous livre ici sa vision de la seconde guerre deux mois avant sa fin, une vision taboue pour encore beaucoup d'allemands. Il déconstruit le mythe de la "Clean Wehrmacht" en mettant en scène l'histoire vraie de ce déserteur devenu bourreau après avoir trouvé l'uniforme d'un haut-gradé. Mais, avant toute chose, il montre la violence dont personne ne parle, celle des allemands envers les allemands. C'est après dix minutes, jusqu'au générique accompagnée de basses à faire rougir Hans Zimmer, que l'on comprend dans quel monde nous allons être projeter pendant les deux prochaines heures. Un monde froid et violent où la pitié n'existe pas (non, il n'y a pas de "bon nazi") et où l'opportuniste est roi n'hésitant pas à faire un massacrer un camp entier de prisonnier pour survivre. Ce qui est glaçant, c'est que certains évènements se sont vraiment passés ainsi, allant jusqu'à la transcription exacte d'archives dans les dialogues (la scène du tribunal notamment). Mais on ne saurait limiter The Captain à son sujet tant le film est généreux : chaque scène, chaque plan regorge d’inventivité. Le partis-pris du noir et blanc est tout à fait justifié, les contrastes donnent ce côté "post-apo" du début du film. D'ailleurs, les différentes inspirations de Schwentke sont très bien digérées, on passe de la liste de Schindler aux films de Tarkovsky en passant par le Seigneur des Anneaux. Néanmoins, The Captain est un film qui veut mettre en garde contre les dangers de l'extrême-droite, sujet on ne peut plus d'actualité surtout en Allemagne.

9/10

BONUS :
Robert Schwentke, le producteur et un acteur étaient présents pour répondre aux questions, assez nulles comparées à ce qui auraient pu être posées. Apparemment, Arte Allemagne aurait tenté de censurer le film tant le sujet est encore dérangeant là-bas. Schewntke parle avec passion du développement du film et des différences entre le système américain et le système européen. Car oui, son premier projet était de faire un film sur le massacre de My Lai pendant la guerre du Vietnam où des GI ont exterminé plus de 400 villageois sans défense. Mais, vous vous en doutez bien, personne n'a envie de financer un tel projet, encore moins quand le nom derrière est celui du réalisateur de Divergente 2 et 3.

Annotation :

Le film commence. Portrait de Lovecraft. Citation. Le meilleur écrivain d'horreur de tous les temps. Je suis conquis. Ghostland est un très bon film d'horreur, ce qui peut se faire de mieux en ce moment je dirais-même. Laugier ne perd pas de temps et nous envoie en pleine face l’agression vendue dans la bande-annonce à peine cinq minutes après le début du film. Là encore, il n'y va pas par quatre chemin, la violence est au rendez-vous sans tomber dans le gore à outrance. Au final, c'est ce qu'on imagine qui est terrifiant et pas ce qu'on voit à l'écran (dixit la scène de la poupée humaine). Puis, saut dans le futur, 20 après, et c'est là que son scénario prend tout son sens et son intelligence. Car, Ghostland est un film sur la folie et le traumatisme (thèmes chers à Lovecraft). Laugier va s'employer à présenter les différentes manières de réagir à un évènement traumatique, ce qui conduira à un choix final extrêmement bien trouvé et évocateur pour le personnage principal. Le twist final est très bon (je ne l'avais pas vu venir personnellement) et achève de montrer la profondeur du scénario. Si j'avais quelques reproches, ce serait au niveau de la durée, le film aurait gagné à prendre son temps. J'ai à peine eut le temps de profiter que le film était déjà fini. Je regrette aussi que, étant un film hommage à Lovecraft, le film soit resté si terre-à-terre en excluant une grande partie des possibilités lovecraftiennes.

