2018 - livres

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L'Histoire s'écrit par des audacieux au moyen de coups de bleufs et de coups de chance. L'Histoire est la somme d'anecdotes minuscules, de petites faiblesses, de passivité, de vénalité qui laissent s'installer le régime le plus autoritaire et assassin. Le récit des capitaines d'industrie qui viennent gonfler le rang des soutiens à Adolf est glassant. Ca rappelle le patron de Lafarge qui file des pots de vin à Daech pour gratter des contrats. On pense à Eichmann à Jérusalem parfois, dans le zèle et le professionalisme aveugle de nombreux protagonistes. Un livre qui pose aussi la question de comment raconter l'Histoire. .

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Quentin Blake dont le swagg des dessins ne m'avait jamais sauté aux yeux avant de lire effectivement un livre illustré par lui, et non pas un recueil d'illustrations. Un dessin trouve de la force et de l'humour avec le texte, sinon c'est inutile comme une photo instagram. Le trait de Quentin Blake est léger, quasiment désinvolte, quel pied.

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Frénétique et beau, et noble et fou, et malsain, et violent. Mon hypothèse est que Hugo Pratt s'est inspiré d'Edmond Dantès (époque post geole) pour donner corps à Corto. Un marin récupéré sur un débris, aux cheveux noirs et barbu, qui se dit maltais.

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Whatafuck c'est trop bien.

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effroyablement prétentieux et vulgaire dans son geste

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Pour moi ce livre c'est avant tout le portrait d'un mec, MacWhirr, le capitaine, et à travers lui le portrait de ces types insaisissables, qui prennent des décisions avec impulsion, et qui entrainent dans leur folie toute un monde, un bateau, un équipage. Le portrait de ces types arrogants, qui ne se posent pas de question, qui vivent dans un éternel sentiment de non-culpabilité, réfléchissent avec mauvaise foi.

La puissance du typhon, le craquage total, violent assourdissant, c'est le deuxième sujet du livre. Avant même d'ouvrir le livre on l'attend ce putain de typhon, c'est marqué sur la couverture que ça va péter. Et Conrad nous le fait arriver ce typhon des enfers, et nous le fait éclater dans la tronche en mode déluge biblique. Ca tue.

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Offert par Hugues M. Recueil de nouvelles de Philip Roth écrit tout tout jeune.
Plongée dans la communauté juive eastcoast.
Le long de ces nouvelles, Roth se balade sur une crête, d'un côté, il a envie de dire que non, le peuple juif, c'est un peu des conneries, que bien sûr il y a une certaine histoire commune, mais bon, qu'il faut rentrer dans le moule américain, qu'il n'y aucune raison de ramener son particularisme à la noix. Et en même temps, il y a cette tendresse de fond pour ses coreligionnaires, cette patience, ce regard amusé et chaleureux, malgré tout, malgré le mauvais gout, la vénalité parfois, les astuces... Quelques portraits pleins de tendresse.

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Quête de la sagesse. Gare au fourré des opinion, à la dispute des mots. Ce n'est pas dans le penser que réside la grandeur, mais dans les actes.

"Je suis capable d'aimer une pierre, un arbre et même un morceau d'écorce. Ce sont des choses et on peut aimer les choses ; mais ce que je suis incapable d'aimer ce sont les paroles"

Hesse tente de dépasser le bouddhisme et son principe de réincarnation.

"Autrefois j'aurais dit : comme cette pierre est susceptible de devenir un être humain, un esprit, je veux bien en reconnaitre la valeur. Mais aujourd'hui je dirai : cette pierre est une pierre, elle est aussi Dieu, elle est aussi Bouddha, je la vénère et je l'aime, non parce qu'elle peut un jour devenir ceci ou cela, mais parce qu'elle est tout cela depuis longtemps, depuis toujours"

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Houellebecq sans l'humour, la folie, et l'histoire haletante. Franchement je me suis ennuyé. Tu apprends vite fait des trucs, c'est bien référencé et instruit, mais c'est vraiment pas assez tendu pour moi.

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un réconfort dans la maladie, une plongée glaçante et pleine de chaleur, pourrie et noble, infâme et forte, honteuse et respectable dans la bestialité. Chaque chapitre par les yeux d'un animal différent, qui d'instinct se sent ou proche ou en danger du narrateur. L'idée quasi spéciste que l'on puisse avoir plus en commun avec un animal qu'avec un homme est puissante, et démontrée avec horreur, et tendresse au fond. C'est ce qu'il reste après avoir fermé ce trou noir, anima. La tendresse