8/10

Annotation :

NUIT AU MAX LA SF DE SPIELBERG

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NUIT AU MAX LA SF DE SPIELBERG

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NUIT AU MAX LA SF DE SPIELBERG

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Seconde grosse claque de l'année, Spielberg revient casser la baraque après son très sympathique Pentagon Papers. Adapté du roman de Ernest Cline que j'avais apprécié malgré ses défauts très flagrants, j'attendais avec impatience ce projet et je n'ai pas été déçu. Spielberg nous montre tout l'étendue de son génie et de sa maîtrise de la réalisation, la motion capture lui donnant carte blanche pour mettre en image ses idées les plus folles. La scène de course de voitures met à l'amende toutes les scènes d'actions de ces dix dernières années (excepté Mad Max bien sûr). L'histoire hérite de la narration ankylosée du texte original mais s'en défait très rapidement - en restant à la fois très proche - pour largement la dépasser et arriver à un climax émotionnel tout à fait exceptionnel. Les nombreux thèmes abordés (le rapport au réel, la nouvelle génération numérique, la création...) s'entremêlent dans une pluie référentielle de 2h20 sans jamais être poussif ou too much. Les acteurs collent parfaitement aux personnages imaginés par Cline (surtout Art3emis). Le personnage d'Halliday n'est autre qu'une projection de Spielberg, ce qui donne un côté encore plus touchant au propos du film. Encore une fois, Spielberg montre qu'il est loin de la retraite et qu'il est encore capable de révolutionner le cinéma actuel.

10/10

Annotation :

"Dans la brume" est un très bon film de genre "populaire" français qui mérite d'avoir du succès. Ici, on ne se fout pas de la gueule du spectateur, la bande-annonce vend bien un film à mi-chemin entre film français et petite production américaine. "Dans la brume" reste un film français dans son univers et ses personnages mais ne tombe dans les pièges auteurisants de nos productions nationales. Il a un vrai cachet à lui grâce à sa réalisation soignée (surtout pendant les scènes d'action) et à des acteurs totalement investis dans leur rôle (sauf la fille, elle joue horriblement mais horriblement mal). Il y a de l'ambition et ça se sent car le rendu à l'image est propre : on croit à cette brume et à sa dangerosité. Le scénario souffre de quelques faiblesses, très minimes comparées à l'humanité qu'il arrive à insuffler dans ses personnages qu'on apprend - ou en tout cas que j'ai appris - à apprécier. Le tout menant vers une ironie finale plus que délicieuse même si déjà vue dans des films récents comme "The last Girl". Bref, un film qui a le mérite d'exister dans notre panorama audiovisuel actuel et qui, s'il marche, devrait mener vers d'autres projets du même genre.

8/10

Annotation :

Cinexperience 96 :

Nouvelle "pépite" venue de Corée récompensé au festival de Beaunes, "La mémoire assassine" m'a fait l'effet d'un pétard mouillé. L'histoire à priori prometteuse tombe rapidement à plat malgré quelques scènes intéressantes et un humour assez juste. Le problème vient de la réalisation et de la manière qu'elle a de tout montrer en retirant au mystère son droit d'exister. Si l'ultra didactisme (pourquoi prendre un point de vue omniscient au lieu de coller au personnage principal ?) ne suffisait pas, le réalisateur a eu la bonne idée de rajouter une voix-off tout le film afin d'alourdir son propos. Le long-métrage est bourré de twists qui tombent souvent à l'eau. A aucun moment on est perdu dans la temporalité : l'histoire est surprenamment linéaire pour les possibilités qu'offrait le pitch de base. Le tout se finissant sur un combat final horriblement long et mou du genou. Et comme le réalisateur n'est jamais capable de s'arrêter quand il faut, il nous balance un dernier twist sorti de son cul alors que rien ne permet de le deviner. Facile et paresseux, mieux vaut revoir Memento si c'est ça.

5/10

Annotation :

Game Night est une petit comédie tout à fait sympathique. Elle ne transcende pas la genre mais a la décence de ne pas tomber dans les travers de ses consœurs américaines ou françaises. Le pitch de base est amusant : ce qui devait être une soirée "kidnapping party" comme les autres prend une tournure pour le moins inattendu. Malheureusement, le mystère qui plane autour de cette situation est très vite expliqué. Au lieu de partir sur du "The Game", on se rapproche plus d'un "Very bad trip". Malgré tout, l'histoire réserve quelques twists saupoudrée de sketchs et de situations hilarants (la scène de Denzel Washington par exemple). Autre point, les multiples références présentes dans le film souvent trop appuyés mais toujours réjouissantes tant on sent la passion des personnes derrière. Pour finir, peut être le meilleur point du film : Rachel McAdams. Love sur elle, on veut la voir dans plus de films. Bref, on sort avec le sourire de salle, chose rare de nos jours.

7,5/10

Annotation :

Nouveau film d'animation en stop-motion après "Fantastic Mr. Fox", Wes Anderson nous régale encore une fois avec son nouveau film "L'Île aux chiens". Composé de nombreuses références au cinéma asiatique et plus particulièrement celui du grand maître Kurosawa, "L'Île aux chiens" est une lettre d'amour à la culture nippone en plus d'être une magnifique histoire d'amitié entre un garçon et son chien. Il ne faut cependant pas s'attacher au côté enfantin du récit car les évènement prennent rapidement une tournure sombre (ce n'est pas un film pour les enfants, loin de là). Dans l'ère de Trump et de la montée des extrêmes, Anderson nous parle d'acceptation d'autrui malgré les différences. Ici, les chiens embrassent un caractère anthropomorphique. Ils sont aussi humains voire plus humains que les hommes. Ainsi, le discours de Toshiro à la fin pourrait presque ressembler à un discours à l'ONU en faveur des migrants. Le film reste tout de même assez drôle dans un style Andersonien. Car, comme dans tous ses films, il suffit de deux minutes pour reconnaître la pâte de son réalisateur : les plans larges à deux niveaux, les focales courtes, Bill Murray... "L'île aux chiens" représente donc la quintessence du cinéma d'Anderson et j'attends avec impatience l'occasion de pouvoir me resservir.

9/10

Annotation :

On va pas se mentir, le scénario (s'il y en a eu un) aurait pu être écrit par un lycéen en plein trip. Rampage c'est super con. Rampage c'est The Rock qui se bat contre un loup volant et d'un gorille albinos mutants. Rampage c'est de la destruction de ville pendant quasiment 50 minutes mais Rampage c'est fun et beaucoup plus bitable que la plupart des blockbusters qui sortent chaque année. C'est l'essence de ce que devrait être un film d'action décomplexé qui ne part pas dans le méta, qui ne se prend pas au sérieux ou qui n'essaye pas de compliquer les choses. Il est ce qu'il est et on doit l'aimer pour. Mais pourquoi l'aimer me direz-vous ? Parce que The Rock. Et aussi parce que les scènes sont assez dantesques et plutôt bien filmées. Au niveau des CGI, le film est quasiment irréprochable, ce qui n'est pas étonnant quand on sait que c'est la boîte de prod de Peter Jackson qui s'est occupé du bousin. Un bon nanar décomplexé comme on les réussit rarement de nos jours.

6,5/10

Annotation :

La seconde marvellerie de l''année et pas la dernière s'annonce comme la plaque tournante du MCU. Doté dun budget faramineux et un cast titanesque même si l'on sent quelques manques expliqués brièvement dans le film, Infinite War veut nous en mettre plein les mirettes pendant 2h30 et sur ce point, on ne peut pas lui reprocher de nous décevoir même si on est loin de la "meilleure scène d'action de tous les temps" promis par les frères Russo. Thanos, méchant ultime (et protagoniste principal du film) du MCU, nous emmène dans sa quête fanatique de l'équilibre à la recherche des pierres d'infini. Dès les premières minutes, le ton est posé : des personnages mourront tout au long du film. Là aussi les frères Russo tiennent parole même si le reste du film tient sur le fait de savoir quel personnage va mourir ou non. Car, comme d'habitude avec les Marvel, le scénario ne dépasse l'histoire qu'il est censé raconter et se résume seulement à des quêtes annexes ennuyantes et des combats qui s'enchaînent, sans rien retirer du plaisir qu'on en retire. Le tout mène à un climax assez puissant (RIP Spiderman) mais vite annihilé quand on sait toutes les suites quand on connaît la suite du programme Marvel pour les années à venir.

6/10

Annotation :

Revu au cinéma pour sa ressorti en salle